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Un avocat promis à une belle carrière et un ami se sont embrassés quand ils étaient adolescents. Un baiser lors d’un court métrage amateur ravive la flamme.
Deux amis d’enfance s’embrassent pour les besoins d’un court métrage amateur. Suite à ce baiser d’apparence anodine, un doute récurrent s’installe, confrontant les deux garçons à leurs préférences, bouleversant l'équilibre de leur cercle social et, bientôt, leurs existences. Après une expérience hollywoodienne mitigée, Xavier Dolan retrouve ses premières amours, le Québec et le Joual, pour explorer l'amitié comme rarement auparavant, à travers les effets du temps sur elle. Présenté en sélection officielle au festival de Cannes 2019.
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"C’est d’abord une histoire de passé ressurgissant que ce Matthias et Maxime. Alors que cet attachant groupe d’amis québecois vit à l’
"C’est d’abord une histoire de passé ressurgissant que ce Matthias et Maxime. Alors que cet attachant groupe d’amis québecois vit à l’écran, dans ce désordre organisé propre à Dolan, le récit prend rapidement une autre tournure, lorsque la jeune sœur déjantée d’un membre de la bande lance un pari : qui de ces jeunes hommes jouera une scène de baiser pour son capricieux court-métrage ? Or, cette possibilité fait renaître instantanément de vieux doutes dans l’esprit des deux personnages. Se sont-ils aimés ? Se le sont-ils dit un jour ?
Tout le film observera comment ce baiser, hors champ et sans conséquences sur quiconque, perturbe la vie de ces deux jeunes hommes. Ils n’étaient pas si sûrs de leurs sentiments, en réalité. Vraiment hétéros ? Matthias, vraiment amoureux de sa pourtant si belle fiancée ? L’un en proie aux conflits avec une mère violente - un classique chez Dolan -, l’autre adulé pour sa beauté et sa réussite professionnelle, mais ils vivent deux déstabilisations : qui suis-je surtout, suis-je amoureux ?Le film, très esthétique, parfois contemplatif avec réussite, bavard et souvent tendre pourtant, évoque totalement les premiers jets de l’œuvre de Dolan. Même dans cette importance du champ-contrechamp décalé au sein du cadre, comme pour montrer l’éloignement des personnages, ou le changement soudain de format de cadre pour marquer une scène. S’il peut souffrir de certaines inégalités ou lourdeurs, notamment dans la vanne, le film touche profondément le spectateur, car il est si simple de s’identifier à ces deux paumés. Paumés différemment, mais tout de même. Et enfin, Xavier Dolan nous cueille au climax émotionnel, comme il sait le faire, lorsque le spectateur se frustre de ces esquives, offrant à ses personnages un dénouement d’une grande douceur.
Xavier Dolan, souvent considéré comme un jeune prodige, n’est finalement plus si jeune ! Mais à tout juste trente ans, il en est donc à son huitième long-métrage. Déjà. Et après l’aventure John F. Donovan, qui a globalement déçu les amoureux de la première heure, et dérouté la presse, le voilà qui revient à ses bases : le film introspectif, la famille, les amis, l’homosexualité. Nous pensons que c’est là qu’il reste le meilleur."
"De solitude, il est beaucoup question dans Matthias et Maxime, le nouveau film que Xavier Dolan a présenté au festival de Cannes (sélectio
"De solitude, il est beaucoup question dans Matthias et Maxime, le nouveau film que Xavier Dolan a présenté au festival de Cannes (sélection officielle) cette année. En la diluant dans une bande d’amis drôles et vanneurs, le jeune réalisateur va la faire apparaître progressivement pour mieux l’infliger à ses personnages et — peut-être — les en libérer. Du titre aux premières scènes du film, tout nous indique que la vie des joyeux trentenaires que Dolan filme est grégaire et tranquille. Ils discutent, s’amusent, semblent bien logés, bien nourris, bien accompagnés. Même si l’image est emprunte d’une certaine mélancolie propre à la réalisation de Dolan, l’amitié et l’humour de ce groupe semblent inaltérables.
