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Quatre personnages étonnamment semblables mènent des vies pourtant fort différentes. Y-aurait-il un lien secret entre chacun d'entre eux ?
Quatre personnages étonnamment semblables mènent des vies pourtant fort différentes. Mateo est un commis-voyageur ; Georges, professeur d'«anthropologie négative» tombé dans la mendicité, s'éprend d'une petite vertu de Pigalle ; Luc, lui, s'invente une famille pour justifier certaines opérations financières, mais un jour, «les siens», qu'il croyait fictifs, s'apprêtent à lui rendre visite. Enfin, un vieux majordome accueille dans une riche et somptueuse demeure le couple d'amants misérables qui vient très curieusement d'en hériter... Y aurait-il un lien secret entre chacun d'entre eux ? # Version restaurée en 2015
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" Il faut avoir une âme d’enfant pour entrer dans ce récit-gigogne, ce conte de fées surréaliste, coquin et gai, à mi-chemin entre Demy et
" Il faut avoir une âme d’enfant pour entrer dans ce récit-gigogne, ce conte de fées surréaliste, coquin et gai, à mi-chemin entre Demy et Bunuel. L’histoire extraordinaire que nous raconte Pierre Bellemare, le narrateur, compte moins que la magie du verbe et le charme des comédiens qui se promènent dans ce labyrinthe où tout s'embrouille à loisir (...) tandis que le grand Marcello, l'homme aux mille vies, avance avec une grâce aérienne dans cette œuvre singulière et jubilatoire."
" (...) Trois Vies et une seule mort est un drôle de film, plein d'embûches et de charmes, qui mélange histoires et cultures avec un insolit
" (...) Trois Vies et une seule mort est un drôle de film, plein d'embûches et de charmes, qui mélange histoires et cultures avec un insolite fil directeur : la voix de Pierre Bellemare, célèbre raconteur d’histoires à la radio qui, précisément, raconte ici l’histoire d’un homme à personnalités multiples au centre d’un chapelet d’événements insolites. Tout commence dans un bistro avec la rencontre de Marcello Mastroianni et de Fédor Atkine. Le second a femme et enfant et était juste descendu de son appartement faire les courses. Le premier, son voisin, qui semble tout connaître de lui, était, lui, parti de ce même appartement il y a vingt ans, quittant sa femme qui est devenue celle du second.
Vous suivez? Vous ne suivrez bientôt plus. Après une incursion au royaume de fées minuscules qui sont aussi parfois de petits poussins jaunes, vous entrerez vite au royaume de la magie, de l’étrange, des jeux de miroirs. Ou vous n’v entrerez pas... mais vous serez tout de même charmé par d’insolites trouvailles, de savoureux personnages, des idées joliment surréalistes.
Inracontable, le film déroule, donc, successivement, l’histoire d’un commis-voyageur, d’un professeur universitaire, d’un mendiant, d’un homme d’affaires richissime, d’un majordome qui ne se met en route que si l'on agite devant lui une cloche, tous incarnés par le même merveilleux interprète, Marcello Mastroianni, qui donne au film, sinon de la cohérence, du moins un certain fil directeur. Autour de lui, il y a un délicieux jeune couple (Melvil Poupaud et Chiara Mastroianni), une prostituée sado-maso de Pigalle qui est aussi PDG à poigne (la belle Anna Galiena, l'héroïne du « Mari de la coiffeuse »), une mère de famille (Marisa Pa-rédès, l’interprète fétiche d'Almodovar)... Clins d’œil, fantasmagories, dédoublement de personnalités,-rencontres hasardeuses, correspondances poétiques, Raoul Ruiz met ici de tout un peu et, parfois, s’embrouille.
Le spectateur aussi, qui ne sait décidément pas très bien où le réalisateur veut en venir. Mais qui admire, et jusqu’au bout, la malicieuse sérénité de Mastroianni, homme-kaléidoscope finalement trahi par toutes ses femmes..."
" Trois vies et une seule mort : chez Raoul Ruiz, le compte n'est jamais bon. Pour une raison bien simple : embrouiller les comptes, c’est l
" Trois vies et une seule mort : chez Raoul Ruiz, le compte n'est jamais bon. Pour une raison bien simple : embrouiller les comptes, c’est le premier subterfuge du conteur. Le meilleur moyen de maintenir son auditoire sur le qui-vive. Ainsi, vous avez payé votre billet de cinéma, pris vos précautions devant la recrudescence des vols de sac à main, mais le contrat pourrait bien ne pas s’arrêter là : regardez ce qui arrive à André (Féodor Atkine), un type comme vous et moi, descendu, un jour de forte migraine, acheter des cachets à la pharmacie, soudain alpagué par un drôle de personnage, un certain Mateo Strano : « J'aimerais vous connaître. Je suis prêt à payer pour cela. * Un type qui vous propose de l’argent pour que vous Jui racontiez votre vie - une sorte de psychanalyste à l’envers -, c’est louche.
