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La leader d'un groupe de rock féminin compromet sa tournée à cause de son ego, de la drogue et d'autres névroses... Elle tente malgré tout de refaire surface.
Becky Something est une superstar du rock des années 90 qui a rempli des stades avec son girls band "Something She". Quand ses excès font dérailler la tournée nationale du groupe, Becky est obligée de compter avec son passé tout en recherchant l'inspiration qui les a conduites au succès...
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"She Something est un groupe grunge de filles : la batteuse, la bassiste, et la leader Becky, femme exhaustivement en crise, spectacul
"She Something est un groupe grunge de filles : la batteuse, la bassiste, et la leader Becky, femme exhaustivement en crise, spectaculaire, un corps qui rue, infernale et défoncée, tout le temps en danger et dangereuse à proportion. Elle, sur le fil, c’est Elisabeth Moss. Her Smell passe cinq séquences à suivre son manège, entre scène et coulisses, principalement les coulisses, des fondus au noir en guise de transition : cinq «époques», le temps au bébé de Becky de devenir une petite fille, seul marqueur chronologique du film, surplaces claustros prélevés au chaos, au bruit, à l’informe et à la nuit, comme un épuisant film de vampires auquel succède autre chose, à la lumière diurne.
Un long mauvais rêve fonce tête la première, va du couronnement sur scène de l’époque bénie Riot grrrl, quand le féminisme était hurlement punk performatif, jusqu’au trop-plein de ce spectacle ivre de soi camé jusqu’aux yeux qui finit par ne plus ressembler à grand-chose : Becky «perd forme», limites défoncées. De l’autre côté de la vitre de studio même la musique s’est perdue. On pense n’en jamais sortir, de cet enfer de rimmel, de délire méchant, et c’est la puissance du film de laisser penser ça. Tout se mérite, l’enfer, l’amitié, excepté la rédemption, jusqu’à la surprise d’un salut, beau parce qu’immérité, comme une punition.
C’est un anti-biopic, un film de monstre, «de diva». Tels ces sommets de mines théâtrales que sont Eve, Boulevard du crépuscule ou bien Une femme sous influence, les films de diva sont toujours des films difficiles, à faire comme à regarder, à cause de l’antipathie naturelle pour une héroïne chez qui tout est surjoué, insane, autocentré. Il faut alors résoudre de quelle façon rendre cette démesure et «faire le show» sans rien céder à la fascination pour l’icône trash, ni à sa «ridiculisation». Evidemment, on se trouve plus proche de l’univers déglingué d’un Fassbinder, d’un Ferrara ou de Kechiche, que du biopic édifiant. Puisque tout fait scène - on stage, backstage - dans ce spectacle de l’endurance. Face à une Moss phénoménale, Agyness Deyn est incroyable en présence consolatrice, l’ambivalent chevalier servant après Stroheim, Falk ou Sanders.
A la fin du concert d’ouverture, ce petit corps qu’on se refile de bras en bras, qu’on malmène, dictant la mise en scène, c’est très beau : porter ce poids, le fardeau d’un petit enfant, qu’on suit et qu’on préserve de la violence du monde en dépit de tout, c’est ce qui engage moralement le film, sa secrète responsabilité, son beau souci. Her Smell-son odeur : celle que l’enfant se souvient d’avoir respiré dans ses bras à elle, à elles toutes, quoi d’autre ?"
