Un ticket gagnant de loterie, acheté par un ami sculpteur, permet à Luis Buñuel de réaliser l'un de ses chef-d'œuvres et de relancer sa carrière, au plus mal.
Luis Buñuel fait scandale avec L'Âge d'or, baigné de surréalisme et sorti à Paris en 1930. Face à cet échec public, le cinéaste espagnol, découragé, n'a plus un sou. Le sculpteur Ramon Acin achète un ticket gagnant de loterie et donne l'argent reçu à son ami Luis Buñuel. Cette somme providentielle lui permet de se lancer dans le documentaire «Terre sans pain» et de renouer avec l'inspiration. Il quitte les cafés parisiens pour poser sa caméra dans les Hurdes, à la frontière du Portugal. Il y filme de manière réaliste les inégalités sociales existant en Espagne dans les années 1930...
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"Le cinéma d’animation connaît un renouveau dans le choix de ses sujets depuis Valse avec Bachir (2008) de Ari Folman. Pour recouvrer la mém
"Le cinéma d’animation connaît un renouveau dans le choix de ses sujets depuis Valse avec Bachir (2008) de Ari Folman. Pour recouvrer la mémoire, le réalisateur israélien interviewait d’anciens soldats ayant participé avec lui à l’invasion du Liban qui a conduit aux massacres de Sabra et Chatila en 1982. Récemment, Chris the Swiss de la Suissesse Anja Kofmel reconstituait son enquête sur la mort mystérieuse de son cousin parti en Yougoslavie en pleine guerre civile. Buñuel après l'âge d’or prend pour sujet le processus de création qui a permis à Buñuel de reprendre confiance en lui, après un passage à vide. La démonstration n’est pas toujours tendre avec le réalisateur espagnol, tout en démontrant sa force de créativité et sa foi en son talent. Buñuel en quête de lui-même.
Le choix esthétique fort de réaliser en animation un sujet tel que celui de Buñuel après l'âge d’or peut interroger, s’agissant pratiquement du making of d’un film. Par analogie avec le mouvement artistique auquel est identifié Buñuel à ses débuts, la démarche est quasi-surréaliste. À l’origine du projet, Salvador Simó réalise un film dont la cohérence repose en partie sur son hétérogénéité, précepte surréaliste s’il en est. Réaliste dans la reconstitution du milieu artistique des années 30 et du tournage de Terre sans pain, dont il raconte la réalisation, il insère des scènes oniriques (les cauchemars de Buñuel), ainsi que de courts extraits du documentaire de 1933.
Le résultat esthétique est des plus convaincants et donne un éclairage sur Buñuel dénué de toute complaisance. Le film pointe l’égotisme du cinéaste, dans son obsession pour Dali, comme rival dans la reconnaissance de son œuvre. Cet ego se retrouve dans la manipulation de ses collaborateurs et des villageois démunis qu’il filme. La nature documentaire de son film est interrogée par les procédés qu’il utilise pour parvenir à ses fins, comme provoquer la mort de deux chèvres et d’un âne (piqué par des centaines d’abeilles) pour traduire une tragédie sociale.
Ces travers racontent un artiste en formation. Terre sans pain sera interdit en Espagne jusqu’en 1976. Buñuel savait qu’il provoquait en 1933, la provocation participant de la démarche surréaliste. Son discours social n’en est pas moins pertinent, universel et d’actualité. Adapté du roman graphique Buñuel en al laberinto de las tortugas (Bunuel dans le labyrinthe des tortues), ce titre original reflète plus le sujet que le titre français Buñuel après l'âge d’or. Car dans un labyrinthe, on cherche sa voie. Ce qui résume parfaitement le sujet du film, celui d’un cinéaste qui se cherche et va se trouver."
"Fourmillant d’anecdotes, retraçant le caractère complexe et fantasque de Luis Buñuel, ses incartades et ses lubies, le film bénéficie d’un
"Fourmillant d’anecdotes, retraçant le caractère complexe et fantasque de Luis Buñuel, ses incartades et ses lubies, le film bénéficie d’un trait élégant et réaliste. La bonne idée est d’insérer des plans filmés de Terre sans pain, qui rehaussent le récit, lui confèrent sa vérité parfois crue (notamment dans la scène de la chute des chèvres). Et donnent une furieuse envie de se replonger dans l’œuvre du cinéaste iconoclaste."
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