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Dans l'arrière-pays australien, à la fin du XIXème siècle, un capitaine affronte une fratrie de hors-la-loi sur un territoire submergé de violences.
Dans l'arrière-pays australien, à la fin du XIXème siècle, deux hommes situés aux deux extrémités de la loi passent un marché secret et décisif... Le Capitaine Stanley s'est juré de "civiliser" le pays sauvage australien. Ses hommes ont capturé deux des quatre frères du gang Burns : Charlie et Mike. Les bandits ont été jugés responsables de l'attaque de la ferme Hopkins et de l'assassinat de toute une famille. Arthur, le plus âgé des frères Burns et chef du gang, s'est réfugié dans la montagne. Le Capitaine Stanley propose alors un marché à Charlie : retrouver son frère aîné en échange de son pardon, et de la vie sauve pour le jeune Mike. Charlie n'a que neuf jours pour s'exécuter...
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"On vient de découvrir John Hillcoat avec son adaptation hollywoodienne de La Route de Cormac McCarthy. Réalisé quatre ans plus tôt, écrit p
"On vient de découvrir John Hillcoat avec son adaptation hollywoodienne de La Route de Cormac McCarthy. Réalisé quatre ans plus tôt, écrit par Nick Cave, pour lequel il a signé plusieurs clips, The Proposition révèle un cinéaste d'envergure.
Il s'agit d'un western brutal, situé à la fin du XIXe siècle, dans une Australie colonisée par l'Empire britannique. Représentant de la Couronne chargé de faire régner la loi et d'exterminer les Aborigènes, le capitaine Stanley (fabuleux Ray Winstone) combat le gang des frères Burns, des Irlandais, bagnards évadés devenus hors la loi. Coupable du massacre d'une famille d'Anglais - avec viol de l'épouse enceinte -, l'aîné Arthur se cache dans le désert. Stanley met la main sur Mike, le plus jeune, et propose un marché à Charlie Burns : il a neuf jours pour ramener le cadavre d'Arthur et obtenir la libération de son cadet.
John Hillcoat et Nick Cave (qui a composé pour le film des complaintes crépusculaires) ont transposé les mythes du Far West américain dans l'outback des Bushrangers. Même nature sauvage, même atmosphère d'insécurité, même impitoyable violence, même lutte pour la conquête de territoires, mêmes hors-la-loi sanguinaires. Les Aborigènes remplacent les Indiens.
Les abominations d'Arthur Burns ne sont pas montrées. Hillcoat ne filme que leurs conséquences : durcissement du pouvoir en place, haine d'une population prête à lyncher les insurgés, culpabilité de Stanley, qui s'est juré de "civiliser le pays" à sa façon. Fatigué, essoufflé, l'homme se retrouve seul avec sa conscience, barricadé chez lui, flanqué d'une épouse qui vit mal ces déchaînements de violence et sombre dans la dépression.
Tout en contrastes, en oppositions entre officiers et bandits, intérieurs victoriens claustrophobes et extérieurs arides, prison et appartement kitsch, le film impose son atmosphère, ses éclairages de fin du jour, ses trognes et ses trahisons. La tension dramatique y est attisée par des plans qui reflètent la subjectivité d'un personnage. Jours et nuits sont plombés par un malaise. Les images sont hantées par le fantôme de Sam Peckinpah. Par l'univers dantesque de Cormac McCarthy, surtout. Le McCarthy de Méridien de sang (Gallimard, 1992), où une horde sauvage de chasseurs de scalps s'adonne à des massacres rituels. Ce roman, avec son prophète illuminé poursuivant le spectre de sa mort, est justement celui que John Hillcoat s'est juré de transposer à l'écran."
"Dans Ghosts of the Civil Dead (1990), John Hillcoat adaptait déjà un scénario écrit par Nick Cave, qui profitait de l’expérience pour jouer
"Dans Ghosts of the Civil Dead (1990), John Hillcoat adaptait déjà un scénario écrit par Nick Cave, qui profitait de l’expérience pour jouer un psychopathe. Plantée au milieu du désert australien, une prison de nouvelle génération, conçue comme une galerie marchande et peinte aux couleurs d’une halte-garderie, était coupée de tout approvisionnement sans explication. Cette plongée carcérale, qui avait nécessité trois années de recherches dans les pénitenciers des Etats-Unis et d’Australie, impressionnait autant par son réalisme cru que par sa poésie fantastique. 15 ans plus tard, Hillcoat raconte la même histoire dans The Proposition, un western alliant le spleen, la barbarie et le lyrisme à la manière de Jeremiah Johnson (Sydney Pollack, 1971). Une réussite qui laisse promettre le meilleur pour le prochain film du cinéaste : La Route, l’adaptation cinématographique du roman de Cormac McCarthy.
Réalisé en 2005, The Proposition débarque dans les salles françaises avec beaucoup de retard. Cette sortie même tardive ne constitue pas une mauvaise nouvelle tant le film gagne à être découvert au cinéma, sur grand écran. Sa force, c’est son étrangeté. Pour commencer, le cadre est suffisamment excentrique (l’outback australien de la fin du XIXème siècle) pour inviter au dépaysement. Ils sont peu nombreux à avoir su célébrer le charme de cette région dont la rudesse peut faire couler le sang et la beauté émouvoir jusqu’aux larmes. Ensuite, le scénario écrit par Nick Cave isole les archétypes du western traditionnel en remplaçant les indiens par des aborigènes et traduit à travers eux les inégalités de l’époque. En contrepoint à cette barbarie primitive, la nature a la valeur refuge et rédemptrice d’un sanctuaire en même temps qu’elle peut se révéler menaçante. Enfin, le réalisateur John Hillcoat organise des plans inspirés, comme une succession de tableaux élégiaques, avec un sens du cadre et un souffle épique hérités des maîtres de l’écran large. Comme dans le précédent Ghosts of the Civil Dead qui opposait l’homme et l’environnement, il emprunte quelques idées aux films fantastiques australiens réalisés par Peter Weir et scénarisés par Everett DeRoche dans les années 70.
Le résultat évoque Sam Peckinpah pour la dimension tragique et anti-héroïque des personnages mais aussi pour le climat de purgatoire, transformant ceux qui s’y perdent en âmes damnées. Attentif aux errances mentales et aux dérèglements du corps, Hillcoat distille une torpeur, une fixité indicible des choses qui solidifie sur place, empêche de voir clair et de décider en conséquence. La représentation de la violence, amplifiée par le caractère intrusif des sons et de la musique, fait évoluer le récit vers un climax très brutal qui peut être vu comme la métaphore d’une nature sauvage oppressée par la civilisation. Les acteurs, tous excellents, hissent cet exercice au degré supérieur, notamment Ray Winstone tout en robustesse, seul avec ses démons et méprisé par son entourage. A ses côtés, Emily Watson, qui joue sa femme, révèle des gouffres affectifs et communique avec peu d’effets la fragilité de leur relation. Face à eux, Guy Pearce bénéficie du rôle le plus complexe en passant de la versatilité à la détermination. Une seconde fois après L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford, un neo-western rappelle que l’éblouissement et la mélancolie constituent une seule et même nature. Celui-ci marque les derniers bruissements d’un monde ancien qui a disparu et sous-entend que, même enseveli sous ses propres cendres, le western doit rester un genre brûlant."
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