
François Truffaut : "J'ai demandé à Julie Christie de se raser la tête !"
En 1966, Truffaut dirige Julie Christie dans un double-rôle pour Fahrenheit 451. Son amitié avec l'actrice le sa...
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Montag, pompier d'élite d'une époque future, est chargé de brûler tous les livres car ils pourraient inspirer la révolte. Mais un jour, il se met à lire...
451 degrés Fahrenheit, c'est la température à laquelle brûle le papier. C'est aussi le sigle qui désigne les pompiers d'une époque future, dont la fonction est, non plus d'éteindre, mais d'allumer le feu. Il s'agit en effet, pour le bien d'une société devenue résolument « communautaire », de supprimer ce ferment d'individualisme. Mais un jour, Montag, pompier d'élite, est questionné par une jeune-fille : « Vous ne lisez jamais les livres que vous brûlez ? ». Montag, troublé, ouvre un livre et découvre un nouveau monde... Adaptant Ray Bradbury, Truffaut s'essaie à la SF pour mieux célébrer son amour des livres et l'esprit de résistance.
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" Ce mélange d’humour et de tendresse auquel je suis personnellement très sensible, voilà le charme de Fahr
" Ce mélange d’humour et de tendresse auquel je suis personnellement très sensible, voilà le charme de Fahrenheit 451 (...) le récit de Ray Bradbury (...) appartient à la science-fiction. Le film de Truffaut, non. Encore moins qu’Alphaville. Tous les gadgets, les moyens de locomotion, la prolifération des antennes de TV, les murs-écrans, les habitations, les meubles, tout est de notre présent. Truffaut s’est refusé les chiens-robots de Bradbury, par exemple. La « civilisation » de Fahrenheit 451 c’est, matériellement parlant, la nôtre.
Le coup de pouce anticipateur, Truffaut l’a donné sur le plan psychologique et moral : voilà, c’est fait, l’ubiquité d’une TV « aux ordres », la dépolitisation systématique, l’anesthésie provoquée par une presse conditionnée ont définitivement abruti les gens. Ils vivent comme des végétaux heureux dans des serres ou tout concourt au confort des corps et au sommeil de l’âme. Please, do not disturb. Tout ce « qui dérange nuit. On le détruit comme les mauvaises herbes ou les microbes. Un livre dérange, puisqu’il pousse aux rêves, à l’inquiétude, aux questions. Donc, il faut détruire les livres. Cela aussi très contemporain — l’anticipation se limite au fait que tous les livres sont détruits, le Capital, le Petit Poucet, les Cahiers du Cinéma (...)
Le travail, admirable, de Truffaut consiste à faire sentir l’insolite futuriste dans un décor non futuriste. Un insolite psychologique plus que matériel. A coup de menus détails portant sur des gestes, des regards, des répliques, des attitudes — et non sur des objets. Nous voilà à des années lumières d’un James Bond où tout, au contraire, est dans les objets (...)
A nous de voir clair et vite, car Truffaut ne dit pas les choses. A nous de sentir, chez les personnages, cette faim vague, inconsciente, de tendresse ; cette solitude généralisée sous l’abrutissement collectif ; cette inquiétude refoulée à force de pilules ; ce froid qui obsède Antonioni ; ce silence, sous le vacarme, qui angoisse Bergman. Malaise diffus contre lequel nos amis les livres pouvaient tant. Fahrenheit 451, au même titre que le Désert Rouge, est avant tout la peinture de ce malaise. Et sur ce point, la pudeur et la sensibilité de Truffaut font merveille. Et sa tendresse qui l’incite à considérer les visages d’enfants, à tourner sa caméra vers des visages avec la peur de découvrir combien ils sont inhabités. Et cette tendresse, sitôt découverte, un retour de pudeur la voilà sous un certain sourire, un éclair d’humour qui permet à Truffaut d’éviter l’idéalisme fade ou le préchi-précha humanitariste."
" ... le fantastique ne vient pas du décor, si futuriste soit-il, mais du comportement humain. Les romans de Ray Bradbury, aute
" ... le fantastique ne vient pas du décor, si futuriste soit-il, mais du comportement humain. Les romans de Ray Bradbury, auteur de Fahrenheit 451, appartiennent à cette dernière catégorie. Les robots, les fusées, n’y sont jamais décrits en détail pour le plaisir. Ils existent le plus naturellement du monde comme des objets familiers et parfaitement habituels. En face de ces machines ce sont les hommes qui sont mystérieux, inconnus et parfois effrayants. Ces hommes nous ressemblent et pourtant ne pensent plus, n’aiment plus, ne réagissent plus comme nous. C'est leur monde intérieur qui est fantastique, pas leur civilisation technique.
En adaptant Fahrenheit 451 François Truffaut, qui ne se cache pas d’aimer modérément la science-fiction, s'est montré sensible surtout à cette étrangeté intérieure des personnages de Bradbury. Il a supprimé de son film, le plus possible, la machinerie toujours plus difficile à faire admettre par des images que par des mots. Mais il a magistralement prouvé qu'en fait de fantastique le cœur et l’esprit des hommes n'avaient pas fini de nous surprendre. Le couple formé par Linda et Montag est plus terrifiant que le plus affreux des robots. Ils sont beaux, ils sont gentils, ils ont des mots, des gestes d’homme et de femme, et pourtant ils nous glacent d’effroi. Leurs regards ne se croisent jamais, leurs sourires ignorent la douceur, l’ironie, la tendresse, tout ce qui fait battre le cœur un peu plus vite. N’importe qui peut nous faire peur avec des monstres biscornus et trípodes, mais pour nous inquiéter avec un joli petit monstre blond et gracieux comme Julie Christie, il faut être François Truffaut.
Les humains, carcasses vides et froides, ayant cesse de vivre, ce sont les livres qui transmettent et conservent la vie de l’esprit. Le film est un hommage aux livres. Non seulement à leur contenu, souvent Incohérent, contradictoire ou malfaisant, mais à leur présence comme objets familiers. Grâce à cet amour des livres comme compagnons de l’homme le film de Truffaut, loin d’être une thèse abstraite, est émouvant. Il nous communique pour ces livres qui se tordent dans les flammes un sentiment qui ressemble à l’amitié.
Personne ne prend la parole dans ce film pour vanter les mérites des livres quand on ies accuse de toutes sortes d'erreurs ou de vices. Mais une femme préfère mourir avec eux que de vivre sans eux. C’est qu'une part importante de la vie des hommes se réfugie dans leurs livres : ceux qu'ils écrivent et ceux qu'ils lisent.
Nous n’avons jamais vu à l’écran défendre la vie de l'esprit avec autant de foi et si peu de profession de loi. Seul un grand cinéaste, maître de ses images et de ses interprètes, pouvait ainsi nous toucher au cœur en défendant l’esprit.
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