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À la suite d’une expérience troublante, Bertrand, la quarantaine, se laisse entraîner par un homme dans un lieu isolé et utopique appelé Le Royaume.
À la suite d’une expérience troublante, Bertrand, la quarantaine, se laisse entraîner par un homme dans un lieu isolé et utopique. Il y rencontre Uma, une charismatique italienne, qui prône le plaisir permanent. Mais aujourd’hui, atteindre le plaisir est une guerre. Bertrand se laisse alors doucement aller et décide de devenir un guerrier.
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"S'il lui emprunte son titre, et quelques intitulés de chapitres, De la guerre n'est pas l'adaptation par
"S'il lui emprunte son titre, et quelques intitulés de chapitres, De la guerre n'est pas l'adaptation par Bertrand Bonello du traité de stratégie militaire de Carl von Clausewitz. Le film n'en est pas moins déroutant. Sans conteste, sa vision offre une expérience comme le cinéma contemporain en propose peu, une claque qui frappe par la puissance d'évocation de certaines scènes, par leur beauté souvent renversante, par la richesse de la matière cinématographique, et l'étendue des questions qui s'entrechoquent."
Isabelle Regnier"Bonello est de ces jeunes cinéastes qui revigorent un cinéma français souvent engoncé dans un conformisme
"Bonello est de ces jeunes cinéastes qui revigorent un cinéma français souvent engoncé dans un conformisme béat. Mouche du coche du consensus ambiant, le cinéma de Bonello emprunte des chemins autres, moins balisés et surlignés. Cinéma du doute et de l’affirmation diffuse plus qu’assénée, sa filmographie fait déjà preuve d’une grande force sur laquelle il faudra revenir plus longuement quand il s’agira de faire un point sur le cinéma de ce début de siècle. En ce qui concerne son nouveau film, disons tout de suite qu’il s’engage sur des thèmes au potentiel éminemment casse-gueule: Houellebecq a récemment mis le focus sur les sectes et leur fonctionnement, avec l’insuccès que l’on connaît.
De la guerre est l’histoire d’un cinéaste à l’ambition en panne sèche. Léthargique, il ne sait comment gérer sa relation avec lui-même. Goût pour rien et surtout dégoût de la société d’aujourd’hui, mercantile et insignifiante. Aller au supermarché est une hantise, remplir des papiers une insupportable corvée: « je veux juste la paix, je veux que la société me lâche. » Il va être aidé dans cette tâche par une sorte de gourou brinquebalant qui l’introduit au sein d’une communauté à l’écart de la ville et qui prône la recherche du bonheur par des méthodes pour le moins particulières. Basées sur la volupté et la renonciation du monde des « survivants plus que des vivants », la pratique le laisse d’abord circonspect, avant qu’il ne s’y abandonne totalement.
Ce cinéaste aux relents autobiographiques – il s’appelle Bertrand et prépare un film dénommé Tiresia, comme celui que Bonello a tourné en 2003 – est campé par un Mathieu Amalric que l’on a bonheur à retrouver de plus en plus souvent sur les écrans. Son style immuable et si caractéristique enrobe parfaitement la partition d’abord tout en retenue puis exubérante d’un homme en pleine métempsycose. Guillaume Depardieu en gourou crépusculaire et Asia Argento en professeur de fitness mystique forment un diptyque paillette mais très convaincant dans leur incarnation de l’irrationnel bienveillant. Cette complémentarité de l’interprétation aide d’autant mieux l’ambiance à prendre forme. Le château bucolique où se regroupe la communauté est le siège d’un monde parallèle, en butte à la société mais surtout coupé de tout lien avec l’entendement culturel régissant comportement et pensée.
La photographie du film concourt à l’effet de distanciation du monde, cette impression continue de voir évoluer les personnages dans l’antichambre d’une quelconque apocalypse. Une teinte gris noir de la lumière crée une atmosphère délavée qui enrubanne les protagonistes dans un brouillard confus, reflet de leur objectif nébuleux. La caméra est la plupart du temps fixe, elle inscrit les personnages dans un rythme lent, propice à la propagation d’une ambiance mortuaire. Souvent, la lumière provient de l’arrière-plan et inonde l’image d’un spectre dilué, comme effacé. Une vraie réussite esthétique qui diffuse finement son malaise cadavérique.
