
RIDLEY SCOTT
Les sorties consécutives de Napoléon l’an passé et de Gladiator 2 le 13 novembre nous rappellent à quel poi...
UniversCiné utilise des cookies afin de vous offrir une expérience utilisateur optimale.
En les acceptant vous nous permettez d’améliorer nos services, de mesurer notre audience, de personnaliser votre expérience et vous pourrez bénéficier des fonctionnalités relatives aux réseaux sociaux.
Vous pouvez personnaliser vos choix en cliquant sur « PERSONNALISER » et obtenir davantage d'informations en consultant notre politique de gestion des cookies.
Page d'accueil
Catalogue
Nouveautés
KIDS
Articles
This is a modal window.
Début de la fenêtre de dialogue. La touche d'échappement annulera et fermera la fenêtre.
Fin de la fenêtre de dialogue.
Disponible dans l'offre d'abonnement
Disponible dans l'offre d'abonnement
Deux amies décident de s'offrir un week-end sur les routes de l'Arkansas, mais au premier arrêt, un événement tragique va changer le cours de leurs vies.
Deux amies, Thelma et Louise, frustrées par une existence monotone l'une avec son mari, l'autre avec son petit ami, décident de s'offrir un week-end sur les routes magnifiques de l'Arkansas. Premier arrêt, premier saloon, premiers ennuis et tout bascule. Un événement tragique va changer définitivement le cours de leurs vies.
Le lecteur n'est pas installé ?
Pour votre information, la lecture en mode hors-ligne n'est pas compatible avec le système d'exploitation Linux
"Le film a vingt-sept ans, mais « Thelma et Louise vivent pour toujours ». C’est écrit sur des t-shirts, proclamé sur des badges,
"Le film a vingt-sept ans, mais « Thelma et Louise vivent pour toujours ». C’est écrit sur des t-shirts, proclamé sur des badges, des autocollants, repris dans les manifestations. Dans les Etats-Unis de l’ère post-Weinstein, le furieux road-movie féministe de Ridley Scott n’a jamais autant paru d’actualité.
Histoire d’un week-end entre copines qui tourne à la cavale tragique, cette œuvre désormais « culte » roule à tombeau ouvert dans un monde de prédateur. Véritable manifeste proto #MeToo, la virée de Susan Sarandon et Geena Davis sur les routes d’Amérique dresse une carte presque exhaustive des figures de la violence et de la domination masculine : tyran domestique, camionneur obscène et harceleur, et surtout, violeur récidiviste. L’homme qui agresse Thelma dans le parking d’une boîte de nuit n’en est probablement pas à son premier crime. Il ne connaît pas le sens du mot « non ». Louise va le lui apprendre à bout portant, d’une balle en pleine poitrine.
Passage à l’acte désespéré, manifeste de défiance envers une société aveugle au sort des femmes, ce coup de feu fait basculer les deux ménagères ordinaires de l’Arkansas dans une forme progressive, mais radicale, de rébellion. Pas question d’aller à la police, « parce que j’ai dansé avec lui toute la soirée, et tout le monde l’a vu, et ils penseraient que je l’ai bien cherché », dira Thelma plus tard. Même les « autres » hommes n’ont plus leur place dans la fuite en avant qui en découle, du petit voleur de hasard qui leur pique leurs économies (Brad Pitt, dans le rôle qui a lancé sa carrière) à l’amant qu’on ne peut pas emmener (Michael Madsen, touchant, mais violent et ambivalent).
Tandis qu’elles se dépouillent peu à peu de ce qui faisait leurs vies – les carcans, les contraintes, mais aussi tout le reste – Thelma et Louise ne peuvent plus compter que sur elles mêmes, jusqu’au bout du chemin. Et le film devient une métaphore chimiquement pure de la solidarité féminine, de la conquête brutale d’une identité.
Au fil des années, cette œuvre brûlante a souvent été critiquée. Certains lui ont reproché sa violence, son pessimisme, et d’autres une peinture trop noire de la gent masculine (un seul mâle échappe vraiment au jeu de massacre : le flic compatissant qui les poursuit, interprété par Harvey Keitel). Qu’importe : Thelma et Louise n’a pas pris une ride. Ni dans l’interprétation palpitante des deux comédiennes ni dans l’énergie convulsive de chaque séquence. Et vu d’ici et maintenant, l’envol final des belles rebelles dans leur voiture cernée par la police, ressemble moins à une tragédie qu’à un nouveau départ."
