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Une femme volage part s'installer dans une chambre d'hôtel qui donne sur son appartement et voit défiler des gens de son passé et de son présent.
Après 20 ans de mariage avec Richard, Maria décide de quitter le domicile conjugal. Une nuit, elle part s’installer dans la chambre 212 de l’hôtel d’en face. De là, Maria a une vue plongeante sur son appartement, son mari, son mariage. Elle se demande si elle a pris la bonne décision. Bien des personnages de sa vie ont une idée sur la question, et ils comptent le lui faire savoir en se manifestant dans cette chambre 212. Le premier à toquer à la porte est Richard, à 20 ans...
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"A 49 ans, Christophe Honoré n’en finit pas de plaire, d’aimer et de courir vite. Or, jamais il ne tombe. Ce Fregol
"A 49 ans, Christophe Honoré n’en finit pas de plaire, d’aimer et de courir vite. Or, jamais il ne tombe. Ce Fregoli barbu est un mystère. Qu’il écrive pour les enfants (une trentaine de fables, dont « Noël c’est couic » et « J’élève ma poupée »), réinvente au cinéma « la Princesse de Clèves », « les Malheurs de Sophie », les « Métamorphoses » d’Ovide ou « Ma mère » de Georges Bataille, mette en scène des opéras de Mozart, Verdi, Poulenc, Debussy et Puccini (« Tosca », l’été dernier, à Aix-en-Provence), mythifie au théâtre, ce purgatoire terrestre, les auteurs du « Nouveau Roman » et ses « Idoles » des années 1980, dont Koltès, Demy, Lagarce, Guibert, toutes renversées par le sida, ou qu’il adresse une lettre bouleversante à sa fille de 10 ans (« Mon père »), Christophe Honoré, faussement éparpillé, est toujours fidèle à son histoire, ses admirations, ses détestations aussi.
Il ne se démultiplie que pour mieux se ressembler. Le fameux mot de Cocteau : « Ce que l’on te reproche, cultive-le, c’est toi-même » lui va comme un gant. Au moment où l’on apprend que, ajoutant un défi à un pari et une dette à une reconnaissance, il va adapter et monter, à la Comédie-Française, en avril prochain, « le Côté de Guermantes », de Proust, sur le deuil de l’enfance et les illusions amoureuses à l’heure de l’affaire Dreyfus, voici que sort, le 9 octobre, son nouveau film, « Chambre 212 », où s’enferme une femme à la recherche du temps perdu.
Maria (Chiara Mastroianni, qui n’a pas volé, pour l’un de ses plus beaux rôles, son prix d’interprétation à Cannes) décide de quitter leur domicile de Montparnasse. En couple depuis vingt ans avec Richard (Benjamin Biolay), cette prof d’histoire ne veut plus lui infliger le spectacle de ses multiples liaisons avec de jeunes amants.
Depuis la chambre 212 de l’hôtel d’en face (cf. l’article 212 du Code civil instituant la fidélité des époux), Maria, dont le Jiminy Cricket a la voix de Charles Aznavour, peut désormais observer en plongée le désarroi de son mari, qui tourne dans leur appartement tel un fauve en cage, et faire surgir du passé tous ceux qu’elle a aimés, y compris Richard, mais à 25 ans (il a alors les traits et l’aplomb de Vincent Lacoste)."
"Richard (Benjamin Biolay) découvre inopinément l’infidélité de sa femme Maria (Chiara Mastroianni),
"Richard (Benjamin Biolay) découvre inopinément l’infidélité de sa femme Maria (Chiara Mastroianni), professeure en histoire de la justice et procédure, après vingt-cinq ans de vie commune. Avec un aplomb confondant, celle-ci lui explique que « c’est la loi des couples qui durent », alors qu’il confesse, lui, ne l’avoir jamais trompée. Pour réfléchir et prendre du recul, Maria décide de s’installer pour la nuit à l’hôtel d’en face, chambre 212, dont la vue donne sur son domicile conjugal où se morfond Richard. Son besoin d’être seule pour faire le point est rapidement perturbé par l’arrivée de Richard, mais à l’âge de 25 ans (Vincent Lacoste), et d’Irène, son amour de jeunesse (Camille Cottin) qu’il a connu avant d’épouser Maria.
