
Garri Bardine : "Tout ce que nous avons utilisé dans le film est le fruit d’un travail réalisé entièrement manuellement..."
Le cinéaste russe revient sur ses motivations quant à la réadaptation du conte d'Andersen. Entre thématiques soc...
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Dans une basse-cour naît un oisillon différent des autres, de sorte qu'il se retrouve vite mis à l’écart. Mais un jour, il deviendra un magnifique cygne blanc.
Il était une fois une basse-cour où coqs, poules, canards et oies vivent et couvent de concert. Un beau jour, le coq découvre un œuf énorme qu'il rajoute discrètement à la couvée de sa compagne… Très vite, un oisillon voit le jour, mais ce dernier ne ressemble à aucun de ses congénères ! Il se retrouve ainsi très vite mis à l’écart par toute la basse-cour, subissant les humiliations et les moqueries de ses compagnons à plumes. Mais un jour le vilain petit canard deviendra un magnifique cygne blanc. Le célèbre conte adapté par le maître de l'animation russe. # A noter : ce film est proposé en VF pour les enfants.
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"Maître discret et inspiré de l'animation russe, Garri Bardine n'en est pas à son premier trésor :
"Maître discret et inspiré de l'animation russe, Garri Bardine n'en est pas à son premier trésor : souvenez-vous de La Nounou, tendre fantaisie tout en chiffons, papier mâché et bouts de ficelle, dans laquelle un gamin esseulé s'inventait de la compagnie. La solitude, l'exclusion sont à nouveau au coeur de ce Vilain petit canard, drôle de comédie musicale à base de pâte à modeler. (...)
Du célèbre conte d'Andersen, Garri Bardine fait une fable politique cruelle et ironique, digne de La Ferme des animaux, d'Orwell. Dans le rôle de la majorité bien-pensante, gonflée de certitudes et de préjugés, poules, coqs et canards tiennent bien leur rang. Dans une ou deux séquences, le réalisateur s'amuse à égratigner le passé, mettant en scène lesdits volatiles en véritables héros soviétiques : dressés vers leur drapeau (un bout de tissu orné d'un oeuf au plat), ils animent une irrésistible parodie de propagande stalinienne.
Plaidoyer antiraciste, anticonformiste, antidictature... le conte ne néglige pas pour autant le merveilleux : tout en teintes sourdes, du brun au roux, en passant par le bleu mélancolique d'un ciel délavé, il fourmille d'inventions visuelles, pétille de poésie."
" Le Vilain Petit Canard bénéficie d’une réalisation de haute volée, d’une inventivité
" Le Vilain Petit Canard bénéficie d’une réalisation de haute volée, d’une inventivité jamais prise en défaut ; ceci aboutit à une œuvre merveilleuse d’expressivité, d’humour et d’émotion. Les cadres sont d’une exceptionnelle inventivité, citons par exemple cette vue subjective du « vilain », depuis l’œuf dont il s’apprête à sortir, par un orifice où il découvre des yeux qui le scrutent, prélude à la violence de sa confrontation au monde qui ne tarde pas à suivre.
Le travail sonore accompagne cette excellence, avec notamment la vertu comique des râles et onomatopées de cette ménagerie. Le Vilain Petit Canard est aussi un film chanté, pour des segments que l’on qualifiera d’assez inégaux. En revanche, l’atout décisif réside dans une mise en scène tout en rythme, et pas n’importe lequel puisque la grande idée consiste à travailler avec la musique de Tchaïkovski – on entend des morceaux de deux pièces : Le Lac des cygnes et Casse-Noisette.
Si la matière musicale sert parfois d’accompagnement émotionnel (solitude, mélancolie), elle marche avant tout main dans la main avec le régime visuel, c’est-à-dire de façon chorégraphique, le choix de ces deux ballets emblématiques du compositeur russe n’étant donc en rien une coquetterie. Avec un large éventail de sauts, chutes, courses, petits pas, pointes, voltes, suspensions, ce dialogue régulier entre image, musique et montage confine régulièrement au sublime, comme lors de la scène d’éclosions en série, tout à fait prodigieuse.
Garri Bardine fait émerger de ce récit initiatique cruel une morale humaniste sur l’acceptation de la différence et la découverte de soi au-delà du regard des autres. Il convient cependant de constater que le cinéaste élabore une forme de « russification » du conte, par le biais de Tchaïkovski évidemment, mais il est difficile de ne pas considérer cette (re)lecture comme une charge féroce contre la dérive du "pouvoir". Si l’on peut songer à Chicken Run de Peter Lord et Nick Park, c’est surtout La Ferme des animaux de George Orwell qui est convoqué, de même que la Russie passée comme actuelle, sans que le propos ne soit également d’une portée universelle. (...)
À l’époque du 100% synthétique, Le Vilain Petit Canard représente une sorte d’anomalie, il s’érige cependant comme un jalon du cinéma d’animation, un déjà classique."
"Garri Bardine, l'auteur de cette adaptation du Vilain Petit Canard (conte écrit en 1842 par Hans Christian Andersen), est
"Garri Bardine, l'auteur de cette adaptation du Vilain Petit Canard (conte écrit en 1842 par Hans Christian Andersen), est le maître incontesté de l'animation russe. (...)
Bardine cultive depuis bientôt quarante ans l'esthétique brute et l'inquiétante étrangeté héritées du pionnier Ladislas Starevitch. Que de génie, pourtant, dans cet art de la laideur, dans le comique ravageur de ces figures visiblement composées de bric et de broc, et dans le lyrisme déchaîné qui les unit à la bande musicale.
On a peine à y croire, mais Le Vilain Petit Canard, sorti en 2010 en Russie, est le premier long-métrage de cet auteur : six ans de travail, quatre cents marionnettes modelées à la main et animées image par image. Les amateurs y regretteront l'atténuation de l'humour noir qui caractérisait Le Loup et le Petit Chaperon rouge (1991) ou La Nounou (1999). Reste un film dont la puissance d'évocation, la sombre poésie, l'alchimie de la plastique et de la musique, sont intactes. (...)
Bardine orchestre ce canevas en recourant à la dialectique de la laideur (non seulement de l'oisillon, mais de toutes les figures de la basse-cour) et du sublime (Le Lac des cygnes, de Tchaïkovski, devenant l'hymne pathétique du paria). Il transfigure par ailleurs le conte en comédie musicale politique, faisant du poulailler un enclos totalitaire soumis à un ordre martial (choeurs, alignement de parade, salut au drapeau) dirigé par un coq grotesque. C'est ainsi que Le Vilain Petit Canard devient le salut contemporain au monde d'un poète de la Russie éternelle."
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