
David Lean : de si grandioses histoires simples
Nombreux sont les cinéphiles qui, en entendant le nom du cinéaste, arborent une mine chiffonnée. Les autres ont...
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Un maître bottier alcoolique et avare refuse de donner à ses filles la dot qui leur permettrait de se marier. Mais celles-ci ont plus d'un tour dans leur sac...
Un maître bottier alcoolique et avare refuse de donner à ses filles la dot qui leur permettrait de se marier. L'une d'entre elles séduit un ouvrier de son père avec lequel elle monte un petit commerce... de chaussures. La boutique fait concurrence au vieil ivrogne, la guerre est déclarée... Ours d'or du Festival de Berlin 1954, une adaptation savoureuse d'une pièce de Harold Brighouse, où l'on retrouve le ton caustique des débuts du cinéaste de "Lawrence d'Arabie", lorsqu'il signait avec Noel Coward "Heureux mortels" ou "L'Esprit s'amuse". Dans le rôle du père indigne, un Charles Laughton aussi "énorme" qu'à son habitude...
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" J’ai adoré Chaussure à son pied de David Lean. Je ne sais pas pourquoi, je n’ai jamais voulu voir ce film.
" J’ai adoré Chaussure à son pied de David Lean. Je ne sais pas pourquoi, je n’ai jamais voulu voir ce film. Ce qui était stupide. Il s’agit d’une des meilleures comédies de l’époque avec un Charles Laughton délectable, dans ses colères, son entêtement, ses injustices, son refus de voir la réalité. La vision des rapports hommes/femmes met à mal certains clichés qui encombrent le cinéma anglais. Ici les hommes sont montrés comme étant beaucoup moins intelligents, créatifs que les femmes même quand ils excellent dans leur métier. C’est en se mariant que John Mills évolue et prend de l’assurance. A noter que David Lean est sans doute le metteur en scène qui aura le mieux utilisé Mills à deux reprises, ici et dans La Fille de Ryan."
Bertrand Tavernier" Comédie de moeurs très british, Chaussure à son pied distille tout l'humour grinçant possible, en di
" Comédie de moeurs très british, Chaussure à son pied distille tout l'humour grinçant possible, en disant, mine de rien, que les « petits, les obscurs, les sans-grade » peuvent se faire, eux aussi, une place au soleil.
Dans cette fable sur la volonté et la force des faibles, il y a, dès les premières minutes, un charme tenace. En adaptant Hobson's Choice, une pièce comique à succès, David Lean qui a alors à son actif les succès de Brève Rencontre et d'Oliver Twist prend pas mal de libertés avec les conventions. Il n'hésite pas notamment à prendre son temps, voire à lâcher ses personnages, pour emprunter des chemins de traverse. Sa caméra passe sans s'attarder dans une rue grise de banlieue ouvrière, glisse délicatement sur le fatras de bibelots de luxe qui encombrent la maison d'une vieille dame richissime ou reste fixe devant un canal pollué au-delà duquel des usines crachent leur fumée...
Chaque personnage, écrit avec finesse et filmé avec amour, bénéficie d'une interprétation remarquable. Charles Laughton, à la fois ignoble et attachant, est, une fois de plus, ébouriffant dans ce qui est un de ses meilleurs rôles. L'interprète de la fille aînée, Brenda de Banzie, confère à son personnage d'éternelle vieille fille, somme toute classique, une humanité aussi discrète que merveilleuse. Et John Mills, aux airs de poussin effarouché, joue Willie, l'ouvrier timide, avec toute la complexité et l'épaisseur nécessaires. Chaussure à son pied, tenu pour un film mineur dans la carrière de David Lean (...) est un plaisir rare à ne pas manquer."
" ... très populaire au Royaume-Uni. Chaussure à son pied est un concentré d'humour british, une vision &agra
" ... très populaire au Royaume-Uni. Chaussure à son pied est un concentré d'humour british, une vision à la fois caustique et chaleureuse du nord de l'Angleterre avec ses classes sociales soigneusement étanches.
Malgré les nombreux extérieurs et le réalisme des décors, Lean ne parvient pas toujours à gommer les origines théâtrales du récit (...) Mais le film comporte de grands moments de mise en scène : la séquence d'ouverture, virtuose et ironique, ou l'errance nocturne du bottier Hobson, qui, ivre mort, poursuit le reflet de la lune dans les flaques d'eau. Charles Laughton avait décidé d'incarner ce personnage odieux « les pieds sur terre et des bulles dans le crâne » . Quel cabot magnifique !"
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