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Deux frères décident de monter le casse du siècle : voler les recettes d'une course automobile. Pour réussir, ils ont besoin de Joe Bang, un détenu...
Jimmy Logan vient, encore une fois, de perdre son travail... Las d'être fauché et de ne pas pouvoir payer la pension de sa fille, il décide avec l'aide de son frère, un barman manchot, de monter le casse du siècle : empocher les recettes de la plus grosse course automobile de l’année. Mais pour réussir, ils ont besoin du meilleur braqueur de coffre-fort du pays : Joe Bang. Le problème, c’est qu’il est en prison… Dix ans après le dernier "Ocean's Eleven", Steven Soderbergh revisite son film de casse avec une savoureuse bande de bras cassés made in Amérique profonde, aussi drôle qu'attachante.
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" Une comédie, Logan Lucky? Oui, et ouvertement en plus. Mais une comédie aux jolis accents méta, puisque Soderbergh y revisite sa propre sé
" Une comédie, Logan Lucky? Oui, et ouvertement en plus. Mais une comédie aux jolis accents méta, puisque Soderbergh y revisite sa propre série des Ocean, en version plouc, courses de voitures et concours de « mini-miss », tout en y citant aussi son Magic Mike (la masculinité prolétaire). Et puis une comédie qui lorgne encore ouvertement du côté des maîtres du genre « les zéros essaient d’être criminels » : les frères Coen. Car, comme chez les papas de Fargo, Logan Lucky n’hésite pas à cacher sous son intrigue palpitante un joli petit discours en forme de revanche de l’Amérique des laissés-pour-compte, des losers, des niais, pourtant jamais aussi bêtes que ceux qui ont « réussi » selon les bons vieux standards du rêve américain. Évidemment, pour que la sauce épaississe, il fallait des acteurs prêts à tout, sans que jamais rien ne semble forcé. Accents traînants du Sud, physiques improbables, gaucherie émotive, mais professionnalisme criminel : Channing Tatum, Adam Driver, Riley Keough, Katie Holmes et surtout Daniel Craig (qui fait exploser son potentiel comique) sont absolument au rendez-vous, réussissant même à trouver cet étrange équilibre qui leur permet exagération, drôlerie et même émotion sans jamais tomber dans la caricature. Forcément, un cinéaste vieux singe à qui l’on n’apprend plus à faire la grimace, des acteurs ravis d’être là, un récit mené sans temps mort, un humour jamais entièrement premier degré : le plaisir de Soderbergh est vite communicatif. Et au cinéma, comme dans la vie, c’est encore ce qui compte le plus."
Helen Faradji" Après le diptyque Magic Mike/XXL, Logan Lucky s’emploie donc avec bonheur à redorer le blason de prolétaires lessivés que le rêve américai
" Après le diptyque Magic Mike/XXL, Logan Lucky s’emploie donc avec bonheur à redorer le blason de prolétaires lessivés que le rêve américain a effleurés avant de disparaître à jamais. Une blessure à la jambe a eu raison des espoirs de Jimmy (Channing Tatum) d’intégrer la NFL, cependant que son frère Clyde (Adam Driver) est devenu manchot à la suite d’un déploiement en Iraq. Le premier vient tout juste d’être licencié d’un chantier ; le second sert du bourbon dans un rade local. Lorsqu’ils décident de s’acoquiner avec Joe Bang (Daniel Craig, dans le contre-emploi de sa vie), un spécialiste des explosifs qu’ils doivent d’abord faire évader de prison pour qu’il les aide à dérober la recette de la course de NASCAR la plus suivie de l’année, il est à craindre que la poisse ne leur joue à nouveau des tours. Il est à craindre aussi que Soderbergh se contente de réitérer le casse d’Ocean’s Eleven, son plus grand succès, à défaut d’être son titre le plus intéressant.
C’est ce que la structure privilégiée pourrait laisser accroire, dans la mesure où le déroulement de Logan Lucky épouse à nouveau les phases successives des repérages, des préparatifs et de l’exécution. Un sentiment de redite que vient conforter le mobile véritable du crime, l’argent n’étant ici aussi que secondaire. Sous le pactole, sommeille un même désir de revanche, amoureuse chez Danny Ocean, sociale chez Jimmy Logan, l’un et l’autre ayant perdu leur femme au profit d’un rival plein aux as. Surprise ! Le film de casse minuté, dont Soderbergh s’acquitte avec le savoir-faire d’un horloger de métier, en cache un autre, le seul qui nous intéresse vraiment : un récit d’émancipation sociale fantaisiste où un homme emprunte des chemins détournés pour se rapprocher de sa fille.
En choisissant, dès le premier plan, de faire de Jimmy un père plutôt qu’un criminel, Logan Lucky rafle la mise. Cette scène inaugurale de complicité trouvera son pendant juste avant la ligne d’arrivée, lors d’un spectacle scolaire de fin d’année au cours duquel Sadie improvisera un hold-up émotionnel désarmant de justesse et de simplicité. Grâce à un solide scénario – qu’il aurait écrit sous pseudonyme –, Soderbergh parvient à suivre simultanément plusieurs pistes narratives sans quitter une seconde la route des yeux, à l’image de Mellie (formidable Riley Keough), un baby driver bien plus convaincant que le héros du film récent du même nom. D’une manière générale, la direction d’acteurs est particulièrement précise, jusque dans les rôles secondaires. Katie Holmes, Katherine Waterston et Hilary Swank tirent ainsi le meilleur parti de leur présence limitée à l’écran pour imposer de mémorables performances d’Américaines indépendantes d’aujourd’hui. Cosméticienne à la conduite sportive, médecin de campagne privée de moyens ou enquêtrice du FBI coriace, la seule à manquer d’estime de soi est la divorcée white trash qui a choisi de se reclasser auprès d’un concessionnaire aisé. Et au rayon hommes, si Channing Tatum a troqué sa tenue de stripteaseur pour un col bleu,il continue de faire allègrement fructifier un capital sympathie qui n’est pas loin de faire de lui le nice guy le plus attachant d’Hollywood.
