
Eric Vuillard : " Je trouvais la nouvelle de Mérimée injuste..."
VIDEO | 2014, 9' | L'auteur de Tristesse de la terre et prix Goncourt 2017 pour L'Ordre du jour, était pas...
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Pour la mettre à l'abri d'un kidnapping, un riche banquier confie sa fille à un détective qui la place... dans une maison de plaisirs très particulière.
George de Saxe, banquier veuf et riche, a cru que sa fille Carolina avait été kidnappée. Il décide alors de la faire surveiller par un détective. Celui-ci suggère de mettre la jeune fille à l'abri dans la maison close d'une certaine Erica. Dans cet antre du plaisir, les pensionnaires sont soumises à toutes sortes de sévices sexuels... Erotique, ludique et volontiers surréaliste, s'éloignant de ses romans à tiroirs, le célèbre auteur des "Gommes" et de "La Jalousie" décline, dans les années 70, ses films les plus fous et décomplexés. Après "Glissements progressifs", "Le Jeu avec le feu" est l'un des meilleurs, traversé par les acteurs phares de l'époque et les plus jolies jeunes actrices du moment.
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" Il y a, dans l’œil de Robbe-Grillet, une volupté enchaînée au sexe féminin, doublée d&r
" Il y a, dans l’œil de Robbe-Grillet, une volupté enchaînée au sexe féminin, doublée d’un vif plaisir à s’approcher des mâles, comme s’il cherchait son double. Ainsi du plus romantique de ses acteurs, Jean-Louis Trintignant, endimanché d’une fausse moustache qu’il enlève et prête à l’héroïne, Anicée Alvina, pour la protéger des maniaques."
Brigitte Ollier"Image très soignée et souvent belle. Séduisante plastique du cheptel féminin qu’on dénude &a
"Image très soignée et souvent belle. Séduisante plastique du cheptel féminin qu’on dénude à propos de tout et de rien et qu’on bouscule à gogo selon le cérémonial d’une brutalité réfléchie. Remarquable bande sonore traficotée par Michel Fano et dont la cocasserie intelligente entre pour une grande part dans notre jubilation. Excellents comédiens, Philippe Noiret et Jean-Louis Trintignant surtout, jouant le jeu comme Robbe-Grillet joue avec le feu : à fond.
Quant à l’action... Fourmillante, bondissante et rebondissante, ambiguë, elle galope, éclate, se dérobe, se retourne, se reforme, éclate, se dérobe, se retourne, se reforme, éclate à nouveau, de plus en plus centrifuge à chaque nouveau coup de théâtre."
"Mais l'alibi de la littérature, ou du « jeu » avec le récit, est-il plus sérieux que ceux de l
"Mais l'alibi de la littérature, ou du « jeu » avec le récit, est-il plus sérieux que ceux de l'information ou de la morale dénoncés à juste titre par Robbe-Grillet ? Son film, même si l'intrigue en est volontairement irréaliste et ludique, reste un luxueux catalogue des perversions sexuelles et des fantasmes érotiques."
Janick Arbois"Une fois de plus, Alain Robbe-Grillet joue. Il tourne en dérision les formes traditionnelles du récit cinématogr
"Une fois de plus, Alain Robbe-Grillet joue. Il tourne en dérision les formes traditionnelles du récit cinématographique, bouscule les habitudes de perception et jongle avec les signes. Il s'amuse à détruire la sacro-sainte illusion réaliste, le parti pris d'objectivité qui impose la seule perspective qu'un narrateur privilégie pour chacun des spectateurs. (...)
Alain Robbe-Grillet affirme que le film se doit de traduire un monde qui n'existe qu'à l'intérieur de chacun de nous. D'où cette impression de défilé d'images mentales qui valorisent certaines perceptions, les maquillent par le mensonge, les ressucitent par la mémoire ou les modifient par le désir ou l'anticipation.
Le Jeu avec le feu est donc l'itinéraire d'un esprit qui imagine, à partir d'une réalité brute qui sert à alimenter cette transfiguration. Mais avec la distance qu'apporte le parti-pris de jeu. Et le film ne fait donc que prolonger les tentatives de ses oeuvres précédentes (Trans Europ express, L'Homme qui ment, L’Éden et après, et surtout Glissements progressifs du plaisir (...)).
Et, alors que toutes les pistes sont embrouillées, que les mêmes signifiants ont changé plusieurs fois de signifiés, que les fils de l'intrigue se sont retrouvés en plusieurs combinaisons, un plan final de quelques secondes restructure et fige brusquement cette histoire mouvante en train de se faire. La compréhension ne passe plus par le parcours jalonné d'un récit linéaire, genre miroir (ou caméra) promené le long d'une route,, Elle est globale et instantanée. Elle ravit ceux qui ont accepté de jouer avec Alain Robbe-Grillet, et qui saluent en lui l'un des rares novateurs d'un cinéma français malade d'illusion réaliste, cet atout aliénant de la culture bourgeoise."
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