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Ugolin convoite un mas qui dispose d'une source. Mais c'est un certain Jean de Florette qui en hérite. Son oncle Papet va tout faire pour récupérer le terrain.
En Provence, dans les années 1920. Ugolin, le neveu de Papet, a pour projet la culture des œillets. Pour réaliser ce rêve, Ugolin convoite un mas dont la seule richesse est une source indispensable à ses cultures. Mais c'est un homme de la ville, Jean de Florette, qui en hérite et s'installe avec sa femme Aimée et sa fille, Manon. Papet échafaude alors un plan monstrueux : boucher la source, obliger ainsi Jean à faire des kilomètres pour avoir de l'eau et attendre qu'il meure d'épuisement pour racheter la ferme... Version restaurée.
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"Le plus réussi du film est sans doute le jeu entre l'espace et le confinement : comme en un western immobile, il y a drame
"Le plus réussi du film est sans doute le jeu entre l'espace et le confinement : comme en un western immobile, il y a drame à trois personnages, presque un huis clos, mais avec la nature pour témoin, nature aveugle, soudain généreuse et qui soudain se reprend, quatrième personnage dont le souffle nourrit et pourrit tout.
Ecrira-t-on encore que Montand (...) est magnifique, et d'abord en ce qu'il a pu ne pas sombrer dans le folklore avec accent et rodomontades. De même Daniel Auteuil, extraordinaire Ugolin, inquiétant et pitoyable à la fois, ou Gérard Depardieu, écolo avant la lettre, qui se sort d'un texte particulièrement difficile et donne à son Jean un vrai poids de douceur et de malheur. Trois comédiens d'un tel calibre, c'est la fête.
Autant dire qu'on attend la suite (Manon des sources) avec impatience. (...) Re-fête."
"C'est une histoire violente, un western provençal qu’ensoleille le génie pagnolesque de la comédie. De
"C'est une histoire violente, un western provençal qu’ensoleille le génie pagnolesque de la comédie. De la vérité têtue de ses personnages, que certains monstres sacrés (Raimu, évidemment) ont transcendée, mais que tous ont véhiculée, naît sans cesse, même dans les excès du drame, la cassure bienfaisante du comique, le cadeau du rire... Et c’est le premier grand mérite de Claude Berri et de son coscénariste Gérard Brach que d'avoir conservé au maximum les dialogues originaux. (...)
Ah ! le vieux brigand, il nous a eus ! Envahi par une émotion délicieuse, on laisse jaillir des larmes fraîches (...). Pagnol, Berri, Montand ont gagné. Et aussi, bien sûr, le cinéma français."
Pour : Jean de Florette s’adresse à tous ceux — et ils sont nombreux — qui aiment qu’on leur raconte des hi
Pour :
Jean de Florette s’adresse à tous ceux — et ils sont nombreux — qui aiment qu’on leur raconte des histoires palpitantes, le soir, à la veillée. Des histoires de querelles de village, de jalousies de voisinage, de captation d’héritages. Avec des personnages hauts en couleurs, burlesques ou pathétiques. Et quelques catastrophes naturelles, pour pimenter le tout. D’abord, il y a le décor, admirablement servi par la photo de Bruno Nuytten. La Provence en toutes saisons, sous la neigé et sous le sirocco. Les bastides blanches, écrasées de soleil. La terre qui vibre sous la canicule. Et les intérieurs, traités en clair- obscur, avec la minutie des peintres hollandais. Ensuite, il y a le son. Jean de Florette est un film qui s’écoute autant qu’il se regarde. Du roman de Marcel Pagnol, Claude Berri a gardé le meilleur ; les dialogues vifs et savoureux.
Le parler rustique et sans malice d’Ugolin ; le discours charmeur du Papet. émaillé de dictons populaires et d’expressions du cru ; le langage châtié et un peu pédant de Jean de Florette, rompu aux méandres d’une rhétorique apprise sur les bancs de l’école publique. Tout autour, la conspiration du silence des habitants du village, qui laisseront se perpétrer le crime contre l'Etranger du Dehors, le Bossu de la Ville ; l'air bruissant du chant des cigales soudain transpercé d'un éclat d'opéra ; et le point d’orgue : le cri de Manon, comme un animal blessé.
Plus nettement encore que le roman, le film oscille entre la farce et le drame. Ces ruptures de ton empêchent l'épique de tourner au boursouflé et le comique de sombrer dans le risible. Le regard vipérin du Papet dément ses airs patelins et ses propos lénifiants. Un enterrement se transforme en sketch de René Clair lorsque les membres du cortège s’aperçoivent qu’ils sont dans la ligne de mire du fusil placé dans le cercueil. Et l’émotion la plus forte s’exprime de la façon la plus discrète, comme dans la scène où la femme de Jean de Florette avoue qu’elle a été forcée d’engager son collier.
Pour faire passer cette histoire de meurtres, de vengeances et de rapacité, il fallait des acteurs capables de donner chair et humanité à des personnages a priori ridicules ou antipathiques. Mission accomplie, avec une mention spéciale pour Yves Montand, dans ce qui restera un de ses meilleurs rôles.