Le film oscille entre réalité et rêve. Entre retour à la vie citadine, ses codes et ses conventions contraignantes, et liberté apparente d’une recherche forcenée du bonheur. Un bonheur forcément hors de la civilisation, sans autre règle que celle fixée par le sujet jouissant. Bonello traite ainsi de la volonté récalcitrante de se retirer du monde, de le refuser, de le nier. Comme une réactualisation occidentale de la figure du renonçant hindou, un Zarathoustra moderne, la stratégie militaire en plus. Car la voie vers le bonheur est méthodique, elle suit les points cardinaux de l’ouvrage De la guerre, écrit par l’officier allemand Carl von Clausewitz au début du dix-neuvième siècle. La recherche du bonheur est un combat, une lutte sans relâche au cours de laquelle il s’agit de vaincre bataille après bataille toutes les résistances héritées du schème de pensée traditionnel. C’est en tout cas le prêche de la communauté. Guy Debord avait imaginé un jeu de plateau, le kriegspiel, inspiré des stratégies de von Clausewitz et mettant aux prises deux armées de jetons. Bonello adapte l’idée et passe du plateau à la vie réelle, non pas peuplée de fantassins mais d’êtres désemparés, luttant avec leur propre destinée."
"Paris aujourd’hui. Bertrand (Mathieu Amalric) est réalisateur de cinéma, et il est visiblement fatigué. En
"Paris aujourd’hui. Bertrand (Mathieu Amalric) est réalisateur de cinéma, et il est visiblement fatigué. En repérage dans une société d’objets funéraires, il s’enferme par mégarde dans un cercueil et doit y passer la nuit. Il est au fond du trou. Bertrand aime Louise, mais elle vit dans la réalité, qui le rebute tant. Il rencontre un jour un homme curieux (Guillaume Depardieu) qui l’entraîne bientôt dans une grande maison isolée dans les bois, et qu’on appelle Le Royaume. Secte, phalanstère, communauté ? Répondre à cette question serait déjà salir Le Royaume, oublier qu’il s’agit d’une image avant tout. Bertrand va en tout cas y faire un séjour qui le transformera. Pour mieux affronter le monde.Cinq ans après Tiresia, présenté en compétition officielle à Cannes en 2003, quelques essais passionnants et fragiles (Cindy, the Doll Is Mine et le disque en images My New Picture) et quelques vicissitudes (deux projets abandonnés), Bertrand Bonello, devenu à 40 ans son propre producteur, revient au long métrage de cinéma avec un De la guerre qui a pour héros un personnage qui s’appelle “Bertrand Bonello”. De là à en conclure qu’il s’agirait d’un film très personnel, que le titre serait une profession de foi et De la guerre, le film de la “middle life crisis”, le Huit et demi de Bonello, il n’y a qu’un pas qu’il semble encore plus aisé de franchir à la vision du film.Pourtant, jamais Bonello ne se laisse enfermer dans ce cliché. Nous ne sommes pas là dans un cinéma qui réduit tout (les individus, les sentiments, les perceptions) à des concepts socio-psychologiques ou à des mots, mais qui nous englobe dans son processus et cherche bien au contraire à ouvrir notre esprit à l’aide d’images et de sensations. Avec Bertrand (Mathieu Amalric, le plus grand acteur français des années 2000), à condition d’accepter de nous abandonner, nous allons participer à des cérémonies initiatiques et païennes (danses, transes), pleines de plaisir et de souffrance, dont le but est de nous préparer à affronter la vie et la société.Bertrand Bonello, depuis ses premiers films (Quelque chose d’organique, Le Pornographe), a emprunté une voie singulière, personnelle, périlleuse car incertaine. On y croise pêle-mêle les grands mythes, archaïques ou récents (la loi du père, le dimorphisme sexuel, le complexe d’Œdipe, la sainte Trinité, la beauté de la copie), ces tentatives d’explication du