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À neuf ans, Aria doit faire face à la violente séparation de ses parents, à leurs disputes, tout en essayant de préserver son innocence.
Aria, neuf ans, fait face à la séparation très violente de ses parents. Au milieu de leurs disputes, mise à l’écart par ses demi-sœurs, elle ne se sent pas aimée... Ballotée de l’un à l’autre, elle erre à travers la ville avec son sac à dos et son chat noir. Frôlant le désespoir, elle essaie de préserver son innocence.
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" Elle l’a répété à longueur d’interviews ces derniers mois : Asia Argento arrête de fai
" Elle l’a répété à longueur d’interviews ces derniers mois : Asia Argento arrête de faire l’actrice. Usée par cette discipline à laquelle elle se consacre depuis sa prime enfance, lassée d’incarner des personnages de femmes extrêmes ou de simples sujets de fantasme, l’égérie italienne entend désormais favoriser sa carrière de réalisatrice.
Dix ans après le beau Livre de Jérémie, la fille de l’ancien maître de l’horreur Dario Argento revient donc derrière la caméra avec L’Incomprise, un titre-hommage à Luigi Comencini où se lit clairement un désir de reconquête de son image, qui passe d’abord par un retour aux origines, à l’enfance.
D’inspiration très autobiographique, le film chronique quelques jours de la vie d’Aria, une gamine partagée entre un père acteur et une mère pianiste à tendance toxico, tous deux également azimutés et irresponsables. Ballottéede foyers en squats malfamés au rythme des passades sexuelles de ses parents, la jeune Romaine s’initie au monde adulte dont elle découvre en accéléré toutes les joies et terreurs, tandis qu’en écho se dessine le portrait d’une Italie décadente des eighties.
Ce point de vue de témoin passif, Asia Argento l’épouse sans distance, saisissant avec une candeur charmante les états légers et graves de l’enfance dans une collection de souvenirs, d’images et de musiques qu’elle met en scène à la manière d’un dripping – cet art qui consiste à jeter aléatoirement des couches de peinture sur une toile blanche.
Dans ce journal intime forcément imparfait et brouillon surgissent alors quelques instants de grâce où s’exprime une forme de tendresse rétrospective, sinon de pardon, à l’égard d’un passé familial à la fois toxique et exaltant. En revenant ainsi sur son enfance meurtrie, en confiant un superbe rôle à Charlotte Gainsbourg (autre fille de célébrité sulfureuse), Asia Argento retrouve un état d’innocence et s’invente une communauté apaisée et vivante des enfants du chaos. "
" Voilà dix ans qu'Asia Argento n'avait pas endossé le rôle de metteur en scène. Dix ann&eacut
" Voilà dix ans qu'Asia Argento n'avait pas endossé le rôle de metteur en scène. Dix années mises à profit pour dépouiller son cinéma d'une certaine hystérie sans en renier l'originalité. Comme dans Le livre de Jérémie, elle parle de l'enfance à travers le portrait d'une fillette (étonnante Giulia Salerno), victime de la séparation violente de ses parents. Elle se prénomme Aria.
Les rapports de la cinéaste avec son père, Dario, étant notoirement orageux, difficile de ne pas imaginer une part autobiographique dans ce récit. Mais limiter le film à cette psychanalyse de comptoir serait injuste. Qu'Asia et Aria soient une seule et même personne ou non importe peu. Ce qui frappe, ici, c'est ce mélange de dureté et de chaleur désarmante dans la peinture d'une gamine qui essaie de préserver son innocence entre un père acteur star et une mère égocentrique (Charlotte Gainsbourg, bluffante dans un total contre-emploi).
La réalisatrice place son héroïne dans des situations rudes mais jamais glauques. En fait, elle réussit à filmer à hauteur d'enfant dans un univers punk où on appelle un chat, un chat; des injures, des injures ; et des coups, des coups. Asia Argento ose tout (y compris un titre clin d'oeil au chef-d'oeuvre de Luigi Comencini) et si L'incomprise semble parfois partir dans tous les sens, on y sent en permanence la patte d'une authentique cinéaste.
" La véritable force du film d'Asia Argento réside toutefois dans la façon dont elle parvient à constru
" La véritable force du film d'Asia Argento réside toutefois dans la façon dont elle parvient à construire, au coeur d'un projet qui pourrait n'être que banal ou inutilement narcissique, des moments uniques, inédits au cinéma. "
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