UniversCiné utilise des cookies afin de vous offrir une expérience utilisateur optimale.
En les acceptant vous nous permettez d’améliorer nos services, de mesurer notre audience, de personnaliser votre expérience et vous pourrez bénéficier des fonctionnalités relatives aux réseaux sociaux.
Vous pouvez personnaliser vos choix en cliquant sur « PERSONNALISER » et obtenir davantage d'informations en consultant notre politique de gestion des cookies.
Après que la Reine d'Espagne l'ait chassé de la cour, Salluste entreprend de se venger. Il veut faire en sorte que la Reine tombe amoureuse de son valet Blaze.
En Andalousie, Don Salluste, ministre du Roi d'Espagne, collecte l'impôt. Ce sont les plus pauvres qui paient le plus, et ainsi ils deviennent plus misérables encore. Mais la Reine qui le déteste réussit à le chasser de la cour. Aussitôt, Salluste entreprend de se venger. Il échafaude une machination: il fera tomber la Reine amoureuse de son valet Blaze qu'il fait passer pour son cousin Don César.
Le lecteur n'est pas installé ?
Pour votre information, la lecture en mode hors-ligne n'est pas compatible avec le système d'exploitation Linux
" Comment rebondir après avoir connu les cîmes du box-office ? Une question que le trio Oury / de Funès / Bourvil s’est sans doute pos
" Comment rebondir après avoir connu les cîmes du box-office ? Une question que le trio Oury / de Funès / Bourvil s’est sans doute posé après les scores inespérés du Corniaud (plus de 11 millions d’entrées sur toute la France) et surtout le record obtenu par La grande vadrouille, officiellement le film français ayant réalisé les meilleures entrées de tous les temps avec plus de 17 millions de spectateurs morts de rire.
Autant dire que le défi à relever était d’importance. Rêvant depuis longtemps de tourner une version comique du drame romantique Ruy Blas de Victor Hugo, Gérard Oury trouve sans problème les financements et envisage de réunir son formidable duo d’acteurs. Malheureusement, le regretté Bourvil meurt juste avant le début du tournage, mettant sérieusement en danger la production. Contre toute attente, Oury choisit de le remplacer au pied levé par un acteur totalement différent, à savoir Yves Montand. Il est donc obligé de réécrire des passages entiers pour que l’intrigue colle davantage au personnage espiègle du baratineur Montand.
Malgré ces terribles contraintes, La folie des grandeurs (1971) s’avère être une délicieuse comédie où les fous rires sont légion. Ainsi, on ne compte plus le nombre de scènes cultes qui émaillent le récit : de la collecte des impôts par l’avare Don Salluste, en passant par le réveil matin (il est l’or, monseignor / l’or de se lever) ou encore les apparitions inoubliables d’Alice Sapritch, le spectateur est convié à un véritable festival du rire.
Dynamisé par la prestation hors norme d’un Louis de Funès survolté, brillamment secondé par Yves Montand, le film se distingue également par une belle écriture des dialogues et une somptueuse mise en scène à la fois classique et racée. L’efficace musique de Michel Polnareff renforce encore la puissance comique de ce qu’il convient d’appeler un chef d’œuvre du rire à la française. Même si les producteurs ont sans doute été déçus par le score final du métrage au box-office, il se place tout de même à la quatrième place des plus gros succès de l’année 1971 avec plus de 5,5 millions de joyeux lurons, ravis d’avoir assisté à un tel déluge de gags imparables. "
" Envolées de violons et grattements d’une guitare ennio-morriconesque : la musique du générique de La Folie des grandeurs, compo
" Envolées de violons et grattements d’une guitare ennio-morriconesque : la musique du générique de La Folie des grandeurs, composition géniale de Michel Polnareff, donne le ton à la parodie : alors que le western spaghetti fait des siennes de l’autre côté des Alpes et même outre-Atlantique et engendre déjà nombre de copies, Gérard Oury se fend, lui, de son western choucroute. Le décor choisi, une Espagne de l’âge de pacotille − où l’on parle français, espagnol, allemand au choix - permet de donner à plein dans la comédie d’aventures, qui connaît alors de riches heures en France (on pense notamment aux films de De Broca ou de Rappeneau). Il y a des vilains très vilains, des gentils amoureux très gentils, des précieuses ridicules et même des justiciers basanés aux airs de Zorro.