"L’année 1991 aura été marquée par des personnages de femmes fortes dans le cinéma américain. Tout d’abord, Jodie Foster campe le rôle inou
"L’année 1991 aura été marquée par des personnages de femmes fortes dans le cinéma américain. Tout d’abord, Jodie Foster campe le rôle inoubliable de Clarice Sterling dans Le Silence des agneaux de Jonathan Demme. Puis, en mai 1991, sort sur les écrans Thelma & Louise, premier scénario de Callie Khouri mis en scène par Ridley Scott, réalisateur des œuvres de SF cultes Alien (1978) et Blade Runner (1982), qui s’essayait ici à un genre inédit pour lui : celui du road movie. La singularité du film tient en partie au fait que ses héroïnes sont deux bonnes copines trentenaires lambda embarquées malgré elles dans une fuite en avant. L’aspect féministe de l’œuvre est clairement assumé dès le début de l’intrigue, où l’on découvre le mari de Thelma, gros beauf macho et infantile allègrement tourné en ridicule. Lorsque le séducteur de pacotille avec lequel flirte la jeune femme dans un drive-in se révèle un violeur sans scrupules, on n’a tout d’un coup plus envie de rire et son exécution instinctive par Louise, hantée par un traumatisme qu’elle refuse d’évoquer, nous met en empathie immédiate avec les héroïnes.
Cet élément, associé à la description de quelques autres personnages masculins, a cependant provoqué la polémique aux États-Unis à la sortie de ce road movie. On l’accuse d’encourager la violence et la haine des hommes. Pourtant, le film ne condamne pas la gente masculine pour autant et le meurtre du séducteur n’est dû qu’à des circonstances particulièrement traumatiques agissant sur les héroïnes malgré elles. Et Callie Khouri de pointer du doigt la manière dont les agressions sexuelles sont encore en partie considérées : si la femme agressée est trop jolie, si elle a eu le malheur de s’habiller un peu trop sexy ou de flirter avec celui qui se révèlera être son assaillant, elle aura parfois du mal à se faire entendre ou à convaincre qu’elle ne l’a pas cherché.
Par ailleurs, le personnage de flic obstiné interprété par Harvey Keitel, qui tentera d’aider les deux femmes, ainsi que le petit ami de Louise (Michael Madsen), sont des personnages masculins positifs : virils mais pas machos, compréhensifs et sensibles. En fait, si le film a provoqué des réactions aussi violentes chez certaines personnes, c’est sans doute parce-que la situation de domination hommes-femmes, très ancrée dans la culture et le cinéma d’action ou de gangsters américain, est ici renversée, sans pour autant que les deux amies ne fassent preuve de réelle violence.
Lors des projections outre-Atlantique, l’enthousiasme suscité par les héroïnes était tel que les spectateurs applaudissaient bruyamment leurs prouesses et sifflaient les personnages masculins machos qui s’en prenaient à elle. Il faut dire que les codes sont renversés jusqu’à faire du « cowboy » texan, interprété par un jeune débutant nommé Brad Pitt, un pur objet sexuel pour Thelma et toutes les spectatrices. Ou encore à confronter le duo à un camionneur indélicat en plein désert dans ce qui restera comme une scène culte. A mesure que l’intrigue avance, Thelma, la femme-enfant aux allures de pin-up des années 50, gagne de l’assurance jusqu’à prendre les choses en main. C’est elle qui finit par rassurer Louise, dont l’armure de volonté inébranlable et de self-control se fendille de plus en plus. Passé le premier tiers, le ton du film est étonnamment positif et souvent léger, y compris dans son dénouement. Un parti pris qui le distingue clairement des autres ballades sans retour au cœur de l’Ouest américain telles que Bonnie & Clyde d’Arthur Penn (1969) ou Easy Rider de Dennis Hopper (1969). Sans doute parce-qu’au fond, Thelma et Louise substitue la célébration d’une liberté féminine, solidaire et irrésistible, au désespoir des laissés-pour-compte.
