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Né le 4 avril 1920 à Nancy, décédé le 11 janvier 2010, Maurice Scherer prit le pseudonyme d'Eric Rohmer et devint critique, auteur, directeur de la revue Les Cahiers du cinéma.
Il signe (des années 60 aux années 2000) une oeuvre d'artisan très personnelle où la littérature, la peinture, la philosophie et l'Histoire qui font harmonieusement partie de la fiction proposée par le cinéaste. Rohmer révéla en outre plusieurs acteurs qui sont parmi les plus originaux du cinéma français : Fabrice Luchini, Arielle Dombasle, Béatrice Romand, Marie Rivière, Pascal Greggory...
D'abord professeur de lettres, Éric Rohmer est passé par la critique (il écrivit avec Claude Chabrol la première étude sur Hitchcock en 1957 et fut rédacteur en chef des Cahiers du cinéma), avant de se consacrer pleinement à la réalisation, à partir de 1959. En cinquante ans d'exercice, il a bâti une œuvre sans guère d'équivalent dans le cinéma, français ou étranger. Une œuvre d'artisan : auteur de tous ses scénarios, qu'il s'agisse d'originaux ou d'adaptations d'œuvres littéraires peu fréquentées (Chrétien de Troyes, Heinrich von Kleist, Honoré d'Urfé), s'autofinançant grâce aux Films du Losange, maison de production qu'il a créée en 1962, il travaille avec des équipes fidèles, acteurs et techniciens, et refuse tout compromis, adaptant ses besoins aux moyens obtenus.
Il n'y a pas d'autres exemples de cinéaste organisant ses films selon des cycles successifs, comme un écrivain : entre 1962 et 1972, il tourne six "Contes moraux" (dont Ma nuit chez Maud, succès inattendu en 1969, et Le Genou de Claire, Prix Louis-Delluc 1970), entre 1981 et 1987, six "Comédies et Proverbes", à l'ombre de Musset (dont Pauline à la plage, 1982, et Le Rayon vert, Lion d'or à Venise 1987), entre 1990 et 1998, quatre "Contes des quatre saisons". Entre chaque cycle, il s'offre des échappées, simples pochades (4 aventures de Reinette et Mirabelle, Les Rendez-vous de Paris) ou drames historiques littéraires très exigeants (La Marquise d'O, L'Anglaise et le Duc).
Capable de signer d'agréables marivaudages (L'Amour l'après-midi) ou des recréations médiévales très exigeantes (Perceval le Gallois, Prix Méliès 1978 ou son ultime film Les Amours d'Astrée et de Céladon), Rohmer occupe dans le cinéma hexagonal une position singulière : résolument hors des modes (mais réfléchissant son époque, comme dans La Collectionneuse, 1967, ou L'Arbre, le maire et la médiathèque, 1993), son œuvre, à la fois raffinée et accessible, semble destinée à ne pas vieillir, comme celle des écrivains qu'il affectionne.
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