
Plan large sur Céline Sciamma
Pour la sortie en VOD de Portrait de la jeune fille en feu, prix du scénario au festival de Cannes 2019, U...
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Elles sont trois : Marie, Anne, Floriane. Dans le secret des vestiaires leurs destins se croisent et le désir surgit...
L’été quand on a 15 ans. Rien à faire si ce n’est regarder le plafond. Elles sont trois : Marie, Anne, Floriane. Dans le secret des vestiaires leurs destins se croisent et le désir surgit... En sélection officielle-Un certain regard au Festival de Cannes 2007 et Prix Louis Delluc 2007 du premier film, les brillants premiers pas de la réalisatrice de "Tomboy" et "Bande de filles", scénariste de "Ma vie de courgette".
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"Trois adolescentes dans les vestiaires d'une piscine : c'est le postulat du premier film de Céline Sciamma, 27 ans. Pour prendre le spectat
"Trois adolescentes dans les vestiaires d'une piscine : c'est le postulat du premier film de Céline Sciamma, 27 ans. Pour prendre le spectateur à contre-pied, refouler tous les clichés et refuser tous les fantasmes générés par ce type de situation. Au départ, il y a deux copines, Anne la grosse et Marie la maigre. Conformes ni l'une ni l'autre aux canons de la séduction, elles ont peur de suer sous les bras, de "puer de la gueule", de dégoûter. Cette radiographie de la naissance de la féminité est placée sous le signe de la cruauté.
Floriane, la troisième, est une belle blonde et un sujet de malentendus. Les garçons tournent autour d'elle, on la prend pour une allumeuse, elle embrasse ses courtisans par convention, fait mine d'assumer son image de lolita mais cache qu'elle est toujours vierge, pétrifiée par un statut social qui ne correspond pas à ce qu'elle est.
Il y aura bisbille entre Anne et Marie, entre autres parce que Marie quitte l'enfance pour découvrir le désir et que le secret objet en est Floriane. Pour se rapprocher d'elle, Marie doit faire semblant : d'être attirée par la natation synchronisée dont Floriane est la reine, d'être intronisée dans le groupe. Pendant ce temps, adulte avant les autres, c'est la bonne grosse qui passe à l'acte avec un garçon, et qui est le dindon de la farce.
Les premières expériences amoureuses des jeunes filles gauches ou avides de métamorphoses, on a vu cela cent fois, sauf qu'ici ce n'est pas tout à fait comme d'habitude. Parce que Céline Sciamma a fait disparaître les adultes du champ, renvoie les garçons aux rôles de figurants, ignore tout ce qui pourrait faire mode. Optant pour l'intemporalité et la stylisation, se jouant des codes comme des "trucs de princesse débiles" et refusant la scène stéréotypée du coming out, elle parle de malentendus, de rétention, de la difficulté de vivre une pulsion homosexuelle à 15 ans.
Naissance des pieuvres aligne sèchement des gestes qui n'autorisent aucun sentimentalisme, aucun jugement. On y enterre son soutien-gorge dans le jardin, on y expédie un crachat dans une bouche, on s'y conduit en sorcière ou en petit soldat discipliné pour la compétition. Mais les ballets nautiques sont un leurre, car l'essentiel est d'apprendre à tomber amoureuse d'une fille."
"Un premier film très réussi sur la sidération des premiers émois sexuels teenage. On ne peut pas dire que les eaux dans lesquelles naissen
"Un premier film très réussi sur la sidération des premiers émois sexuels teenage.
On ne peut pas dire que les eaux dans lesquelles naissent ces pieuvres soient les moins fréquentées du jeune cinéma d’auteur. Il y a même un lien organique, et assez typiquement français (sous les auspices Vigo/Truffaut), entre deux types de première fois : la réalisation d’un premier long métrage et le passage de l’enfance à l’âge adulte. Dans ce cadre ainsi familier de jeune cinéma et cinéma de jeunes, Naissance des pieuvres a donc un certain mérite à s’aménager un petit territoire à soi, à tracer ses propres chemins de traverse et affirmer au final moins de ressemblances et plus de singularité.
Quelques films cousins pour mieux cerner l’écart que creuse Céline Sciamma. Dans sa façon de parler de désirs triangulaires sur fond de discipline sportive, le film évoque Douches froides, mais substitue à l’univers des sports de combat du film d’Antony Cordier celui, strictement féminin, de la natation synchronisée. Et si cette immersion dans le féminin, conjuguée à une extrême attention accordée aux mutations du corps, font penser cette fois à La vie ne me fait pas peur, le film étonne par l’étrange calme qui le domine, une sorte de froideur, un goût de l’à-plat narratif aux antipodes de la cocasserie énervée et empathique de Noémie Lvovsky. Naissance des pieuvres décrit un moment de spasme, mais avec une distance et un détachement troublants.
La violence du film est donc implosive, rarement relayée par du discours, jamais extériorisée par des fous rires ou des crises de larmes. Marie, qui découvre son attirance sexuelle pour une fille ; Anne, la rondouillette amoureuse d’un bogosse de l’équipe de water-polo ; Floriane, la bombasse que tout le monde prend pour une fille facile et qui flippe parce qu’elle est vierge : chacune ronge son frein et fait l’expérience – simultanément mais seule – de la frustration, dont le seul dépassement possible est le lent et douloureux ajustement du désir au réel. Se contenter d’un baiser et un seul, probablement sans suite ; coucher avec le mec de ses rêves parce qu’il n’a pas trouvé mieux… Les jeunes pieuvres découvrent qu’un désir n’est jamais assouvi qu’à demi, que ce qui est obtenu ne comble jamais le manque. C’est là leur seul apprentissage.
Céline Sciamma a indéniablement un regard, un univers, un ton. Et aussi, déjà, beaucoup de maîtrise, du cadre, du rythme, de la direction d’acteurs. Cette discipline sent encore un peu l’angoisse du débutant soucieux du plus grand contrôle. Le film est logique, tenu, très bouclé. Méthodiquement, il décline les fluides (bains, douches, taches de sang, crachats – d’eau puis de salive). Il rétrécit l’univers au caisson d’obsessions de ses personnages (pas de parents, pas de lycée, aucune extériorité à leur problématique). Au-delà de la cohérence, de l’homogénéité (qui pourrait être une limite), le film touche à une forme d’entêtement fébrile qui le fait exister très fortement."
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