L’Espagne de Gérard Oury ressemble à un tableau de Goya revu et corrigé par Andy Warhol. Les clichés détournés s’accumulent − les montagnes d’or de ce pays supposément richissime, les terrifiantes robes des dames de la Cour impossibles à manœuvrer dans l’encadrement d’une porte, les Grands du royaume − véritablement grands − portant des collerettes à empêcher de tourner la tête, les sérénades au balcon, le flamenco, les corridas : rien ne manque à l’appel... C’est l’Espagne d’Épinal, enrichie de foisonnantes références à la littérature française : Alexandre Dumas, évidemment (grâce au très clairvoyant « un pour tous, chacun pour soi »), mais surtout Victor Hugo, remercié au générique, quoique « toute ressemblance avec les personnages d’un célèbre drame ne serait que fâcheuse coïncidence ». La Folie des grandeurs, bien sûr, c’est Ruy Blas version comique, l’histoire d’un « ver de terre amoureux d’une étoile », d’un valet qui convoite sa reine, aidé en cela par les machinations d’un noble machiavélique. Qu’il était bon le temps où le terme « populaire » n’avait pas encore été détaché de la littérature classique !
La première grandeur de cette folie réside dans des dialogues d’une incommensurable saveur, époque bénie où Danièle Thompson, fille de son père Oury, n’avait pas encore des velléités de réalisatrice. Nombre de répliques, en sus de leur drôlerie, convoient un véritable message : dans Les Aventures de Rabbi Jacob, la famille Oury décapitait l’antisémitisme à coups de dialogues bien sentis ; dans La Folie des grandeurs, c’est au tour des riches oisifs de payer leur tribut. Dans l’un comme l’autre film, de Funès endosse avec un plaisir masochiste le costume du pur salaud : il faut le voir dire, avec l’aplomb de celui qui entend avoir raison, que « les pauvres, c’est fait pour être très pauvres, et les riches, très riches » !
Voici bien la vraie trouvaille des films d’Oury : faire du méchant le véritable héros, celui qu’on aime détester, en utilisant le génie comique de de Funès, pile hystérique en roue libre aux inventions de jeu extraordinaires : onomatopées incompréhensibles, diction théâtrale (le célébrissime « Elle ment en allemand » ou le « Das ist eine kolossale Konspirazione »), visage de fouine et pas de conspirateur. Il fallait bien un monsieur Louis pour parvenir au sommet de la gloire avec un physique aussi peu avantageux et des personnages profondément détestables. Le principe du duo mal assorti manipulateur/manipulé − que Francis Veber est bien loin d’avoir inventé − fonctionne d’autant mieux ici qu’il n’est pas une pâle copie du célèbre couple de Funès/Bourvil : avec son charme latino, Yves Montand apporte à son personnage la crédibilité du héros vengeur, celui qui se défoulera en lieu et place du spectateur sur le vilain de l’histoire.
On doit la seconde grandeur de cette folie, et pas des moindres, à l’intelligence cinématographique de Gérard Oury (si, si). Le film ne peut en aucun cas, comme nombre de comédies contemporaines type Bienvenue chez les Ch’tis, être résumé à un concentré de bons sketchs. Le comique ne réside pas seulement dans la saveur des répliques ou la maestria des interprètes. Le décor comme l’espace et les "effets spéciaux" sont toujours utilisés à bon escient au sein d’une rythmique infernale : voir ainsi la transformation du chapeau imbibé d’eau de Don Salluste en couvre-chef napoléonien (la symbolique n’est pas innocente), ou la séquence très réussie du "balai" qui permet au valet de jouer de son patron comme d’une marionnette par plafond interposé. Certes, La Folie des grandeurs n’a pas vieilli d’une ride, et le strip-tease d’Alice Sapritch séduira encore les générations à venir. Mais en presque quarante ans, le film a fait plus encore, en gagnant ses lettres de noblesse auprès des cinéphiles : un pari que Gérard Oury n’aurait sans doute jamais osé relever. "
Nos offres d'abonnement
BASIQUE ETUDIANTS
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 4,99€ /mois
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 6,99€ /mois
PREMIUM
9 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
15 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
*A l'exception des films signalés
BASIQUE ETUDIANTS
49 | ,99€ |
/an |
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
69 | ,99€ |
pour 1 an |
PREMIUM
99 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
175 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
Vous devrez fournir un justificatif de scolarité (carte étudiante ou certificat, en .pdf ou .jpg).
UniversCiné se réserve le droit d'annuler l'abonnement sans possibilité de remboursement si la pièce
jointe envoyée n'est pas conforme.
Offre valable 12 mois à partir de la date de l'abonnement
_TITLE