De la matière de ce couple qui a atteint un point critique, dont on ignore s’il va ou non exploser, Christophe Honoré façonne pour la première fois une comédie, une variante de la comédie du remariage, avec une femme dans le rôle du personnage adultérin. Dès l’ouverture du film, Maria sort de derrière le rideau où elle était cachée pour interrompre une discussion entre son jeune élève-amant Asdrubal (Harrison Arevalo, le Cyril Collard des Idoles) et son officielle, et rompre au passage avec lui. Le générique la suit dans la rue, marchant d’un pas décidé, et se retournant sur les garçons qu’elle croise. Son appétit de vie est assumé. Son assurance face à son mari fataliste, qui ne s’énerve pas en découvrant qu’il a été trompé depuis longtemps, est d’une mauvaise foi jubilatoire.
Lieu de transit, d’escapade amoureuse, de baise, l’hôtel dans le cinéma de Christophe Honoré, c’est une très longue histoire, au point même d’avoir appelé un film Hôtel Kuntz, un des nombreux hôtels présent aussi dans Les Bien-aimés, où le personnage de Catherine Deneuve retrouve son amant, Miloš Forman. Ici, l’hôtel Lenox Montparnasse autorise la magie : les pensées de Maria se matérialisent. Ainsi, une porte de la chambre 212, véritable représentation de son cerveau, s’ouvre sur Vincent Lacoste, incarnant le Richard épris, qu’elle a épousé, et qui contrairement à sa version actuelle du Richard amoureux blessé resté chez eux en chaussettes et grosse veste, ne la ménage pas, la bouscule, l’attaque sur tous les fronts. Magie de la magie : Irène, le premier amour de Richard, que Maria n’a jamais vue, vient se joindre à la conversation.
La mise en scène constamment inventive, pleine de théâtralité, rappelle celle d’Alain Resnais – quel beau détournement de Cœurs !– et celle de Bertrand Blier : on ne sait jamais où le film va aller, mais nous y plongeons avec plaisir. De cette chambre 212, le huis clos s’ouvre sur d’autre lieux et d’autres temporalités. L’apparition de la Volonté vaut bien celle du cancer du Bruit des glaçons. Les dialogues sont aussi savoureux que ceux de son aîné. Le plaisir de ce quatuor d’acteurs à mettre ces mots en bouche se savoure à chaque réplique, et participe à la musicalité du film, au point que les silences sont remplis de leurs échos. Si Christophe Honoré est, selon moi, le réalisateur qui sait le mieux filmer les peaux, la description qu’il en propose ici par l’intermédiaire de Benjamin Biolay est tout aussi troublante. Désir, sexualité, usure du couple, introspection, les phrases se répondent délicieusement, comme chez Woody Allen.
Chiara Mastroianni n’avait jamais été aussi bien filmée depuis Non ma fille tu n’iras pas danser. Le cinéaste lui offre ici son rôle le plus drôle et lumineux, qu’elle incarne avec une malicieuse aisance, récompensé du Prix d’interprétation dans la catégorie « Un Certain Regard » à Cannes cette année. Vincent Lacoste en mari scandalisé, et qui s’amuse que son double actuel ne le reconnaisse pas, est parfait aussi, tout comme les nouveaux de la troupe, Benjamin Biolay et Camille Cottin. Tous font rire et tous sont touchants. Car la grande élégance de Christophe Honoré est d’utiliser les formes les plus légères pour faire rire, sans amenuiser les émotions les plus profondément tristes. Chambre 212 est une exquise fantaisie virevoltante, une précieuse proposition de liberté."
