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Ohwon Jang Seung-Up est un artiste peintre coréen connu, non seulement pour son art mais aussi pour son mode de vie libertin et son amour immodéré de l'alcool.
Jang Seung-Ub naît en 1843. Pauvre et orphelin, il mendie dans la rue mais finit par devenir un célèbre artiste peintre, aussi connu pour son art délicat que pour les excès de son mode de vie libertin et son amour immodéré de l'alcool. Une splendide biographie sur l'amour de l'art et de la vie par le grand maître du cinéma coréen, Im Kwon-Taek, qui reçut pour ce film le grand prix de la mise en scène au festival de Cannes 2001. Avec l'incroyable interprète de "Old Boy" dans le rôle principal.
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" C'est un monde d'une illusion parfaite qui trouve sa place à l'écran, sans que la caméra d'Im Kw
" C'est un monde d'une illusion parfaite qui trouve sa place à l'écran, sans que la caméra d'Im Kwon-taek ait, en apparence, cherché à recréer quoi que ce soit. Cette capacité d'illusion, marque des très grands films, où la notion de vraisemblance ne se pose plus, est, davantage qu'un hommage à la peinture, une exaltation des pouvoirs du cinéma. "
Samuel Blumenfeld" Il ne l'avait regardée que quelques instants, cette toile d'un grand maître chinois. En cachette, la nuit, dans
" Il ne l'avait regardée que quelques instants, cette toile d'un grand maître chinois. En cachette, la nuit, dans sa chambre. Il l'avait copiée au détail près, à la stupéfaction de son maître, agacé par son audace, mais stupéfié par sa maîtrise. Seule modification : l'artiste chinois n'avait peint que deux oiseaux. Le copiste en avait ajouté un troisième. Solitaire, triste et abattu. Une prémonition de son destin, peut-être.
En images somptueuses, aussi simples et belles que les toiles de Jang Seung-Ub, dit Ohwon, le cinéaste sud-coréen Im Kwon-Taek, auteur de plus de quatre-vingt-dix films pratiquement tous inconnus chez nous, a filmé la vie d'un peintre du XIXe siècle, dont on ne sait presque rien, dont bien des toiles ont disparu, mais qui est devenu une légende dans la Corée du Sud d'aujourd'hui. C'est peu dire qu'il a filmé cette vie. Il l'a imaginée, rêvée, appelant l'imaginaire pour combler tous les pointillés laissés par la réalité.
Le résultat (Prix de la mise en scène à Cannes) est un hymne magique, tragique à l'artiste. Eternel étranger au monde dans lequel il vit. Et au bonheur que son art suscite parfois chez les autres. « Comment avez-vous pu avoir du talent, vous qui êtes roturier », demande naïvement un Japonais venu rendre hommage à Ohwon. Celui-ci éclate de rire : donc, pour son interlocuteur, comme pour tant d'autres à l'époque, le génie ne serait réservé qu'à la noblesse du sang. Et celle du coeur, alors ! Ou plutôt celle des tripes. Car c'est avec ses tripes que peint Ohwon. Il ne peut saisir la vie dans ses toiles qu'en la dévorant à pleines dents pour mieux se laisser dévorer par elle (...)
Donner, grâce à quelques coups de pinceau, un bref moment d'espoir à quelqu'un qui souffre. Exaucer le désir d'une jeune et jolie mourante, par exemple, en lui peignant une partie de la beauté du monde qu'elle s'apprête à quitter : c'est le rôle d'Ohwon... Après, il lui faut fuir. De ville en ville. D'ivresses alcoolisées en ivresses charnelles, de courtisanes en courtisanes, qui semblent figées dans une beauté et une jeunesse éternelles. Et Im Kwon-Taek filme les errances perpétuelles de son héros dans des paysages somptueux qui ressemblent à ce qu'il peint, à moins que ce qu'il peigne colle tant à sa vie que toute frontière s'abolit (...)
En filigrane, discrètement, comme pour gêner le moins possible la progression de son héros vers la vérité, Im Kwon-Taek fait défiler l'histoire de la Corée de la fin du XIXe siècle, une suite d'occupations, chinoise puis japonaise, et de révoltes populaires vouées à l'échec. La liberté du pays ne pouvait s'épanouir, en fait, que dans les toiles de ce débauché d'Ohwon. Personne hormis Maurice Pialat dans son Van Gogh, et dans un tout autre style n'avait célébré, avec cette intensité, cette incandescence, le rôle de l'artiste. Et défini sa mission : résistant dans le présent, combattant pour l'avenir. On sort émerveillé par la force du propos, par le lyrisme de la forme, par l'habileté d'Im Kwon-Taek à transformer la vie en art, la trivialité en grâce. Enthousiasmé par ce déluge de couleurs, de cris, de larmes, de chair et d'alcool qui aboutit, selon la célèbre expression de Cocteau, à une orgie de pureté. "
" Un pinceau défie le papier : l’encre noire se déploie selon un mouvement vif et insaisissable dont l’obser
" Un pinceau défie le papier : l’encre noire se déploie selon un mouvement vif et insaisissable dont l’observation, même la plus pointue, n’arrive pas à percer le mystère de la logique interne. Ohwon peint, et quiconque viendra lui parler des règles de son art, même en soulignant qu’il les a assimilées pour mieux les enfreindre, ne sait pas vraiment à qui il a affaire. "Comment parler de règles à propos de ma peinture ?" rétorque l’homme, furieux, avant de mettre les voiles, refusant de donner sa confiture à ces cochons de commanditaires.