Quant à Jean de Florette, qui met un optimisme inébranlable et une indomptable énergie au service d’un projet chimérique (l’élevage massif du lapin d’Australie à travers la culture intensive de la coucourde d’Asie), Gérard Depardieu lui donne une dimension épique à laquelle bien peu d’acteurs auraient pu atteindre, Grâce à lui, le naïf citadin, qui s’extasie béatement devant les ronces, les gratte-culs et les chardons de sa propriété à l’abandon, qui tient la comptabilité céleste des jours de pluie qui lui sont dus, se transforme peu à peu en grandiose Quasimodo des garrigues, invectivant le Ciel (Il n'y a personne, là-haut ?) et parcourant, la dame-jeanne ceinte au front, le chemin de la folie.
En tirant le petit monde de Pagnol du côté de chez Giono et, au-delà, vers la tragédie grecque, Berri a retrouvé d'instinct le verbe auguste du conteur. N’en déplaise aux laudateurs de Tchao Pantin (dont je ne suis pas), il vient sans doute de signer là son premier grand film.
Contre :
« C'est toujours la même chose. Et ça sera toujours la même chose !... On ne saura jamais... on ne saura jamais expliquer ce que c'est qu'une bonne mise en scène. Non, ça... on ne le saura pas. Et j'aurai beau faire une enquête policière, voilà une affaire dont je ne saurai rien.» D’accord, j’ai triché. Au début du Schpountz,ce n’est pas du cinéma dont parle l’oncle Baptistin (Charpin), mais de croissants bizarrement retrouvés sous le robinet du bidon de pétrole. Mais qu’importe (...) l’oncle Baptistin aurait été tout aussi perplexe.
Nul, en effet, ne saura jamais pourquoi, dès les premières secondes d’un film, tel plan se met soudain à vivre, alors qu’à tel autre on a envie de faire du bouche à bouche pour le faire respirer un peu. Pourquoi tel apprenti-comédien prend soudain l’ampleur d’une star, alors qu’à l’autre, qui n’a pas moins de talent, on conseillerait de changer de métier. Avec Pagnol, le mystère s’épaissit davantage. Comment expliquer que des films souvent foutraques, reposant plus sur le mot que sur l’image et sur des comédiens plus que sur la mise en scène, soient parés, aujourd’hui encore, d’un charme inégalé ? Notre bonheur, ce sourire béat qui nous vient instantanément aux lèvres en revoyant pour la dixième fois La Femme du boulanger, La Fille du puisatier, Naisou Regain,s’expliquent d’un seul mot : simplicité.
« Ce qui est simple est émouvant et trouve toujours le chemin du cœur le plus dur et le plus opiniâtre », écrivait Pagnol en 1935. Et il ajoutait, près de trente ans plus tard : « Je n'ai jamais écrit que sur des lieux communs. De quoi parlent mes pièces et mes films ? Du pain, de l'eau, de la mère, de l'enfant naturel, des choses toujours très simples. Dickens, Daudet, Mistral, voilà mes maîtres » .
Tous les films de Pagnol sont clairs comme de l’eau de roche. Presque diaphanes à force d’évidence. C'est dire notre stupéfaction devant les premières images de Jean de Florette de Claude Berri. Hou la la ! Tous ces panoramiques pesants pour nous souligner l’immensité de la nature ! Toutes ces silhouettes sans couleur, sans odeur ni saveur ! Et cette musique ! Du Verdi — La Force du destin — pour illustrer Pagnol ; pourquoi pas du Wagner tant qu’on y est ? [...]
Voilà donc le projet de Berri : faire de Jean de Floretteet de Manon des sourcesune tragédie grecque austère et dépouillée. Les Atrides en Provence, en quelque sorte. Projet noble, certes, mais complètement idiot. Privé de son « aspect pagnolesque », Pagnol se dessèche comme les coucourdes de Jean de Florette au soleil de l’été. Plus rien ne passe : ni la langue, ni les sentiments. [...]
Et Claude Berri, me direz-vous, dans cette histoire ? Eh bien, il est précisément à mi-chemin entre Pagnol et Rossellini, c’est-à-dire nulle part. Il ne crée rien. Il ne pense qu’à recréer. Il filme donc tout sur le même plan. Les œillets, les légumes, les lapins et le sirocco (avec un filtre jaune !). Sans oublier les champs contre champs balourds qui scandent la longue, longue, longue leçon agricole donnée par Depardieu à un Daniel Auteuil qui ânonne des « Ben oui », « Ah bon », histoire de ne pas mourir idiot. O.K., je suis de mauvaise foi : ce dialogue existe in extenso dans le roman. Mais fallait-il précisément que Berri reste fidèle à la lettre dès lors qu’il s’efforçait de s’éloigner de l’esprit.
On l’aime bien, Claude Berri. On aime ses films de famille (Le Vieil homme et l'enfant, Le Cinéma de papa), ses audaces de producteur (L'Homme blessé, Adieu Bonaparte). Mais là, à force de refuser de rivaliser avec Pagnol, il a fini par ne rivaliser qu’avec lui-même. Et si tout n’est pas franchement mauvais dans son Jean de Florette, rien, rigoureusement rien, n’est bon (si : deux comédiens, Yves Montand et Daniel Auteuil).
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