Pourtant, ce joli tableau va lentement se fissurer. La sourde lame de fond qui va emporter les deux protagonistes, Matthias (Gabriel D’Almeida Freitas) et Maxime (Xavier Dolan), trouve potentiellement sa source dans deux événements. D’une part, il y a un baiser de cinéma que vont s’échanger Matthias et Maxime, dans le vacarme et l’embarras, à la demande de la soeur d’un de leurs amis pour un projet de court métrage. En clin d’oeil très appuyé à Jacques Rivette (la réalisatrice en herbe s’appelle Erika Rivette), les deux amis découvrent le scénario quelques minutes avant de commencer le tournage et doivent largement improviser un baiser face caméra. D’autre part, il y a l’annonce beaucoup plus discrète du départ de Maxime pour l’Australie pendant deux ans.
La question que pose le réalisateur est la suivante : l’événement fondateur du mythe de Matthias et Maxime est-il le désir né d’un baiser (trahissant possiblement un refoulé de leurs orientations sexuelles) ou le manque que va créer l’absence de l’être aimé en secret ? Au regard de nos histoires personnelles, de nos imaginaires, de nos frustrations et de nos amours passées, Xavier Dolan nous demande subtilement de choisir, en longeant les propres choix de ses personnages, entre le désir et le manque comme fait révélateur de l’objet amoureux. Parce qu’il n’y a pas de doute, Matthias et Maxime s’aiment.
En nous plaçant face à ce dilemme, Dolan élargi considérablement la portée de son film et évacue possiblement la question de la sexualité pour aller sur un terrain plus universel qui est celui de l’amour latent révélé par le départ — et donc l’absence — de l’être aimé. En cristallisant ironiquement la narration autour de la mise en abyme du baiser de cinéma, Xavier Dolan s’amuse avec les spectateurs. Le cinéaste donne, par l’intermédiaire de scènes comiques et de gènes, de l’importance à un événement aussi mineur que le court métrage issu de ce baiser. Nous sommes à Montréal en 2018, ce baiser entre deux hommes n’a évidemment rien de subversif. De surcroît, il semble que Matthias et Maxime ont déjà échangé quelques années auparavant un baiser qui n’a eu apparemment aucune conséquence. C’est donc bien du côté du futur manque, et non du désir, que nous oriente Dolan. C’est d’ailleurs le plus stable des deux, Matthias, celui qui reste, celui qui a une trajectoire de vie toute tracée, une petite amie, une famille solide et bourgeoise, un travail à responsabilités, qui va vaciller plus fort que celui qui part, Maxime, le cabossé, le tâché, le sans père, le tuteur réticent d’une mère alcoolique et aigrie. La seule scène charnelle du film est succincte, chirurgicale, froide. Dans Matthias et Maxime, à l’image des réseaux sociaux sur lesquels va certainement se retrouver le court métrage du baiser, le désir est immédiat, distant, éphémère ; le manque lui est plus profond, plus long, plus épais et se révèle de façon éclatante dans la solitude qui habite, même avant la séparation, les deux garçons. Le cinéaste prend largement le parti du manque, celui de la pensée, du temps long, plutôt que celui du désir, de l’immédiat.
En revenant, par la forme et le fond, à ses premiers films, Xavier Dolan nous livre un film humble et touchant, dans lequel il interprète avec une tendresse infinie un personnage instable et luttant contre un déterminisme social foudroyant. Grâce à une mise en scène précise et des dialogues délicats et inspirés, le cinéaste nous interroge sur notre propension à aimer et sur la manière dont sont fabriqués et viennent à la lumière les objets amoureux. En nous emportant, par le vertige, dans cette histoire d’amour gardée trop longtemps à l’étroit, il nous confronte à nos propres choix et à la solidité des sentiments. Matthias et Maxime est un diamant brut qui va continuer à rayer et embellir nos souvenirs et nos rêves pendant longtemps.
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