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Suite à une série de faits inédits, une évidence s'impose à l'humanité : une forme d'intelligence extraterrestre tente d'établir un contact avec les Terriens.
Des faits étranges se produisent un peu partout dans le monde : des avions qui avaient disparu durant la Seconde Guerre mondiale sont retrouvés au Mexique en parfait état de marche, un cargo est découvert échoué au beau milieu du désert de Gobi. De nombreuses personnes sont témoins d'évènements inédits. En parallèle, une commission internationale conduite par le savant français Claude Lacombe s'efforce d'en percer le mystère. Une évidence s'impose bientôt à eux : une forme d'intelligence extraterrestre tente d'établir un contact avec les Terriens.
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"Rencontres du troisième type contient le plan qui, plus encore que l’image iconique de la silhouette d’Elliot
"Rencontres du troisième type contient le plan qui, plus encore que l’image iconique de la silhouette d’Elliott et E.T. se détachant sur une lune pleine, synthétise à elle seule tout un pan du cinéma de Spielberg. Un enfant, émerveillé par les objets qui s’animent par la seule force d’un vaisseau extra-terrestre stationné au-dessus de sa maison, ouvre grand la porte pour y laisser entrer la lumière. Sa mère est terrifiée et se jette sur la porte pour la refermer mais le petit garçon, lui, est fasciné par la force attractive, résolument irrésistible, de cette lumière chaude et accueillante. Spielberg filme la scène à hauteur d’enfant ; il est de son côté et nous invite à contempler, nous aussi, la beauté de ce qui se joue dehors, indicible et mystérieuse, à la fois frontale (la lumière est aveuglante) et hors champ (on ne voit pas d’où elle vient). Avoir foi en l’inconnu, (s’)ouvrir littéralement pour se laisser guider par l’Autre : en un seul plan somptueux, Steven Spielberg signait son manifeste cinématographique pour les quinze années suivantes. Un manifeste pour un cinéma ludique et humaniste qui, loin de la naïveté qui lui a souvent été reprochée à l’époque, inverse le positionnement passif du spectateur en le tournant droit vers la lumière, vers sa source même (le projecteur) pour l’inviter à entrer dans le film. Spielberg enfonce le clou, à la fin, quand le vaisseau ouvert déverse ses petits aliens bienveillants dans un halo de lumière blanche, avant d’inviter le héros – et le spectateur – à son bord. « Ouvrez les portes, les fenêtres, et votre cœur ! », semble-t-il nous dire. « Le cinéma vous le rendra au centuple. »
Lorsque sort Rencontres du troisième type, en 1977, Spielberg a révolutionné pour toujours le box office américain avec Les Dents de la mer, deux années plus tôt, et son copain George Lucas s’est engouffré dans la brèche avec le premier épisode de Star Wars, triomphe de l’été 77. Aujourd’hui plus encore qu’à l’époque, le succès phénoménal de Rencontres du troisième type (il remporte à l’époque plus de 116 millions de dollars, soit l’équivalent de plus de 470 millions en 2017) laisse pantois. Le film ne répond en rien aux codes d’une narration classique, au contraire, même. Spielberg penche pour un récit éclaté, déstructuré, ménageant de grandes plages d’une noirceur extrême entre deux bouffées du merveilleux dont la plupart de ses œuvres suivantes (de E.T. l’extra-terrestre à Jurassic Park en passant par la trilogie Indiana Jones, Hook, Always et même le drame historique La Couleur pourpre) useront et abuseront parfois. Dans l’imaginaire collectif, Rencontres du troisième type est une forme de prototype de E.T., l’histoire de la foi absolue et inextinguible d’une poignée d’hommes et de femmes en ce qu’ils ont vu ou cru voir, et leur désir d’accueillir sans aucune réserve une nouvelle civilisation, venue d’ailleurs, par le truchement d’un langage commun, la musique. On oublie souvent que le film est toujours en équilibre entre ce goût pour le merveilleux, cet optimisme triomphant, et des scènes d’angoisse pure. Celles de l’enlèvement de l’enfant, notamment, mais aussi et peut-être surtout celles qui donnent à voir la folie du héros, interprété par Richard Dreyfuss, qui sacrifie tout pour son obsession.