Ridley Scott a su donner toute son ampleur au scénario de Callie Khouri et, comme dans tout road movie qui se respecte, les paysages ont la part belle. La dernière partie du film, alliant canyons, ciel de coton et grands espaces, est particulièrement mémorable.Malgré ses indéniables talents de cinéaste, le Britannique a souvent été considéré comme un simple faiseur d’images en raison de sa maestria visuelle et de la diversité de ses projets, qui rendent toute analyse et cohérence thématique ardue. La plupart des œuvres qu’il a réalisées étaient des films de commande, ce qui lui a valu certaines critiques. Thelma et Louise devint son plus grand succès depuis Alien et demeurera son film le mieux reçu à la fois par le public et la critique lors des années 90, avant que Gladiator (2000) ne le remette de nouveau sur le devant de la scène.Vingt ans après, force est de constater que Thelma et Louise demeure un film de référence du cinéma américain des années 90 et un exemple assez unique en matière de road movie. Après la série des Alien, il a contribué à élargir la définition que l’on se fait des personnages féminins dans le film de genre, d’autant plus notable ici que les héroïnes sont des jeunes femmes banales qui n’ont pas la carrure ou l’entraînement d’une Sigourney Weaver."
"Présenté en 1991 en clôture du Festival de Cannes, Thelma & Louise fit un drôle d'effet qui reste entier. Primo parce qu'à l
"Présenté en 1991 en clôture du Festival de Cannes, Thelma & Louise fit un drôle d'effet qui reste entier. Primo parce qu'à l'époque, on n'attendait plus grand-chose de Ridley Scott, au moins depuis Blade Runner (1982). La surprise fut donc intense de le trouver si frétillant et maestro dans une comédie de genre : deux copines en virée virant au drame. Deuzio, parce que malin comme tout, Scott, alors au zénith de son second métier de réalisateur de publicités (Chanel, etc.), n'a pas son pareil pour tambouiller bien des références du patrimoine hollywoodien. Ce n'est pas la première fois, ni la dernière, que l'on s'attache aux pérégrinations de deux êtres humains en fuite sur les routes américaines. Idem pour l'exaltation des clichées décoratifs afférents : néons des motels, poésie des poids lourds chromés, publicités pour les paysages made in USA et, surtout, ce «putain» de Grand Canyon.
Mais la finesse du film, c'est justement son interprétation du patrimoine américain le plus majoritaire à des fins pour le moins iconoclastes. Si le paysage, filmé en hyper Cinémascope, est aussi flamboyant, c'est que les deux héroïnes sont elles-mêmes des flambeuses de la «culture» américaine la plus courante. Thelma est une femme au foyer, mariée à un vendeur de moquette. Louise, elle aussi américano-réglo, est serveuse dans un café. Elles sont bonnes copines et, à ce titre, se mitonnent un week-end de célibataires en cabriolet Thunderbird vert amande. Lunettes de soleil, fous rires, beaucoup trop de bagages, tubes à fond sur l'autoradio, motel, route, bar à bières, c'est ce qu'elles s'appellent s'éclater. Sauf qu'au premier arrêt dans un restoroute, ça vire vinaigre. Un beauf a un geste, et surtout un mot de trop. Boum ! Il est mort. Thelma avait glissé son revolver dans la boîte à gants.
Le film va partir à la dérive, car dès lors c'est une autre Amérique qui leur file le train : les maris déconcertés par leur «geste», les flics, puis carrément le FBI. Les filles montant toutes les marches d'une escalade qui vont du braquage d'un drugstore à la pulvérisation d'un semi-remorque conduit par un routier pas sympa. «Chaque seconde, vous vous enfoncez un peu plus dans la merde», leur rappelle un policier au téléphone. Vont-elles en sortir vivantes ? C'est le suspense. Mais sa résolution n'est pas le seul intérêt du film, parce qu'au fil de leur cavale les deux filles vont muter : Thelma, la fofolle, va se révéler femme de tête, et Louise, la solide, se laisse aller à la déprime. Mais ce qui ne cesse de circuler de l'une à l'autre, c'est l'amitié, toujours plus vite, toujours plus forte, jusqu'à littéralement s'envoyer en l'air.
Mais qui sont ces deux givrées magnifiques ? Deux filles qu'on aimerait connaître, deux actrices formidables qu'on adore : Susan Sarandon (Louise) et Geena Davis (Thelma). L'une toute pleine de vague à l'âme, l'autre sorte de Baby Doll en pétard. Toutes les deux explosives et implosées, belles et défaites, déconneuses et réfléchies. Comment être superficiel et profond à la fois ? C'est la morale de ce film drôlement grave."
