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Une phytogénéticienne, mère célibataire, crée une plante dont le parfum est supposé rendre "heureux". Mais celle-ci s'avère dangereuse pour celui qui la sent...
Alice, mère célibataire, est une phytogénéticienne spécialisée dans le développement de nouvelles espèces de plantes. Elle a conçu une fleur remarquable dont le parfum est censé rendre son propriétaire heureux. Fière de son invention, elle en ramène un spécimen chez elle, pour l’offrir à son fils, un jeune adolescent. Peu à peu, Alice constate un changement d'attitude chez lui et commence à soupçonner sa créature végétale. Prix d'interprétation féminine au festival de Cannes 2019 pour Emily Beecham.
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"Remarquée à Cannes dans la section Un certain regard en 2014 avec Amour fou, librement adapté de la vie suicidaire du poète roma
"Remarquée à Cannes dans la section Un certain regard en 2014 avec Amour fou, librement adapté de la vie suicidaire du poète romantique Heinrich von Kleist, la réalisatrice autrichienne Jessica Hausner passe à un registre radicalement différent, avec Little Joe, un film de science-fiction sur les manipulations génétiques qui sort mercredi 13 novembre. En compétition au dernier Festival de Cannes, le film a été récompensé du Prix d'interprétation féminine, revenu à l'actrice britannique Emily Beecham.
Mère célibataire vivant avec son fils adolescent, Alice (Emily Beecham) est une brillante phyto-généticienne travaillant dans un laboratoire qui œuvre à la création de nouvelles plantes. Elle met au point une fleur dont le parfum est censé rendre les gens heureux. Baptisée Little Joe en pensant à son fils, les pouvoirs de cette plante nouvelle pourraient ne pas être aussi innocents qu’ils y paraissent.
Dès le premier magnifique plan sur la culture en batterie de cette plante florale rouge très graphique, Jessica Hausner instaure un code pictural qui ne quittera plus le film. Fondée sur des cadrages millimétrés, des travellings fluides et des couleurs pastel très ajustées, l’image n’est pas pour autant esthétisante. Sa froideur volontaire, cohérent avec son sujet autour de la science, s’avère un vrai choix de mise en scène.
Situé majoritairement dans un laboratoire, le film explore sur des sujets qui ont testé les effets de Little Joe les conséquences sur leur comportement. S’ils se révèlent effectivement apaisés, sinon heureux après avoir été mis à son contact, ils semblent perdre leur personnalité et toute l’aspérité qui faisait leur identité. En cela Little Joe rappelle L’Invasion des profanateurs de sépultures, classique de la science-fiction signé Don Siegel de 1956, où des plantes extraterrestres deviennent les exacts avatars de personnes qu’elles ont préalablement "endormies".
Sans jamais vraiment se prendre au sérieux, faisant preuve d’une belle invention visuelle, et habité d’une musique expérimentale tout en référence au Kabuki japonais, Little Joe dégage un climat anxiogène respectueux de la veine paranoïaque de la science-fiction."
"Pour son premier long-métrage fantastique Little Joe, la réalisatrice Jessica Hausner a connu les honneurs de la compétition officielle ca
"Pour son premier long-métrage fantastique Little Joe, la réalisatrice Jessica Hausner a connu les honneurs de la compétition officielle cannoise, où sa comédienne principale, Emily Beecham, a remporté le Prix d’interprétation féminine. Au-delà de cet honneur, on peut se réjouir que la Croisette ait mis en lumière un film de genre aussi cruel et attachant.
Ancienne scripte de Michael Haneke, scénariste, productrice, narratrice d’œuvres engagées aux côtés de personnages féminins aux passions ballottées entre des entités aliénantes, on n’attendait pas Jessica Hausner du côté d’une science-fiction horrifique old school. C’est pourtant précisément de ce genre que relève Little Joe, dans lequel une biologiste, dédiée à la création d’une plante génétiquement modifiée, réalise que le végétal développe sur les humains une forme d’emprise inédite.
Alors que le comportement de ses collègues change presque imperceptiblement, Alice s’interroge sur la nature de son travail, comme des liens sociaux qui la relient aux autres. C’est donc ici à un mélange des Profanateurs de sépulture et des Femmes de Stepford que nous convie la cinéaste, qui connaît parfaitement sa partition. Sur le papier, Little Joe dégaine une à une toutes les étapes classiques du récit de possession, comme du cinéma parano. Optant pour une mise en scène qui privilégie les longs plans ordonnés géométriquement, Hausner interroge ici le régime de l’image, avec une perniciosité consommée.
Le découpage glacial et l’absence apparente d’empathie de la caméra proviennent-ils d’un cerveau humain sardonique, ou sont-ils l’expression d’un monde déjà rendu à la soumission et acceptant le végétal manipulateur comme son maître ? En apparence programmatique, le scénario peut ainsi distiller avec un art consommé de l’ambiguïté de véritables zones de troubles.
En témoignent des séquences impeccables, où le dialogue suffit à générer une angoisse palpable, comme lors d’une confrontation terrible entre Alice, son fils et une jeune amie, où la réalisatrice montre qu’elle est capable de ruptures de ton aussi subites que subtiles, générant des frissons inattendus.
Mais Little Joe, s’il offre aux cinéphiles nostalgiques des frissons paranoïdes de très beaux moments de tension suspendue, n’en reste pas là. Le programme de Jessica Hausner est connu, et elle semble de prime abord ne pas vouloir le révolutionner. Plutôt que d’imprimer sur sa narration des retournements ou fourches caudines qui prendraient le genre à revers, l’artiste feint d’en suivre chaque étape, pour mieux nuancer le sens de chacune d’elle.
Dans L'Invasion des profanateurs de sépulture de Don Siegel, mais aussi dans ses remakes, ainsi que dans Les Femmes de Stepford, le phénomène d’uniformisation est ici repensé comme une possible subversion des tropismes destructeurs de la société humaine, soudain dominée par une volonté végétale, emportée par un désir coercitif d’harmonie. C’est là que la partition d’Emily Beecham prend tout son sens.
Individualiste revêche, profondément antipathique dans la première partie du récit, elle va progressivement nous toucher, au fur et à mesure que ses tares apparaissent comme autant d’emblèmes d’une imperfection tout humaine, contre laquelle Little Joe est partie en guerre. Son jeu trouble, tour à tour froid et inquiet, devient un formidable tremplin émotionnel, alors que l’horreur se déplace – discrètement – sur le terrain du genre.
Qui, de sa collègue ouvertement rebelle ou d’elle, à la fronde moins visible, mais tout aussi engagée, sera la première à déclencher les foudres de ses collègues potentiellement contaminés ? Derrière ces pures problématiques de genre se joue un autre programme, d’équilibriste celui-là, rendu possible par le découpage faussement indolent de Hausner, qu’on a trop vite rapproché de celui de Haneke.
Et si, derrière ce cauchemar scientifique, cette révolution de photosynthèse se jouait finalement une comédie noirissime, sur la beauté du renoncement, et la vanité investie dans le concept même d’individu ? La tristesse authentiquement humaine, vaut-elle mieux qu'une sérénité chimiquement induite ? Autant d’interrogations que le métrage distille comme des graines, et qui croissent longtemps après son visionnage, confirmant son statut de mordante fable de SF."
Camille au sujet de
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