"Maria (Chiara Mastroianni) retrouve, le temps d’une nuit, les fantômes de ses amants perdus, parmi lesquels son actuel ma
"Maria (Chiara Mastroianni) retrouve, le temps d’une nuit, les fantômes de ses amants perdus, parmi lesquels son actuel mari Richard (Benjamin Biolay) à l’âge où ils se sont rencontrés (Vincent Lacoste). Et l’amour de jeunesse de son compagnon (Camille Cottin). Contrairement à ce qu’un tel synopsis pourrait suggérer, l’intrigue n’est en rien alambiquée. Plus intéressant surtout : Chambre 212 est un film tenu et inspiré.
Depuis Plaire, aimer et courir vite (2018), Christophe Honoré semble construire un nouveau cycle à sa carrière. Un geste créatif plus mature que les précédents ; la synthèse des thèmes et des formes engagés jusqu’alors. Tandis qu’il avait pu décevoir à dépeindre les sentiments humains dans Non ma fille tu n’iras pas danser (2009) et Homme au bain (2001), le réalisateur réinvestit à présent ses qualités de metteur en scène et de conteur d’histoires.
Pour notre plus grand bonheur. Car, pour être devenu l’étendard d’une génération de spectateurs épris de romantisme et de littérature, il avait su briller par deux aspects : une partition enchantée des relations amoureuses et des mises en scène au caractère ludique. Avec Chambre 212, ces qualificatifs renaissent.
Voilà une œuvre tenant en un mouvement fluide et émerveillant : en un souffle ! Pareil charme avait déjà fait des Chansons d’amour (2007), fable amoureuse musicale sur les attachements et la mort, un film marquant pour toute une génération de jeunes adultes.
Aujourd’hui, Christophe Honoré troque les refrains pour des dialogues au ton rohmérien, métaphorique, percutant. Tout aussi mélodieux. Afin d’évoquer le désir charnel qu’elle éprouvait dans ses jeunes années pour son mari Richard, Maria résume ainsi : « Il suffisait que tu te mettes au piano pour que je fonde comme un sucre dans du thé ».
Trouvailles textuelles et formelles, Chambre 212 propose une nouvelle et étonnante variation du couple amoureux infidèle en mal de fougue. Auprès de ce couple d’intellectuels, le traditionnel trio amoureux cède. Ils sont quatre et plus à s’aimer. Pourtant, il est moins question de polyamour que de quête de l’être aimé et d’un éternel amour.
Suite à une dispute, Maria s’installe pour prendre du recul sur son histoire sentimentale en face de l’appartement où reste son mari. Elle se retrouve alors à étreindre le souvenir d’un corps qu’elle a follement aimé. Quelle ingéniosité dans cet enchevêtrement abouti du passé et du présent, où le flash-back n’est pas en sépia, mais se vit dans l’instant.
Quel amusement que de découvrir une allégorie de la volonté de Maria dans les traits d’un sexagénaire débonnaire lui pardonnant ses écarts conjugaux !
Quelle beauté dans la texture des décors et de cette neige artificielle qui s’abat sur le couple en crise ! Météo mélancolique sur deux êtres s’aimant au passé. Clin d’œil au cinéma d’Alain Resnais (Cœurs, 2006) ?
Et quel plaisir à voir jouer ces acteurs réunis! Leur affection sur le plateau de tournage déborde de l’écran de projection. Malgré la fantaisie du propos, ils parviennent à nous faire croire à leurs liens.
Enfin, il y a l’ultime ravissement : Chiara Mastroianni, l’impériale Maria. Bien que le dernier plan ne soit pas sans rappeler l’affiche d’un précédent film de Christophe Honoré, Non ma fille, tu n’iras pas danser (2009), Maria n’a rien à voir avec les autres personnages qu’elle a pu interpréter à ses côtés. Flamboyante, indocile, attachante, elle rappelle Rita Hayworth dans Gilda (Charles Vidor, 1946). Son prix d’interprétation féminine dans la sélection Un Certain Regard à Cannes cette année est amplement mérité."
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