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Le 6 décembre 1989, un jeune homme s'introduit dans l'école Polytechnique de Montréal avec un but : emmener avec lui dans la mort le plus de femmes possible.
Le 6 décembre 1989, un jeune homme s'introduit dans l'école Polytechnique de Montréal avec un but : emmener avec lui dans la mort le plus de femmes possible. Un drame réel qui a choqué le Canada, évoqué comme un cauchemar en suspension à travers les yeux de deux étudiants qui ont vu leur vie basculer. Basé sur les témoignages des survivants, "Polytechnique" révéla la force de mise en scène de l'auteur de "Sicario", "Prisoners" et "Incendies".
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" En s'appuyant sur les témoignages des survivants du drame, Denis Villeneuve a reconstitué la tuerie, suivant au plus près l'assassin,
" En s'appuyant sur les témoignages des survivants du drame, Denis Villeneuve a reconstitué la tuerie, suivant au plus près l'assassin, l'affolement collectif dans les couloirs et les classes, les visages horrifiés. Et toute cette neige, dehors, qui s'épaissit comme un linceul géant. Grâce à un cadrage très étudié et au choix du noir et blanc (pour éviter la couleur du sang), le cinéaste ne tombe jamais dans la complaisance."
Guillemette Odicino" Utilisant magnifiquement le noir et blanc, Denis Villeneuve imprime ces terribles faits sur un livre des souvenirs, comme pour les in
" Utilisant magnifiquement le noir et blanc, Denis Villeneuve imprime ces terribles faits sur un livre des souvenirs, comme pour les inscrire définitivement dans le registre du passé et en faire des événements qui ne se reproduiront jamais. Le réalisme du film est saisissant et contribue vivement à l'émotion qu'il véhicule. Le caractère presque documentaire nous coupe le souffle. Les comédiens sont sidérants de vérité. On est hanté par de nombreuses images, outre ces affreux crimes commis de sang-froid."
Mathieu Payan" Il y a des dates qui sonnent comme des glas dans la mémoire collective. Ainsi, le 6 décembre 1989. Banal jour d’hiver devenu, au Québec,
" Il y a des dates qui sonnent comme des glas dans la mémoire collective. Ainsi, le 6 décembre 1989. Banal jour d’hiver devenu, au Québec, une blessure encore douloureuse. Les faits ont la simplicité cruelle du noir et blanc du film de Denis Villeneuve, et la triste familiarité du déjà-vu : un étudiant, une arme, une haine irraisonnée (contre les féministes, contre les étudiantes), une université (Polytechnique à Montréal) - et un massacre.
Bilan : plus d’une dizaine de morts, autant de blessés. Polytechnique a quelque chose d’un Eléphant sous la neige, comme si le froid avait éteint les couleurs de Gus Van Sant, concentré encore plus son radicalisme formel, et transformé une tragédie nationale en problème de mécanique (MechanicalEngineering, lit-on à un moment sur le dos d’un livre). D’où un film qui semble emprunter son imparable rigueur à un théorème ou à des lois physiques.
Ne serait-ce que parce qu’il est scandé par des machines, des mécaniques justement. Scène de prégénérique à Polytechnique devant des photocopieurs. Puis un jeune homme au visage fermé, sur lequel la caméra vient buter comme une énigme opaque, infranchissable, comme la surface inhumaine d’une machine : le tueur. Et son arme. Qu’il pointe sur lui-même. Préfigurant son suicide. Puis c’est l’université, l’irruption du tueur dans un cours. Séquence de sélection par le sexe : il fait sortir les étudiants, pour assouvir son ressentiment délirant contre les féministes sur les étudiantes. Comme une machine de mort, une trieuse. Parmi les filles, Valérie qu’on a vu un peu avant se préparer dans l’intimité de sa chambre d’étudiante. Parmi les garçons épargnés, Jean-François. Ni l’un ni l’autre n’incarnent une victime réelle : ce sont, nous avertit Villeneuve à l’ouverture de son film, des personnages fictifs. Assemblés à partir des témoignages recueillis. Le cinéma comme machine, comme transformateur : faites-y entrer du réel, il en ressortira de la fiction.
La suite se déroule comme le graphe d’un problème de mécanique. Deux trajectoires qui suivent les droites et les coudes des couloirs de l’université : celle de Jean-François et celle du tueur. Deux corps mobiles dans cette espèce de gigantesque chambre expérimentale qu’est devenue Polytechnique. Fin du drame, évacuation des blessés. Jean-François, qui s’en est sorti, ne survivra pas à l’événement. Culpabilité d’avoir quitté la salle et d’avoir abandonné Valérie ? Peu importe, pas de psychologie chez Villeneuve, mais un fait : le suicide de Jean-François, dans sa voiture. Machine là encore.
Et suite du graphe. Le film inverse sa trajectoire, comme s’il avait ricoché sur la mort de son héros masculin : retour à la salle de cours, au tueur. Point de vue des femmes cette fois : on suit Valérie, comment elle en a réchappé.
Cassure de la narration qui revient en arrière, comme si une géométrie perverse présidait à l’évolution de l’histoire. La même géométrie, sans doute, qu’on apercevait plus tôt, lorsque la caméra zoomait sur une reproduction de Guernica. Scène suivie par une autre, qui semble elle aussi contaminée par l’éclatement formel du tableau de Picasso. Le tueur attend dans sa voiture, Villeneuve filme en fragments : très gros plans sur la main, sur les lèvres. Même sensation d’éclatement au début du film, lorsqu’une voix off lit la lettre d’« explications » du tueur, un salmigondis de sophismes antiféministes, tandis qu’on voit son auteur faire tout autre chose, en l’occurrence brûler des photos.
Dissociation voix/corps, dissociation destructrice, puisque placée sous le signe du feu. La mécanique est affaire de forces : attraction, répulsion. Mais celles qui sont à l’œuvre ici sont d’une autre nature, tout aussi élémentaires, tout aussi puissantes. Ce sont elles qui venaient secouer les formes de Guernica : les forces élémentaires du chaos et de la dislocation. Celles qu’a libérées la guerre civile espagnole, celles qui, sous couleur de haine pathologique de l’autre sexe, ont semé la mort à Montréal. Le cours où est entré le tueur ne portait-il pas, justement, sur l’entropie, ce processus irréversible de dégradation de l’ordre ? Polytechnique ne résout rien, n’explique rien : il enregistre seulement, brillamment, l’intrusion du désordre.
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