"Il faut imaginer le roi Lear en souveraine, l’esprit rongé non plus par l’âge mais par les stupéfiant
"Il faut imaginer le roi Lear en souveraine, l’esprit rongé non plus par l’âge mais par les stupéfiants, pour avoir une idée du personnage qu’Elisabeth Moss construit dans Her Smell. Un être magnifique et délabré, une étoile sur le point de s’éteindre, qui jette encore des rayons mortels. Alex Ross Perry, qui a déjà dirigé l’actrice dans Listen up Philip et Queen of Earth, a écrit pour elle ce personnage de rockstar qui entraîne tout ce qui l’entoure dans son effondrement. Her Smell n’est pas pour autant un film funèbre. Divisé en cinq actes, le scénario ménage l’espace nécessaire à la survie, à l’espoir, même. Ces dernières séquences jettent sur le chaos qui a précédé une lumière qui éclaire d’un jour bienveillant Becky Something, créature monstrueuse et pitoyable, artisane de sa chute et créatrice de sa rédemption
Chaque acte est précédé d’un faux film amateur montrant Something She, le groupe de Becky, au temps de sa gloire, celui du grunge – dernier avatar du rock avant sa relégation au rang des musiques de vieux –, au milieu des années 1990. Le film commence une dizaine d’années plus tard, à la dernière chanson de la dernière tournée du groupe. Becky Something, née Rebecca Adamzwyck, a fait attendre tant de salles combles, tant d’ingénieurs du son dans leur cabine de studio, que son crédit est presque épuisé. Ali, la batteuse (Gayle Rankin), Marielle Hell, la bassiste (Agyness Deyn), sont devenues des virtuoses dans l’art de contenir les excès de leur figure de proue, sans plus travailler leur musique. Autour du groupe gravitent l’ex-mari de Becky (Dan Stevens), dont elle a eu une petite fille, le patron de sa maison de disques (Eric Stoltz), la mère de la musicienne (Virginia Madsen), auxquels viennent s’ajouter Zelda E. Zekiel (Amber Heard), une rivale enviée et haïe, et un jeune groupe dont les musiciennes révèrent Becky jusqu’à ce qu’elles en fassent la connaissance.
Quelle que soit leur magnitude, ces satellites sont pris dans le champ d’attraction de l’étoile en voie d’implosion. Elisabeth Moss pratique une étrange forme de minimalisme. Le visage souvent strié de traînées de Rimmel, vêtue de tee-shirts informes, l’actrice ne s’économise jamais quand il lui faut être odieuse, blessante, brillamment ironique ou tout simplement stupide. Le spectacle serait insupportable (il est de toute façon souvent pénible) si la ci-devant Peggy Olson (personnage vulnérable et impitoyable dans Mad Men) ne dispensait une dose homéopathique de séduction. Elle en fait juste assez pour que l’on devine ce qui a fait la gloire de Becky Something, sa séduction dangereuse.
Alex Ross Perry filme l’extinction de ces derniers feux dans les loges d’un après-concert où cohabitent un businessman à l’ancienne (Eric Stoltz est émouvant dans son rôle d’ancien magnat dont l’industrie est en voie d’effondrement), un gourou toxique, un amoureux éconduit et des amis maltraités, dans un studio où l’accouchement d’un nouvel album dure des mois. Avec son directeur de la photographie Sean Price Williams, le metteur en scène joue des lumières blafardes de coulisses, des reflets trompeurs de miroirs des loges ou des cloisons vitrées des studios d’enregistrement pour enfermer ses personnages dans un labyrinthe fait de regrets, de mauvaises décisions et d’attitudes fatales.
Becky Something ressemble – par sa teinte de cheveux, par son éloquence de charretière – à Courtney Love, meneuse du groupe Hole (actrice dans le Larry Flynt de Milos Forman et compagne de Kurt Cobain). Mais la dynamique du groupe évoque plus celle qui a ravagé les Breeders, la formation de Kim Deal, également bassiste des Pixies. Voilà pour la vraisemblance. Car cette femme est aussi le personnage d’un film d’Alex Ross Perry. Voilà pourquoi on la retrouvera, presque tétanisée par la désintoxication, dans une maison perdue dans les bois, dont l’ordre et la lumière grisée évoquent un intérieur hollandais.
Ces deux derniers actes, ceux de la remontée vers la surface, vers la lumière, peuvent se lire comme une concession aux bons sentiments. Ils sont d’abord le moyen pour Elisabeth Moss d’ajouter d’autres dimensions à Becky Something, entraînant à sa suite tous les personnages pas si secondaires que ça qu’elle avait auparavant précipités dans l’abysse. Jusqu’au dernier plan de Her Smell, magnifique de sérénité et d’ambiguïté."
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