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Juin 1940. Un jeune homme devra choisir entre une actrice célèbre et une étudiante passionnée, entre les politiques et les voyous...
Alors qu’en juin 1940, ministres, journalistes, grands bourgeois, demi-mondaines et espions de tout bord se retrouvent à l’hôtel Splendide de Bordeaux, un jeune homme devra choisir entre une actrice célèbre et une étudiante passionnée, entre les politiques et les voyous, entre l’insouciance et l'âge adulte. Nomination aux Oscars 2004
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"Grâce à cette drogue exquise qu'est ici le cinéma, on s'amuse délicieusement, sans jamais perdre de
"Grâce à cette drogue exquise qu'est ici le cinéma, on s'amuse délicieusement, sans jamais perdre de vue ce qui s'est joué dans ces moments là. On peut rire du maréchal qui fait scrogneugneu à son ministre piégé par sa maîtresse, Rappeneau en dit assez pour qu'on n'oublie pas que ce vieillard présida aussi à de grands crimes. Une fois passée l'ivresse, pas de gueule de bois, juste le souvenir d'un moment fait pour démontrer que le cinéma peut, un instant, tenir à distance l'inéluctable."
Thomas Sotinel"Course-poursuite et chassé-croisé amoureux en pleine débâcle (...) comédie enlevée, “p
"Course-poursuite et chassé-croisé amoureux en pleine débâcle (...) comédie enlevée, “pour tous publics”, menée à un train d’enfer par une mise en scène allègre et exigeante.
Il y a un peu de Casablanca dans Bon voyage, un peu du Renoir de La Règle du jeu dans ce chassé-croisé entre des personnages que rien ne destinait à devoir se rencontrer, dans ce mélange de classes improbables.
On reconnaît aussi des stéréotypes modianesques, des personnages et des situations qui hantent l’œuvre de l’écrivain, dont on n’imaginait pas a priori qu’ils puissent s’intégrer dans une comédie : l’actrice manipulatrice prête à (presque) toutes les compromissions, le petit trafiquant qui tente de tirer profit de la chienlit ambiante, le jeune écrivain transi d’amour, la voiture qu’on arrête sur une route de forêt…"
" C'est un drôle de film autant qu'un film drôle. Parce que dans les bagages de son Bon voyage, qui à l'
" C'est un drôle de film autant qu'un film drôle. Parce que dans les bagages de son Bon voyage, qui à l'unisson de son titre se déclare allègre et cordial, Jean-Paul Rappeneau a glissé quelques valises mystérieuses, voire des malles à double fond. Ce qui est la moindre des subtilités dans un film qui entend rendre drolatique le fameux exode ayant jeté les Français sur les routes à l'été 1940 (...) Rappeneau tient ferme en main les deux rênes de cet attelage paradoxal : la débandade déconnante, la déroute déroutante.
Car dans cette course Paris-Bordeaux, menée grand train, on notera que les vilenies des uns sont à la fois misérables et farfelues, mais aussi que l'héroïsme des autres est tout autant fait de conscience politique que d'inconscience amoureuse. Tout le monde aime tout le monde et même le salaud avéré (...) est aimable quand il est amoureux.
Ce qui ne veut pas dire que Rappeneau, chroniqueur de ce chaos, a les idées confuses. Bon voyage, mais pas pour tout le monde, quand il est dit qu'une grande partie de la classe politique avait commencé à collaborer avant même qu'on le lui demande, ou qu'en juin 1940 le cinéma français avalait déjà la pastille Vichy à grand coup de Bordeaux. Par ailleurs, certains se mettent en route pour d'autres trajets (Bordeaux-Londres pour un général) et bientôt les wagons des chemins de fer français seront chargés d'une marchandise humaine destinée en aller simple aux abattoirs nazis. Ce qui, dans cette comédie qui est aussi la comédie humaine, jette un froid bienvenu.
De fait, dans le dernier tiers du film, quand les balles tuent pour de bon et que les morts surgissent pour de vrai, soudain un étrange brouillard de cafard semble l'envahir, gelant son staccato et jetant un voile de mélancolie qui tient sans doute beaucoup à la présence de Patrick Modiano aux manettes du scénario. Comme dans La Place de l'Etoile du même Modiano, au titre polysémique, Bon voyage emporte avec lui un passager clandestin : c'est toujours bon de voyager, à condition d'en revenir."
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