Ce que nous raconte Spielberg, en creux, c’est le récit d’une dépression, d’autant plus troublante qu’elle touche le prototype de l’Américain moyen, employé du câble, marié et père de trois enfants, installé dans un pavillon de banlieue envahi par les codes de la civilisation moderne (les signes de la planète Terre telle que se la représente l’Amérique de l’époque sont partout : enseignes publicitaires, logos et écrans, jouets et voitures). Accueillir l’autre, c’est détruire ce confort anxiogène jusqu’au point de non-retour, comme le préfigure l’un des enfants du héros en tapant sa poupée contre les rebords de son lit, jusqu’à la démembrer. Roy Neary, le personnage joué par Dreyfuss, va s’employer à dynamiter son foyer de l’intérieur, littéralement, en s’enfermant petit à petit dans une forme d’autisme, entièrement tourné vers la représentation graphique d’une montagne (la Devil’s Tower qu’il voit partout, message subliminal implanté dans son esprit par les aliens pour signifier le lieu de leur arrivée). Roy la dessine d’abord dans la purée que sa femme lui sert à dîner, puis avec la terre et les plantes de son jardin et de celui de ses voisins : scène terriblement inconfortable au cours de laquelle le héros se laisse envahir par sa folie au vu et au su de tous, et qui se termine immanquablement par le départ en catastrophe de sa femme et ses enfants. Le plus terrifiant, pour Spielberg et le spectateur, est que Roy ne semble en éprouver aucun remords et poursuivra sa quête jusqu’au bout. Lorsqu’à la toute fin du film, entouré par les petits extra-terrestres, Roy pénètre dans le vaisseau-mère, le message est on ne peut plus clair. Sans laisser de mot à l’adresse de ceux qu’il laisse derrière lui, Roy entre dans la lumière au bout du tunnel comme un suicidé quitte le monde des vivants pour rejoindre l’au-delà. (...)"
"Plus personne ne conteste désormais la lame de fond provoquée par Steven Spielberg et George Lucas dans l'océ
"Plus personne ne conteste désormais la lame de fond provoquée par Steven Spielberg et George Lucas dans l'océan calme des major companies. Avant La Guerre des étoiles, Hollywood faisait des films et de l'argent ; après, on y fera surtout de l'argent. Pourtant, entre le triomphe de ce western spatial et son Lost world à venir le 22 octobre prochain (où en effet, il s'est perdu dans la jungle), Spielberg persistait à faire encore des films. La preuve avec Rencontres du troisième type. A Muncie, dans l'Indiana, Claude Lacombe, scientifique français spécialiste des ovni, Roy Neary et le petit Barry Guiler sont tous trois les témoins de manifestations insolites ou de modifications du comportement qui annonceront l'arrivée d'un ovni avec lequel ils vont prendre contact. Ce film, manifeste de la science-fiction humaniste au cinéma, est à rebours d'une histoire du cinéma fantastique américain où les aliens étaient forcément ennemis, métaphores plus ou moins assumées du péril rouge.
En 1977, bien avant Roswell, Spielberg, Enfant-soleil on le surnomme déjà Wonder-boy , aborde son adolescence cinématographique. Pour se faire pardonner d'avoir effrayé les spectateurs du monde entier avec un requin en plastique, il offre son mea culpa avec cette œuvre pacifiste sous-estimée. Désormais prisonnier des efficaces codes de narration de Duel ou des Dents de la mer (suggérer plus que montrer, utiliser les actes et objets du quotidien comme éléments de suspense), Spielberg tente de conserver une part d'enfance qui nimbe le film non seulement dans son propos mais aussi dans ses parenthèses (émouvante révérence à Truffaut, dans le rôle d'un professeur présenté texto comme celui à qui on doit beaucoup, joyeusetés du stade anal quand un Richard Dreyfuss illuminé bâtit une colline fantasmée avec de la boue...).
Vingt ans plus tard, le rétrograde Independence Day et les X-files sont passés par là. On mesurera plus que jamais leurs dégâts en constatant que l'"événement", l'argument de vente, n'est pas la réédition du film mais ses agréments techniques (son dolby, master digital, etc.). Des éléments préservant certes la force plastique du film mais aux volontés non dissimulées lorsque la cassette sert surtout de support promotionnel à Men in black, sympathique comédie produite par... Spielberg la pseudo-exclusivité des bandes-annonces est ici matraquée dès la jaquette."
