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Après le suicide de son meilleur ami, Ismaël enquête. Pour comprendre, pour trouver les responsables. Probablement sa "fiancée", dont il tombe amoureux...
Un adolescent s'est suicidé. Son meilleur ami enquête, à l'aide d'un petit groupe de filles et de garçons, sur sa mort. Et pour la comprendre, et pour en trouver les responsables. Assez vite, il l'attribue à une mystérieuse "fiancée" qui devient l'objet de son amour fou...
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"Le Jeune Werther est un film itinérant, un récit d'apprentissages mais Jacques Doillon a-t-il jamais filmé autre chose ? (...). Ce qui es
"Le Jeune Werther est un film itinérant, un récit d'apprentissages mais Jacques Doillon a-t-il jamais filmé autre chose ? (...).
Ce qui est beau dans Le Jeune Werther, ce sont ces dérapages constants comme un gosse fait une glissade sur un trottoir. A 13 ans, on peut à la fois jouer comme un enfant et souffrir comme un homme. (...) Cinéma d'émotion, cinéma physique, où les adolescents déambulent dans les rues comme de petits fauves dans la jungle. Une jungle d'asphalte où les pistes se croisent et s'entrecroisent. Cinéma prolixe aussi, où les mots qui sortent de la bouche des jeunes sont si vrais, si justes, si drôles, qu'ils feraient pâlir ceux de Goethe."
" Du titre de Gœthe, les Souffrances du jeune Werther, Doillon ne garde que l’essentiel : être jeune et souffrir, n’est-ce pas un pléonasme
" Du titre de Gœthe, les Souffrances du jeune Werther, Doillon ne garde que l’essentiel : être jeune et souffrir, n’est-ce pas un pléonasme ? Son Werther à lui ne sera donc que jeune. Son Ismaël est jeune, bien plus encore que Werther, car les ravages du romantisme font qu’il faut aujourd’hui remonter à l’enfance pour trouver l’émotion amoureuse dans toute sa pureté. Ce n’est pas un hasard si Ismaël ne découvre pas « Werther » à l’ombre d’une bibliothèque, mais dans la rue, parce qu’on lui donne ce livre édité en format de poche, dans cette collection blanche et sobre qui semble se donner pour tâche de digérer la littérature pour la rendre, au profane, aussi inoffensive que possible. Ce n’est pas non plus un hasard si le jeune garçon rachète un exemplaire neuf de «Werther» pour Miren, et le lui dit. Chaque volume neuf de «Werther», avant que d’être ouvert, est riche de toutes les passions qu’il peut susciter; et même si Miren n’en regarde que la couverture, même si elle ne le lit jamais, ce qui est probable, l’essentiel est qu’elle l’accepte, et l’amour d’Ismaël avec lui, condensé dans ce volume net aux arêtes vives.
Jacques Doillon a réinventé l’adaptation littéraire. Il l’a réinventée pour les jeunes comme Miren, qui ne regardent que la couverture des livres. Pour tous ceux qui n’ont jamais lu leurs classiques, ou ne les finiront jamais. Pas pour leur en donner un résumé en images, surtout pas, mais pour leur dire qu’il y a quelque part toute cette beauté qui existe, et que c’est bien de le savoir, au cas où, même si on ne va jamais mettre son nez dedans. Le respect scrupuleux des œuvres, c’était bon pour d’autres générations. Mais tous les profs vous le diront : ils ne lisent pas, ces enfants, il n’y à qu’à voir comme ils manquent de vocabulaire ! Pourquoi l’auraient-ils, ce vocabulaire, puisque d’autres l’ont eu avant eux ?
Autant parler avec ses propres mots, puisqu’on ne saura jamais égrener ceux de Goethe pour évoquer la passion de Werther. Ismaël le sait bien, qui offre le roman à celle qu’il aime. C’est cela, le sort du livre, dans le film de Doillon : ni une histoire, ni un modèle à suivre, ni même un « esprit » qui se substituerait à la lettre, mais un objet que les adolescents se passent à la fois parce qu’ils l’aiment, et qu’il leur brûle les doigts. Le livre est au cœur du film, au sens propre, comme un talisman.
