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Un beau matin, après une course poursuite manquée, Gervais, policier maladroit et entêté, se réveille dans une capitale vidée de tous ses habitants.
Gervais, policier à Paris, maladroit et entêté, est la risée de son commissariat. Depuis des années, il file sans relâche un esthète de la cambriole, drôle et narquois, Curtis qui, chaque fois, lui échappe et le ridiculise. Un beau matin, après une course poursuite manquée, Gervais se réveille dans une capitale vidée de tous ses habitants. Tous ? Pas tout à fait. Un second individu fonce dans les rues désertes au volant d'une Formule 1 : Curtis ! Voilà nos deux héros seuls au monde, peut-être l'occasion d'enterrer la hache de guerre et de profiter de la situation...Mais ce serait sans compter sur la droiture de Gervais et surtout sur son obstination. Pour lui, la place de Curtis est en prison et rien ne saurait le faire dévier de sa mission.
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"Les transfuges de la scène comique au cinéma sont légion, pour le meilleur et pour le pire. On situera dans la moyenne haute ce premier fil
"Les transfuges de la scène comique au cinéma sont légion, pour le meilleur et pour le pire. On situera dans la moyenne haute ce premier film réalisé par Eric et Ramzy, après deux coups d'essai remarqués comme acteurs (La Tour Montparnasse infernale et Steak). Disons les choses comme elles sont : il n'est pas tout à fait certain que Seuls Two soit un film, au sens classique de ce terme. Il s'agit plutôt d'une sorte de geste dadaïste, dont le coût est tout de même estimé, avec l'inflation galopante, à quelque 18 millions d'euros.
L'argument y est donc parfaitement aléatoire : Gervais (Eric) est un inspecteur de police empoté et colérique, qui traque depuis des lustres Curtis (Ramzy), un monte-en-l'air de haut vol qui lui échappe à chaque fois et le fait tourner en bourrique.
Sur cette trame à la Fantômas ou à la Arsène Lupin, Eric et Ramzy se sont fait avant tout plaisir. Arracher en dépanneuse un distributeur de billets en plein Paris, déguiser Eric en palmier qui prend feu, puis organiser la cascade infernale qui s'ensuit sont là quelques exemples. Mais cela n'est rien encore. Car ils vont vider quelques artères importantes de la capitale, à commencer par les Champs-Elysées, pour y filmer le tournant fantastique du film, au détour duquel les deux héros se retrouvent seuls, un beau matin, dans un Paris mystérieusement déserté.
Par-delà cette démentielle péripétie, il s'agit surtout de s'y donner à coeur joie, dans une grande embardée poético-comique, que les surréalistes auraient sans doute appréciée.
Un Paris absolument vide devenu le terrain de jeu de deux zinzins qui font la course et jouent à cache-cache. Arc de triomphe, Musée Grévin, Centre Pompidou, Stade de France sont les principales étapes de ce rébus burlesque. Ramzy, tel le Coyote du dessin animé, y pilote une formule 1 le cigare à la bouche, narguant en trombe le pauvre Eric qui s'essouffle à le pincer. Tex Avery et La Panthère rose ne sont pas loin non plus.
On a déjà oublié l'issue, tirée par les cheveux, de l'énigme fantastique, alors que quelques-unes de ces images continuent de trotter joyeusement dans la tête. Eric et Ramzy ont profité des moyens offerts par le cinéma pour s'affranchir de la réalité, et prolonger, en grandeur nature, leur humour régressif et leur humeur lunaire d'adolescents attardés. Cela fait comme un doux courant d'air."
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