Éric Guéret : "Là où les combats sont menés, les injustices reculent"
"Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits", annonce l'article premier de la déclaration universe1
Navigateur non compatible. Veuillez utiliser un navigateur récent
A travers le monde, les violences à l'encontre des femmes sont incessantes. Mais des "insoumises" refusent la fatalité et combattent.
Au nom de la tradition, des milliers de femmes sont chaque jour privées de leurs droits ou violentées. Certaines ont décidé de se rebeller et d'agir pour renverser cette tendance tragique. En Inde, Ranjana refuse l'élimination des filles, tandis qu'au Mali, Kadidia lutte contre l'excision. En Thaïlande, d'autres femmes se mobilisent contre l'esclavage sexuel; en Turquie, contre les crimes d'honneur; en France, contre les violences conjugales. Des combats essentiels menés par des " Insoumises" à qui ce documentaire rend hommage et donne la parole.
Le lecteur n'est pas installé ?
Pour votre information, la lecture en mode hors-ligne n'est pas compatible avec le système d'exploitation Linux
En 1999, l’Assemblée générale des Nations unies déclarait le 25 novembre « Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'éga
En 1999, l’Assemblée générale des Nations unies déclarait le 25 novembre « Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes ». Une date symbolique choisie en mémoire des trois sœurs Mirabal, militantes dominicaines assassinées sur les ordres du chef de l'État et dictateur, Rafael Trujillo en 1960 (...)
«Nous voulions mettre l’accent sur le courage des femmes à combattre pour leurs droits, mais aussi montrer comment les violence s’organisent à leur encontre», explique Frédérique Menant, coauteur du documentaire. On estime que par exemple sur le continent africain, 125 millions de femmes vivent excisés. L’excision, une pratique qui vise à mutiler les parties génitales féminines. Sans aucune raison rationnelle. Une pratique dangereuse contre laquelle lutte désormais Kadidia Sidibé au Mali, en n’hésitant pas à interpeller les chefs de village et en cherchant à convaincre les femmes d’abandonner cette tradition. Kadidia Sidibé, une «insoumise», auquel le documentaire rend hommage à son travail patient.
Les Insoumises a demandé aux équipes près de deux ans et demi de préparation afin de chercher les femmes qui accepteraient de témoigner face à la caméra. Le documentaire d’Eric Guéret, réalisateur chevronné, et de Frédérique Menant puise sa richesse dans l’éventail des situations décrites sur plusieurs continents.
«Sur le choix des pays, c’était fondamental qu’il y ait la France. C’est très facile de dire que femmes opprimées ailleurs alors qu’ici tout va bien.» En France, pays où le meurtre d’une femme par son mari était «excusable» si elle avait été prise en flagrant délit d’adultère, jusqu’en 1975, année où l’article 324 du Code Pénal a été modifié. Les Insoumises rappellent que les violences conjugales sont encore nombreuses dans le pays.
Prostitution forcée en Thaïlande, crime «d’honneur» en Turquie… Les équipes du documentaire se sont aussi rendues en Inde où 500.000 fœtus de filles sont avortés chaque année. «L’élimination des filles avant leur naissance a lieu aussi en Chine, mais c’est plus compliqué de tourner là-bas.» Les Insoumises rappellent qu’en dépit d’une loi qui interdit depuis 1994 de dévoiler le sexe de l’enfant avant sa naissance, il s’est développé un commerce privé d’échographies autour de médecins peu scrupuleux.
Le point commun à toutes ces situations? Une libération de la parole, portée par ces cinq femmes exemplaires. «Comme cette violence touche souvent à l’intimité et au corps, il existe une honte liée à la violence subie, raconte Frédérique Menant. Parler permet de dénoncer, de dire que ce n’est pas normal.»