monde. Mais son cinéma, en même temps qu’il interroge la réalité de ces mythes, croit surtout au pouvoir des éruptions subites, des forces irrationnelles, des convulsions qui couvent en nous et qui seraient des fenêtres sur… sur autre chose.Ensuite, il y a ce titre : De la guerre, celui-là même de la “bible” de la stratégie militaire écrite par Clausewitz, et à laquelle Guy Debord fait souvent allusion dans ses textes (notamment Panégyrique). Le combattant, ici, c’est l’homme qui accède à l’âge adulte. Le film a d’ailleurs la forme d’un récit fondateur : avant d’entrer de plain-pied dans la vie, il faut avoir affronté ses peurs. Bertrand, le héros de De la guerre, doit apprendre à se connaître, et donc accepter de faire face à ses propres fantasmes et fantômes, accepter de les regarder en face et de les exposer. Les images de cinéma, la libido qu’elles véhiculent parfois sont aussi au cœur du film de Bonello : eXistenZ de Cronenberg, Apocalypse Now de Coppola, ses propres films (Tiresia surtout), mais aussi des réminiscences pasoliniennes évidentes, qu’il s’agisse de situations (un texte pornographique lu en public), ou de plans (un frère et une sœur couchés dans le lit). Des images toujours.Par ce qu’il annonce, plus que par la façon dont il le fait, qui est imparfaite et impure – toute annonce importante ne peut être que sibylline et inédite –, De la guerre est à la fois un film de son temps et un film prophétique – comme les films d’Honoré ou des frères Larrieu. Un film qui nous entraîne dans un bain sensoriel pour nous ouvrir à la possibilité d’une utopie. “L’imagination est ce qui tend à devenir réel”, écrivait André Breton.Ce film de guerrier a sans doute quelques liens secrets et profonds avec Lady Chatterley de Pascale Ferran et la tendre affirmation qui y voit le jour : nous ne savons rien de la sexualité tant que nous nous arrêtons au spectacle, réjoui ou non, de ses pratiques. Le plaisir leur est supérieur, au-delà des sexes, des préférences. C’est à arpenter les terres foudroyées du hasard que nous invite Bonello. Comme guides, il ne pouvait mieux choisir qu’Asia Argento et Guillaume Depardieu, archanges rêvés d’un monde qui serait en tout point semblable au nôtre, mais qui serait à la fois un peu plus effrayant et un peu plus beau que lui."
J.B.Morain"Autour du gourou Asia Argento (canalisée dans un rôle presque introverti) et de son lieutenant (un Guillau
"Autour du gourou Asia Argento (canalisée dans un rôle presque introverti) et de son lieutenant (un Guillaume Depardieu minéral), la petite communauté du Royaume, isolée dans un manoir entouré de forêts, expérimente le retour à l’état sauvage. Un cinéaste dépressif et las du monde moderne (un exceptionnel Mathieu Amalric) se laisse embarquer pour 15 jours dans cette vie nourrie de multiples rituels et exercices : transes, port de masques d’animaux, sexualité libérée... Scindé en trois parties reprenant des titres de chapitres de Clausewitz ("La nature de la guerre", "L’engagement", "l’attaque"), le film scénarisé par le cinéaste voit ensuite Amalric adhérer totalement à la communauté qu’il refuse de quitter et dont il découvre la face plus sombre : des simulacres de guerre dans des tranchées, les uniformes et les armes. Rejoint par sa compagne (Clotilde Hesme) qui reste en observatrice, il sombrera ensuite dans la folie pure dans la forêt pour une scène reprenant le texte et la fin d’Apocalypse Now de Coppola. Une parabole sociale et un voyage initiatique périlleux qui est aussi celui de Bertrand Bonello, un réalisateur n’hésitant pas à frôler la sortie de route pour mieux s’immerger dans son royaume suggestif splendidement éclairé par Josée Deshaies."
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