C’est sur ce beau mouvement d’insoumission que s’ouvre Ivre de femmes et de peinture et qu’Im Kwon-taek (le grand cinéaste coréen aux cent films, dont on avait pu voir le superbe Chunhyang il y a deux ans), en retraçant la vie de cet illustre peintre coréen du XIXe siècle, rallume vigoureusement "la dernière flamme de ce pays qui s’éteint".
Car la vie d’Ohwon et son parcours artistique sont étroitement liés aux perturbations politiques et sociales de son pays. Cet entremêlement de la petite et de la grande histoire est une constante dans l’œuvre du réalisateur, et constitue l’un des points par lesquels brille toute sa finesse. Ce destin, lié au sort de la Corée, n’est aucunement un prétexte pour rendre compte de l’état d’une société. Im Kwon-taek fait pleinement vivre son personnage, et sa peinture, au moyen d’une dynamique singulière, complexe et dense, nourrie de mouvements contradictoires, internes et externes.Issu d’une famille de roturiers, Ohwon n’a pas le profil social pour faire carrière dans la peinture. Sa rencontre avec Kim Byung-moon, un noble déchu, est déterminante : elle lui donne un père spirituel et lui ouvre les portes d’un apprentissage qui le met sur les rails du métier. Mais Ohwon ne saurait se contenter d’être un pâle copieur. Très vite, une seule chose le travaille : trouver son propre style. A travers ce désir se lit une volonté d’indépendance, celle de se démarquer d’un ordre social et artistique où il n’y a pas vraiment de place pour sa personnalité (...)
Une posture érotique d’un livre de peintures feuilleté furtivement se rejoue dans la vie, tout comme l’ivresse du peintre le fait se représenter sous les traits d’une bête peinte avec les doigts. Car c’est aussi et avant tout d’alcool et de femmes qu’il s’agit : "Pour peindre, il faut désirer." Le sperme tombe sur le sol comme des taches de peinture sur une feuille. Le papier devient mouchoir lors d’un saignement de nez. Peindre est un acte physique, sexué.
Comme il déjoue tout risque de reconstitution historique, Im Kwon-taek échappe également au schéma illustratif et plat d’une mise en mouvement des tableaux. Il cherche avant tout à capter le désir, son ancrage charnel et pictural, aussi concret que fugace, et à tracer selon une forme chaotique et exaltée le mouvement d’un esprit libre. Admis à l’Office royal de peinture, Ohwon, devenu le plus grand peintre de son pays, ne peut répondre aux commandes qui lui sont faites. Femmes et alcool, aussi indispensables à son art que l’encre, lui sont refusés, alors il s’échappe : "Ce n’est pas nous qui décidons, seul le feu commande."
Même si l’on sait peu de chose sur la vie de ce peintre, ces lacunes biographiques ne sont aucunement un obstacle pour le réalisateur et pour le spectateur. Les ellipses qui ponctuent le film lui évitent de tomber dans une linéarité chronologique plombante. Les scènes sont courtes et s’enchaînent sans souci de continuité explicative. L’insoumission du peintre atteint alors jusqu’à la forme même du film, qui échappe par ces petites touches rapides et sensuelles à tout académisme, sans pour autant tomber dans l’anecdotique. On entre dans un champ de vision aussi bien combatif que contemplatif, dominé par le refus de s’installer dans une esthétisation complaisante, comme le peintre refuse de s’installer dans une forme picturale institutionnalisée. Les plans n’en restent pas moins superbes, mais intégrés à un mouvement d’agitation politique et personnelle permanent.
Fleuve indomptable au courant houleux, Ivre… est un film fortement inspiré, incroyablement vivant, où la grâce et la trivialité se coulent dans un même flux de sensualité. Si certains réalisateurs épuisent leur énergie créatrice au fil de leur travail, Im Kwon-taek n’est certainement pas de ceux-là : avec presque cent films à son actif, le réalisateur est habité par une flamme aussi ardente que son personnage. Ce qu’on appelle le feu sacré. "
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