"Ce tour du monde des violences faites aux femmes, comme on euphémise désormais plutôt que de gueuler franchement des mots comme «viol», «to
"Ce tour du monde des violences faites aux femmes, comme on euphémise désormais plutôt que de gueuler franchement des mots comme «viol», «torture», «crime», ne s’arrête pas aux autres. Les autres, ces pays lointains avec de lointaines croyances et de lointaines coutumes. La France, où tous les deux jours et demi, une femme meurt sous les coups de son conjoint, est aussi dans le viseur, et cela fait partie de la force des Insoumises, ce documentaire signé Eric Guéret et Frédérique Menant. Oui, cette France, ce pays où on ne reconnaît le viol conjugal que depuis une vingtaine d’années.
Une longue suite de chiffres soigneusement alignés vous remet les faits à l’endroit : en Inde, 500 000 fœtus de filles sont avortés chaque année, parce qu’avoir une fille, dit-on, «c’est comme arroser le jardin du voisin» ; au Mali, on estime que 89% de femmes sont excisées ; en Thaïlande, plus de 4 millions de femmes et filles sont exploitées de force dans l’industrie du sexe… Stop.
Ce film se résumerait-il à 104 minutes pour souffrir et s’apitoyer ? La révolte, n’en déplaise aux faux insolents et aux pimprenelles qui raillent le féminisme, est assurée à travers des portraits d’insoumises qui dans chaque pays se battent. Ranjana en guerre contre le «féminicide» perpétré en Inde ; Kadidia contre l’excision des petites Maliennes ; Siriporn contre l’esclavage sexuel ; Nebahat contre les crimes d’honneur ; l’association française l’Escale d’aide aux femmes violentées… Des saintes contre une grosse bande de porcs ? Le propos est nettement plus subtil. Si des femmes vivent sous le joug des hommes, certaines font plus que tendre la joue. Asseytou a été excisée par une femme et Kuhn Nee transformée en marchandise sexuelle par une amie d’enfance…"
"Les chiffres sont éloquents. 117 millions d'entres elles ont été éliminées avant leur naissance pour la simple raison qu'elles étaient des
"Les chiffres sont éloquents. 117 millions d'entres elles ont été éliminées avant leur naissance pour la simple raison qu'elles étaient des filles. Une femme est excisée toutes les quinze secondes. Un million et demi de femmes sont victimes de trafic sexuel. 5 000 femmes par an sont assassinées au nom de l'honneur. Et, en Europe, 3 500 femmes meurent chaque année sous les coups de leur conjoint.
Dans son documentaire, Eric Guéret ne se contente pas d'égrainer les chiffres du livre noir de la condition féminine. Il filme le combat de certaines d'entre elles, souvent réunies en association, pour changer les comportements et les mentalités, parfois au péril de leur vie (...) Un film aussi bien construit qu'il est constructif."
" Les Insoumises nous invitent à changer de regard (…). Si les violences perdurent, c’est que nos sociétés le permettent », dit le film. Et
" Les Insoumises nous invitent à changer de regard (…). Si les violences perdurent, c’est que nos sociétés le permettent », dit le film. Et chacun d’entre nous est responsable de les faire reculer, ou de les admettre, voire de les faire perdurer. Ce documentaire est une sacrée leçon de vie, de courage, et de rébellion."
Caroline ConstantNos offres d'abonnement
BASIQUE ETUDIANTS
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 4,99€ /mois
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
1 | € |
le 1er mois(1) |
SANS ENGAGEMENT puis 6,99€ /mois
PREMIUM
9 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
15 | ,99€ |
/mois |
SANS ENGAGEMENT
*A l'exception des films signalés
BASIQUE ETUDIANTS
49 | ,99€ |
/an |
Sur présentation d'un justificatif(2)
BASIQUE
69 | ,99€ |
pour 1 an |
PREMIUM
99 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
CINÉPHILE
175 | ,99€ |
pour 1 an |
* A l'exception des films signalés
Vous devrez fournir un justificatif de scolarité (carte étudiante ou certificat, en .pdf ou .jpg).
UniversCiné se réserve le droit d'annuler l'abonnement sans possibilité de remboursement si la pièce
jointe envoyée n'est pas conforme.
Offre valable 12 mois à partir de la date de l'abonnement
_TITLE