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Sex, drugs and Rock'n'roll... A quelques détails près cette maxime pourrait presque être la pierre angulaire de l'oeuvre du cartooniste allumé, débridé et incisif.
En 1958, le jeune Bill, douze ans, va au cinéma pour la première fois. Une séance de La Belle au bois dormant plus tard et c'est le choc ! Il passera désormais tous ses dimanches soirs devant la télé familiale à ingurgiter tous les Mickey Mouse et autres productions Disney qui passent à sa portée.
A la fin du lycée son rêve de devenir animateur et de rejoindre la firme de Burbank ne le quitte désormais plus et le natif de Portland (berceau de Matt Groening créateur des Simpsons, coïncidence ?) gagne New-York à partir de 1968 pour rejoindre la School of Visual Arts. Il commence alors très vite à se faire connaître en tant que dessinateur de bandes-dessinées et caricaturiste pour de nombreux magazines (New-York Times, Penthouse, Playboy...). En 1981, il travaille pour plus de vingt journaux.
Ce n'est qu'en 1983 que Plympton s'essaie à l'animation avec Boomtown, un premier court sur les absurdités des dépenses militaires et malgré les avertissements de ses employeurs qui jugent l'animation morte et enterrée, il arrête la caricature et quitte tous ses travaux de pigistes.
Après plusieurs courts (dont Your Face nominé aux Oscars en 1988), Plympton auto-finance son premier long-métrage The Tune en 1992. Une comédie musicale en hommage à Yellow Submarine où le réalisateur fait déjà preuve du sens de l'absurde et de l'indépendance qui le caractérise. Il signe à lui seul les quelque 30 000 dessins qui constituent ce voyage fantasmagorique à Flooby Nooby, ville musicale, où ses coups de crayon épousent des airs de rock, blues et tango déchaînés.
Son deuxième long-métrage, L'impitoyable lune de miel, s'ouvre sur un plan de deux oiseaux en train de forniquer en l'air avant de venir s'écraser sur l'antenne parabolique d'une maison. Tout est là ! Le réalisateur met en place le cocktail qui le rendra célèbre : sexe, violence, délires surréalistes et humour trash qui n'épargne rien ni personne.
Il continue son œuvre d'artisan indépendant quatre ans plus tard avec Les Mutants de l'espace, hommage à la science-fiction et festival scato-gore (mention spéciale au petit roquet mutant qui avale des militaires à la pelle pour les expulser en merde fumante dans la seconde). Bill Plympton se permet toutes les fantaisies visuelles et égratigne au passage la publicité et l'American way of life.
En 2003, Hair High marque un léger tournant. Plympton bénéficie de moyens plus conséquents et délaisse (un peu) les tripes et l'humour potache pour fixer son propos sur l'histoire d'amour tragique de deux lycéens. Il s'amuse encore des standards cinématographiques américains en proposant sa version de Grease, un melting-pot de surf-music, de coupes bananes, de diners, de rodéos en voiture et de squelettes vengeurs... Malheureusement, malgré les moyens et des acteurs connus pour doubler les voix, le réalisateur perd de l'argent et s'endette.
Quatre ans plus tard, il abandonne complétement les couleurs criardes de Hair High, le rock débridé et les dialogues pour dresser un monde noir, mélancolique et kafkaïen dans Des Idiots et des Anges. Mais la « plymptonerie » n'est jamais bien loin et le réalisateur continue de dépeindre avec humour ses personnages, les conventions et le mode de vie américain.
En 2014, Les Amants électriques marque un aboutissement dans l'oeuvre de Plympton. S'il s'était déjà interessé aux relations de couples (L'impitoyable lune de miel, Hair High...), il n'avait jamais abordé frontalement le sujet. Dans cette histoire de passion, de jalousie et de vengeance presque autobiographique, Plympton mêle habilement la caricature et les délires visuels, s'affirmant comme un incontestable maître du cinéma d'animation contemporain.
Ludovic Denizot-Fauconnet
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