André a beau protester, se rebeller, s’arc-bouter, il est déjà trop tard : l’autre, avec sa faconde méditerranéenne, sa bonhomie empressée, l’oblige à se raconter et à empocher les billets. Mais c’est évidemment pour mieux l’embarquer dans son histoire à lui. André y laissera sa tête, au sens propre. Quant à Mateo Strano (Marcello Mastroianni), il troquera ensuite son identité contre celle du professeur Vickers (Mastroianni encore), bientôt remplacé par le « majordome » (Mastroianni toujours) et Luc Allamand (coucou, c’est encore lui). Car, dans ce film, même le titre est une mystification : refaites les comptes, une seule mort, oui. Mais quatre vies...
Il faudrait y ajouter celle(s) de Raoul Ruiz, cinéaste qui a navigué entre Santiago et Lisbonne, Rotterdam et Paris. Qu’on a signalé au large d’une poignée de chefs-d’œuvre - L'Hypothèse du tableau volé, La Ville des pirates, L'Eveillé du pont de l'Alma -, noyé parmi les essais, brouillons et autres films inaboutis. Sans parler d’un apocryphe - Tous les nuages sont des horloges - qu’il n’a jamais signé que du nom du romancier qui l’avait inspiré, un Japonais. « Mais il était de moi, ce roman », avoue-t-il aujourd’hui...
Il y a du prestidigitateur et de l’homme de foire en Raoul Ruiz : à chaque film, tel le marin des Trois Couronnes du matelot, il vous hèle et vous tire par la manche, vous fait les poches, puis vous mène par le bout du nez en ressuscitant tous les trucs de Méliès. Et en y ajoutant les siens...
Cette fois, tout commence par le truc de la « caution scientifique ». Par ici, braves gens, venez entendre 1’ homme qui sait, l’homme qui a vu l’homme, et qui n’a jamais raconté que des histoires invraisemblables, donc vraies. Cet homme, c’est Pierre Bellemare. Mais aussitôt, le visage de l’illustre conteur s’efface devant les images de l’histoire qu’il raconte. La voix off Bellemare prétend authentifier les faits et gestes de Mateo Strano et de ses doubles. Mais c’est un leurre : cette voix off est une voix d’outre-tombe, qui parle pour les morts, et non pour dire la vérité.
(...) On verra aussi un mendiant milliardaire, une pute femme d’affaires, un professeur d’anthropologie négative, un châtelain majordome. Et puis un étudiant en thermodynamique - éro-tomane, comme tous les étudiants en thermodynamique » - et un couple de tourtereaux (Chiara Mastroianni et Melviî Poupaud), « absolument charmants mais pas du tout érotiques ». On ne vous racontera pas leurs tribulations et métamorphoses, puisque Pierre Bellemare, l’homme des histoires vraies, le fait mieux que quiconque. A chaque fois que l’histoire s’emballe, dérape, bifurque, sa voix vient la recadrer. Fausse caution objective, bien sûr, qui prétend donner cohérence à des « faits » qu’elle enveloppe d’un mensonge vertigineux...
La voix de Pierre Bellemare, c’est celle de la « belle langue française », aux formules rondes et à la diction travaillée. Elle s’oppose aux langues excentriques et baroques des différents protagonistes. Entre les acteurs étrangers (Marcello Mastroianni, Anna Galiena, Marisa Paredes) et ceux qui réinventent des tonalités bizarres (Jacques Pieiller, en bègue snob, et Féodor Atkine, en apatride du Sud), Ruiz s’amuse à construire une tour de Babel des accents. Son cinéma ne délimite un territoire linguistique que pour mieux s’en échapper.
Il faut accepter de s’égarer lorsqu'on s'embarque avec Raoul Ruiz, puisque lui-même ne s’y retrouve pas toujours. Par un effet d’anamorphose, le dernier volet du triptyque s’étire, se déforme, jusqu’à l’absurde. A mesure que l’histoire s’embrouille, le rythme faiblit, la drôlerie y est moins vive. N’empêche, on ne troquerait pour rien au monde ces trois, pardon, ces quatre vies tumultueuses, contre un fleuve plus tranquille. Il faut, dit Ruiz, considérer les films comme des ruines. Et s’y promener, à la manière des romantiques : avec le délicieux sentiment qu’on pourrait s’y perdre."
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