Avec un sens du rythme consommé (dans le New Yorker, Richard Brody parle à juste titre de « swing »), Logan Lucky orchestre les péripéties facétieuses de ses pieds nickelés prêts à tout pour se sortir de l’ornière dans laquelle les élites politiques les ont tranquillement laissés s’enliser. Chemin faisant, il redonne quelques lettres de noblesse aux classes laborieuses du coin, tout en pointant les aberrations qui font des États-Unis un pays aussi arriéré qu’il peut être moderne. Un peu comme si un cinéaste de gauche élevé en dessous de la ligne Mason-Dixon opérait un retour aux sources après une longue absence, histoire de regagner les cœurs et les esprits de ses concitoyens convaincus d’avoir été abandonnés par des gens comme lui. Ça tombe bien, il s’appelle Steven Soderbergh et il est né en Géorgie."
" Il n’y a plus rien de vaniteux, enfin, dans le cinéma de Steven Soderbergh. Lui qui reste le plus jeune lauréat de la Palme d’or (obtenue
" Il n’y a plus rien de vaniteux, enfin, dans le cinéma de Steven Soderbergh. Lui qui reste le plus jeune lauréat de la Palme d’or (obtenue à 26 ans, pour Sexe, mensonges et vidéo, en 1989) a souvent donné l’impression de dominer son sujet, presque trop. Ses grandes facilités laissaient un glacis de satisfaction cool sur des films enchaînés à toute vitesse. Après d’improbables adieux au cinéma, il y a quatre ans, et une reconversion remarquable dans la série (The Knick, avec Clive Owen, sur les débuts de la chirurgie), voici Soderbergh changé en mieux : toujours virtuose et joueur, mais avec l’empathie et l’élégance morale en plus.
Un signe évident de changement est la catégorie sociale des héros de ce nouveau film de braquage. Fini les gangsters en costume cintré de Las Vegas, professionnels, comme dans Ocean’s Eleven (avec George Clooney) et ses deux suites. Cette fois, ils sont des amateurs, des estropiés, des mal-logés de l’Amérique profonde — la Virginie-Occcidentale. Le grand frère Logan (Channing Tatum, la montagne de muscles de Magic Mike, du même Soderbergh) est un ouvrier entravé par son genou endommagé. Le cadet (Adam Driver, la montagne de muscles la plus à la mode), barman, a perdu une main en combattant au Moyen-Orient. L’idée de s’emparer des recettes d’une course automobile par les tubes pneumatiques souterrains qui véhiculent les billets verts vient de l’aîné, écarté d’un chantier environnant.
C’est surtout le regard posé sur ce monde prolétaire, où l’on soutient probablement Donald Trump, qui séduit. Les personnages, fournis clés en main par une scénariste débutante, originaire de la région, le cinéaste les adopte avec une franche fraternité, en sachant les rendre beaux et proches. Naguère, dans son film méconnu Bubble, il filmait à peu près les mêmes gens, mais comme des Martiens. Cette fois, il manifeste autant de tendresse que d’amusement pour la sous-culture populaire et son folklore, des concours de Miss pour fillettes aux kermesses, avec jets de lunettes de toilettes, en passant par l’interprétation excessivement country de l’hymne local avant la course automobile.
On retrouve, en revanche, son habituel brio dans la mise en scène du casse et de ses suites en trompe-l’œil. Plus un adjuvant comique : le matériel des braqueurs est fabriqué à très bas coût. Des cafards ornés de vernis à ongle sont utilisés. Du faux sel, de la javel et des nounours en gélatine composent l’explosif. Un gag extraordinaire, emblématique de ce bricolage, et qu’il faut taire ici, ponctue les opérations. Pour les amateurs de mise en abyme, ce système D renvoie à l’ambition et aux nouvelles méthodes du cinéaste : produire et diffuser le film sans la moindre intervention des grands studios, mais en égalant leur force de frappe (même si la réalité des chiffres est venue contrarier cet élan).
L’espièglerie éclairée de Soderbergh imprègne aussi le choix des acteurs. Daniel Craig (toujours titulaire du rôle de James Bond) amuse en prisonnier aux cheveux jaune canari, expert ramolli du braquage de coffres-forts. Mais deux personnages féminins témoignent plus encore, d’une science absolue du casting. Katie Holmes, connue dans le monde entier comme la dernière épouse, divorcée, de Tom Cruise, joue ainsi l’ex du héros, trouvant l’équilibre entre l’acrimonie et la douceur. Surtout, le dernier mouvement du film repose en grande partie sur les épaules carrées de Hilary Swank (jadis jeune boxeuse de Million Dollar Baby), qui apparaît tardivement, en enquêtrice coriace du FBI. Sa fébrilité extrême, mystérieuse, relance la donne, et sa présence apporte, à point nommé, le seul ingrédient qui manquait : l’ambiguïté."
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