Pas question ici de fidélité ou de trahison : on n’est fidèle qu’au souvenir du livre, à sa présence, à la certitude que le littéraire existe toujours, capital de style et de sentiments infiniment orfévrés, parlant pour des garçons et des filles qui vivent dans l’urgence et la violence de l’instant. Mais parce qu’ils sont aussi à l’âge de l’école, c’est le livre dans sa matérialité qui compte.
La caméra cadre les pages ouvertes et soudain les phrases écrites depuis des siècles semblent éclore de l’esprit d’Ismaël. On pense à Bresson et à la plume courant sur les pages du Journal d’un curé de campagne — un rapprochement qui s’impose dans les meilleurs moments du film, là où les coquetteries se taisent; les jeunes acteurs atteignent alors à un détachement quasi bressonnien, ils ne sont plus que cette pâte vivante que le cinéaste travaille au même titre que le cadre et la lumière.
« J’avais l’âge d’Ismaël, raconte Doillon, et j’ignore comment le livre de Gœthe est arrivé dans mes mains ». De même dans le livre surgit-il, magique, pour fournir à Ismaël l’explication de ce qu’il vit. Aucun cours sur le héros romantique ne saurait égaler cette coïncidence qui jaillit soudain, dans la jeune vie d’Ismaël, entre la littérature et le réel. Le voilà, le secret de la vraie adaptation. Qu’importe qu’on soit bien loin ici de l’Allemagne de 1774, de la vertueuse Charlotte élevant sa ribambelle de frères, et du bal où Werther la fit danser ?
L’adaptation classique n’avait même pas vraiment réussi à la sensibilité pourtant si la littérature d’un Ophuls, dont Le roman de Werther n’est pas une œuvre majeure. Doillon, lui, ne tente même pas de faire naître Werther à l’écran. Son film commence là où se terminait le roman, par un suicide ; absent chronique comme quelques personnages mythiques du cinéma, Laura en tête, Guillaume ne pèse sur la vie et les souffrances d’Ismaël que par le poids de sa mort. Ismaël devient son double et son rival, Werther et Albert réunis autour d’une froide Charlotte.
Où est donc le jeune Werther ? Dans le corps de Guillaume suicidé ? Dans l’amour d’Ismaël ? Ou encore éclaté dans tous ces adolescents chez lesquels l’existence est tragiquement suspendue au désir ? Ou dans ce regard littéraire sur le monde, regard partagé avec d’autres personnages de Doillon, pour lesquels la vie est si vivement affaire de langage ? Il n’est plus chez Goethe, ou alors dans un Gœthe si intimement vécu et revécu par Doillon qu’il n’est plus qu’une empreinte à demi-effacée, un soupir de littérature dans une œuvre qui n’est, image par image, que du cinéma."
" ... émergent de ce Jeune Werther de véritables personnages, corps d’adolescents, dont la grâce et la maladresse, l’aplomb et la timidité,
" ... émergent de ce Jeune Werther de véritables personnages, corps d’adolescents, dont la grâce et la maladresse, l’aplomb et la timidité, sont filmés en direct, quelles que fussent les ruses, les cachotteries et autres chicanes de la mise en scène ou peut-être bien même grâce à elles. Ismaël, le héros, mais aussi, Mirabelle, Théo, Jessica, Faye, Simon, Pierre, ou Miren, le corps en trop-objet de désir de cette histoire, sont à la fois complètement eux-mêmes et complètement autres. Le personnage le plus réussi est de ce point de vue Mirabelle, jeune fille résistante à tous les sens du terme, et qui résiste aussi à son metteur en scène-expérimentateur. C’est par là qu’elle déjoue l’intention vampirique de la mise en scène mais aussi qu’elle devient un personnage de cinéma. Et si l’objet du film n’était rien d'autre que de montrer les rites de passages, glissements et autres translations, de l’être à l’acteur, de l’acteur au personnage, et du personnage à l’être ?
Le Jeune Werther, petit film modeste, léger et rapide, loin de toute hystérie et de toute profondeur psychologique, est simplement, aux côtés du Petit criminel et de La Fille de quinze ans, l’un des meilleurs Doillon de ces dernières années."
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