"Thelma et Louise, lauréat de l’Oscar du meilleur scénario en 1991, n’est pas seulement un film féministe sur l’émancipation et l’affranchi
"Thelma et Louise, lauréat de l’Oscar du meilleur scénario en 1991, n’est pas seulement un film féministe sur l’émancipation et l’affranchissement, il est aussi et surtout le fruit du regard d’un homme sur la misère et le vice de son propre sexe, ce qui est encore bien plus grand. Ridley Scott (Alien, Blade Runner) signe ici une oeuvre emblématique et intemporelle sur la condition des femmes. À l’heure des mouvements #MeToo et Time’s Up, soit plus d’un quart de siècle après sa première sortie en salle, Thelma et Louise reste toujours au cœur de l’actualité. Dès l’ouverture, ce road movie annonce la couleur, au sens propre comme au figuré. En noir et blanc, un mouvement panoramique balaie l’immensité d’un paysage typique de l’imagerie du western fordien, champ en friche, route en terre battue et, au loin, la montagne crevant les nuages. Le paysage, vaste, immuable, à l’image d’une certaine Amérique, se colorise avec lenteur. Des histoires comme celle-ci, ce pays en a vu et en verra d’autres, semble nous dire en un plan Ridley Scott en préambule de son récit. Fondu au noir. S’il est question de paysage, il est aussi question d’aires – urbaines et rurales – mais aussi de climat. Au soleil brûlant accompagnant la fuite des deux amies le long des routes nationales de l’Arkansas –lui conférant ainsi malgré tout des airs d’escapade souvent teintés de joies et de rires– s’oppose la pluie qui ne quitte pas les hommes, en ville.
Lorsque l’inspecteur Slocombe, campé par Harvey Keitel, interroge Jimmy, le petit ami de Louise, ou Darryl, le mari de Thelma, c’est sous cette pluie battante. De la même façon, lorsque Jimmy retrouve Louise à Oklahoma City, il ramène avec lui la pluie, tout comme J.D. (Brad Pitt) au moment de pénétrer dans la chambre de Thelma. Tous les hommes qui gravitent autour des deux femmes et entrent en contact physique ou visuel avec elles se révèlent tôt ou tard sous leur jour le plus vil et nous offrent divers portraits dignes des plus cinglants Caractères de La Bruyère. Un violeur, un voleur, un routier obscène etc.
Christopher McDonald interprète à merveille Darryl, l’archétype du mari macho aux airs supérieurs et à la gestuelle bouffie d’une ridicule auto-suffisance. Michael Madsen, –dans son premier rôle d’envergure avant sa longue collaboration avec Quentin Tarantino (Reservoir Dogs, Kill Bill, Les Huit Salopards)– est l’amoureux au look de rockeur, cheveux gominés à la Elvis, violent et amoureux. J.D. le beau séducteur et gangster des bacs à sable est joué par le jeune Brad Pitt, 28 ans, dont c’est la révélation auprès de la profession. Quant à Harvey Keitel, Ridley Scott lui permettait en 1991 de se réinventer et de jouer à contre-emploi en incarnant la figure du gentil flic, lui qui fut le proxénète du Taxi Driver de Scorsese. Keitel demeure la seule figure masculine entièrement positive du film, le seul de ces hommes qui comprend leur geste et n’entrera jamais dans un contact direct avec Thelma et Louise autre que par le téléphone.
Mais s’il fallait choisir une image qui contient l’essence de ses personnages, ce serait celle de Louise dans un ranch de l’Arkansas où elles font halte. Elle enlève ses bagues, sa montre, ses boucles d’oreilles et les donne au vieillard qui la contemple. De la même manière qu’elle avait jeté quelques minutes auparavant son rouge à lèvre, elle retire par cette métaphore tous ces artifices qui l’encombrent et lui pèsent, et sans perdre pour autant une once de féminité. In fine, c’est encore cette symbolique du paysage américain qui stoppe inéluctablement nos deux fugitives, prises en tenailles par une armada de policiers, acculées par les rocs et les crevasses de ce god damn Grand Canyon en Arizona. Le grand saut, fondu au blanc. Et la douce boucle d’être amèrement bouclée."
Nos offres d'abonnement
BASIQUE ETUDIANTS
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 4,99€ /mois
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 6,99€ /mois
PREMIUM
9 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
15 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
*A l'exception des films signalés
BASIQUE ETUDIANTS
49 | ,99€ |
/an |
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
69 | ,99€ |
pour 1 an |
PREMIUM
99 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
175 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
Vous devrez fournir un justificatif de scolarité (carte étudiante ou certificat, en .pdf ou .jpg).
UniversCiné se réserve le droit d'annuler l'abonnement sans possibilité de remboursement si la pièce
jointe envoyée n'est pas conforme.
Offre valable 12 mois à partir de la date de l'abonnement
_TITLE