"Dans ce contexte, il est bon de se rappeler que l'un des premiers à retourner sur la table de montage pour parfaire la vis
"Dans ce contexte, il est bon de se rappeler que l'un des premiers à retourner sur la table de montage pour parfaire la vision de son film fut Steven Spielberg non pas seulement pour E.T. L'Extra-Terrestre mais aussi et avant tout pour Rencontres du troisième type. Deux fois, le réalisateur s'est en effet penché dessus pour en sortir deux versions qui diffèrent de celle inaugurale de 1977. Si celle qui se trouve sur le DVD chroniqué dans ces lignes et que Spielberg reconnaît comme étant la « bonne » version, modifie peu le premier montage, il n'en va pas de même de l'édition spéciale sortie en 1980, cette dernière révélant le mystère en nous faisant pénétrer avec Richard Dreyfuss dans le vaisseau.
Plus ou moins obligé d'intégrer cette séquence à l'époque pour pouvoir ajouter les scènes qu'il n'avait pu mettre faute de temps et d'argent dans la version de 1977, Spielberg ne s'est jamais caché qu'il n'appréciait pas cette édition spéciale. D'où la création en 1998 de la version ultime de son bébé.
Certains remontages ne sont pas toujours heureux et dénaturent l'oeuvre originale en réduisant son impact (Apocalypse Now divise ainsi les supporters de Francis Ford Coppola) ou en modifiant son sens (Lucas et ses plans rajoutés de l'Épisode IV). Rencontres du troisième type n'entre absolument pas dans cette catégorie. La version définitive que Spielberg a approuvée en 1998 est assurément la plus aboutie. Elle éloigne à jamais le mauvais souvenir de l'édition spéciale. Les différences entre la version de 77, celle qui rencontra un succès retentissant lors de sa sortie et celle de 98 ne sont effectivement pas énormes : trois scènes ajoutées pour trois scènes supprimées.
Si à une scène près (celle où Roy Neary/Richard Dreyfuss sur son lit, voit dans l'oreiller de son lit la réplique de la montagne Devil's Tower), les coupes ne sont pas significatives, les ajouts le sont. Notamment, la découverte dans le désert de Gobi d'un bateau échoué (30min 16s, scène présente dans le montage de l'édition spéciale de 1980) et le moment où Ronnie Neary/Teri Garr découvre son mari en train de faire une dépression sous la douche en plein milieu de la nuit et tout habillé (également visible dans le montage de 80).
Rencontres du troisième type possède une place à part dans la filmographie de Spielberg. Tout d'abord parce qu'il est l'auteur du scénario (chose très rare chez lui) et que depuis tout petit (comme il l'avoue au début du documentaire de Laurent Bouzereau) il est fasciné par le merveilleux, l'inconnu et les OVNI. Il se dégage ainsi de son récit une naïveté et un optimisme qui allait jusqu'à encore récemment (La Liste de Schindler) caractériser son cinéma, pour le meilleur (E.T.) et pour le pire (Hook). Avec un sens de l'image prodigieux et en reprenant certains thèmes élaborés dans Les Dents de la mer, Spielberg embarque le parfait Richard Dreyfuss dans une aventure bouleversante qui permet entre autre d'évoquer la venue d'extra-terrestres, avec une sobriété extrêmement particulière.
Ce qui intéresse le plus Spielberg, et l'absence de toute image de l'intérieur du vaisseau dans le montage initial le prouve, ce ne sont pas les aliens mais plutôt l'effet qu'a leur possible rencontre sur un groupe d'êtres humains. En ce sens, Rencontres du troisième type parle comme rarement un film a su le faire, du besoin de communication avec autrui (le personnage interprété par François Truffaut étant là pour le rappeler et le souligner à chaque instant), de cette volonté de connaître l'autre exacerbée ici par le fait qu'ils s'agissent d'extra-terrestres et ce quelque que soit le moyen pour y arriver.
Ce moyen dans Rencontres du troisième type c'est la musique et plus particulièrement cinq notes (géniale trouvaille signée John Williams) qui permettent à Spielberg de signer une scène magique. L'échange de notes entre les humains et leur clavier électronique et le vaisseau extra-terrestre et ses lumières imposantes, immense moment de cinéma, constitue le pic émotionnel du récit.
Tout le cinéma spielbergien est condensé dans cette séquence ainsi que dans une dernière demi-heure quasi muette, où la seule chose qui importe, sont ces quelques signes, gestes et notes musicales. Les films de Spielberg sont ainsi avant tout une expérience visuelle étonnante et fascinante que chaque individu peut comprendre (le succès phénoménal de ses films au fil des années le confirme), les images qu'ils véhiculent étant partout dans le monde aussi facilement compréhensibles et acceptées que les notes par les extraterrestres."
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