
Dans les profondeurs de l'Amérique avec Frederick Wiseman
VIDEO | 2015, 9' |La sélection officielle du festival de Cannes rend hommage au célèbre documentariste américain...
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"Law and Order" montre les activités quotidiennes et routinières du commissariat de police de Kansas City et dévoile une société en crise...
"Law and Order" montre le travail quotidien de la police de Kansas City dans le Missouri. Si le respect de la loi est au cœur des activités des forces de l'ordre, Frederick Wiseman filme aussi les aspects sociaux du travail des policiers. Mais derrière les pratiques des forces de l'ordre, il montre aussi une société en crise, rongée par le racisme, la pauvreté et la violence...
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" Recueillir et amuser les enfants perdus, ramasser les vieillards saouls sur les trottoirs, secourir les femmes écrasées, réconcilier ou am
" Recueillir et amuser les enfants perdus, ramasser les vieillards saouls sur les trottoirs, secourir les femmes écrasées, réconcilier ou amadouer les couples séparés, rafler les prostituées ou neutraliser les criminels, au gré des patrouilles - Wiseman a vraisemblablement réalisé avec Law and Order la meilleure adaptation cinématographique d'Ed McBain, sauf qu'il ne s'agit pas ici d'un roman d'Ed McBain mais d'un film documentaire.
Cette peinture des tâches quotidiennes d'un commissariat de police n'échappe pas à une mise en scène de leur fonction par les intéressés, comme l’atteste le débat dénégateur sur la nécessité de traiter poliment les personnes interpellées. Après l'exposé inaugural de ses carences et de son inefficacité, la police est appelée à jouer son meilleur rôle. Mais s'il n'y en avait pas d'autre ? Au lieu de faire le procès d'un corps professionnel de répression, Wiseman a résolument opté pour un exposé de la prévention policière, un point de vue qui se révèle, à la comparaison, beaucoup plus riche en enseignements.
Pas de vérité morale à faire valoir ici, ni scandale à révéler, ni force occulte à dénoncer, il n'y a que la démonstration d'une compétence technique suffisante pour asseoir sans conteste un pouvoir. Dans Law and Order on ne voit pas de policier pris en défaut, ni d'excès, mais des réponses de sécurité en rapport exact avec les troubles rencontrés ou les dangers encourus, accidents ou crimes. Sans haine, sans violence, sans rancune, physique ou verbale, la dissuasion ne s'effectue pas par la répression, par la démonstration physique de sa force, mais par la persuasion, où la violence n'est plus qu'une mise en scène, un artifice, un leurre. Le film vérifie constamment que l’efficacité technique du savoir sur le maintien de l'ordre agit et se transmet à force de se réfléchir, de répéter spectaculairement, en actes et en mots, ses moyens, bien plus qu'à s'exercer pratiquement, selon une finalité donnée. C'est particulièrement vrai de Law and Order : Wiseman filme peu les fins, pour concentrer toute son attention sur les moyens rassemblés en un lieu et un temps donnés, et sur l'ordre stratégique que dessine finalement leur convergence.
S'en tenir à la réalité présente, sans se soucier de son origine ni de ses aboutissements, cette position explique l'originalité du regard que Wiseman pose sur le monde et la nature irréelle, vaguement inquiétante, de ses images.
Les policiers de Law and Order n'existent pas hors de leur métier ; même pendant les pauses, leurs conversations s'y rapportent. Si individuellement ils ne sont ni meilleurs ni pires que la population civile, et plutôt bonnasses, il faut admettre en sortant de la projection que filmer une ville de l’intérieur d'un commissariat tend à substituer l’ordre unique d'une institution aux fins limitées à la diversité de la société civile et même à supprimer toute possibilité de représentation de cette dernière. La cohésion quant au savoir du maintien de l'ordre diffusé dans la ville, n'a pas à faire ses preuves, parce qu'elle est le privilège professionnel d'une caste, et que sa représentation correspond, de fait, à la neutralisation, à la résorption de toute adversité. "
" Août 1968 : la Convention du Parti Démocrate s'est tenue à Chicago. Elle a été marquée par des manifestations dénonçant la guerre au Viêt-
" Août 1968 : la Convention du Parti Démocrate s'est tenue à Chicago. Elle a été marquée par des manifestations dénonçant la guerre au Viêt-Nam, et par des violences policières contre les manifestants et la presse.
Wiseman : " …C'était juste après la Convention du Parti Démocrate… et j'ai pensé que [le film] était le bon truc pour 'coincer les flics'. Après avoir passé quelques jours dans des voitures de police lors des rondes, j'ai changé d'avis. J'ai été… impressionné, moins par la brutalité policière, que par les brutalités que les gens s'infligent les uns aux autres… ".
Wiseman tourne son film, non à Chicago, mais à Kansas City. Il nous fait découvrir la routine d'un métier ingrat où, le plus souvent, les policiers sont confrontés à des situations sur lesquelles ils n'ont guère de prise, à des drames auxquels ils ne peuvent apporter de solution : alcoolisme, violences familiales, abandons d'enfants, accidents de la circulation, délinquance juvénile, agressions en tous genres, vols, etc.
La police est sympa ? Pas vraiment. Un inspecteur en civil défonce une porte, arrête une jeune femme noire, la menotte, l'étrangle alors qu'elle n'oppose aucune résistance. C'est une prostituée : elle doit répondre à un long interrogatoire. Fond sonore musical, la télé est restée allumée. Wiseman : " …Je crois qu'on filme ce que les gens font habituellement... Par exemple, la scène… où le flic étrangle la fille… Si le flic pensait que ce qu'il fait est anormal, pourquoi agirait-il ainsi alors qu'il se sait filmé ? "
L'air du temps : le président Johnson a annoncé qu'il ne se représenterait pas aux élections. Richard Nixon est en campagne électorale à Kansas City : " Voter pour moi, c'est voter pour la loi et l'ordre ! " dit-il. "
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